Aux camarades de Lutte ouvrière,

Message par Wapi » 22 Oct 2005, 16:26

matrok

a écrit :Quant au refus a priori de tout débat démocratique avec des guillemets ou sans, c'est pas avec des réactions pareilles qu'on sortira un tant soi peu l'extrême gauche française de sa division historique.


Est-ce que cela voudrait dire selon toi qu'un """débat démocratique"""" suffirait à en finir avec la "division historique" de l'extrême-gauche ?

Mais celle-ci -la division-a quand même surtout des bases sociales : ni l'électorat, ni le milieu des différentes organisations ne se recoupent parfaitement. Et ipso facto, des priorités politiques qui ne se recoupent pas plus.

C'est pour ça aussi que selon moi, le "débat démocratique" dans ne tranchera rien, et qu'on peut très légitimement le refuser "a priori" dans la période actuelle... même si la formule est un peu brutale.

C'est seulement l'état des luttes qui dira s'il est nécessaire de mettre fin à cette "division", à condition toutefois qu'il y ait une demande politique réelle, non fantasmée, de la part de dizaines de milliers de travailleurs, qui aille dans ce sens... un peu comme en 68, où LO avait proposé un "débat démocratique" au sein d'un parti (qui n'aurait rien eu à voir avec le PSU), à tous les "gauchistes" comme on disait, et qui l'avaient refusé.

Mais les deux situations sont incomparables ... aujourd'hui, on espère qu'il se produira quelque chose "comme en 68".

D'ailleurs, quand on lit ceci à la fin de l'article :

a écrit :Construire cette unité ne se décrète pas, pas plus que construire l’unité du monde du travail pour ses luttes, l’une et l’autre relèvent du débat démocratique au sein du mouvement révolutionnaire et du mouvement ouvrier.

Yvan Lemaitre


On se dit qu'à part enfoncer une porte ouverte, il manque singulièrement une analyse juste de l'état du mouvement ouvrier aujourd'hui.

Donc je crois que les analyses des camarades de DR sont totalement "hors du temps", et que ce n'est pas une mince erreur... car au final, ils ne font justement pas beaucoup avancer "les choses" (la construction du parti) à défaut de faire avancer le "débat".

Ce n'est pas qu'ils n'aient pas leurs raisons d'écrire comme ils le font, mais ils n'ont pas raison, car ils ne sont pas dans le coup.
Wapi
 
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Message par gipsy » 22 Oct 2005, 17:20

a écrit :car au final, ils ne font justement pas beaucoup avancer "les choses" (la construction du parti) à défaut de faire avancer le "débat".


Je ne vois rien non plus qui justifie cette assertion. Ce n'est pas parce que DR a un ton insistant sur le développement d'un débat démocratique que ces militants ont pour autant arrêter toute politique de construction de leur organisation ou de leur tendance, de recrutement et de formation politique. Enfin , ce reproche me semble un peu déplacé. Sauf si l'objectif est de se rassurer et de se rentrer dans le crâne que pendant que les autres blablatent avec leur discussion entre petit bourgeois( sous entendu du "les milieux ne sont pas les même"), nous au moins on se construit, on s'implante...

Cela dit, sur le "débat démocratique" je dois dire que je m'interroge. N'a- t-on pas vu pendant la campagne référendaire une multiplication du nombre de gens avec lesquelles l'occasion nous a été donné de discuter politque? Moi j'ai trouvé ça assez impressionnant, comparé aux campagnes présidentielles européennes régionales etc où le sentiment qui ressort est toujours le même: pas trop de discussion. Alors qu'on s'entendent bien, je ne prétend pas que tout ce monde deviennent révolutionnaire, quoique les activité de recrutement marche fort comparée aux années passées, mais on ne peut pas non plus rejeter tout ce monde d'un revers de main. Bref l'idée d'un cadre dans lequel onpourrait faire passer ces gens d'un antilibéalisme aux idées révolutionnaires, n'e'st pas débile puisqu'il y a une petite effervescence dans les disccussions politiques, à défaut de l'être dans les luttes. Mais peut être qu'on n'a pas la même analyse et qu' à la majorité de LO vous avez eu le sentimet que les travailleurs ne portaient aucun intérêts aux idées politiquelors de la constituion.
Bien sûr il s'agit de faire cela avec des idées claires, pas comme le fait la lCR en maintenant un flou artistique sur participation gouvernenemtnal ou pas. Et là dessu LO est extrèment commpétente pour propager des idées claires. Et enfin un cadre LO LCR serait évidemment plus juste qu'un cadre lcr ps pc...

A noter au passage que c'était l'idée de LO avec le parti des travailleurs, qui n'est pas le parti révolutionnaire, appelé par Arlette et ces militants en 95 après la campagne électorale.
gipsy
 
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Message par artza » 22 Oct 2005, 19:57

Mais bon dieu depuis plus de 40ans LO (et VO avant) n'a jamais cessé de discuter de la politique des principales autres tendances trotskystes.

Celles-ci ne s'en sont d'ailleurs jamais souciées, ni pour répondre aux critiques ni pour discuter de la politique ou des activités de LO. Ce n'est pas comme ça qu'elles entendent la lutte politique et les relations dans l'EG.

C'est peut-être regrettable, mais c'est comme ça.

Militer ne consiste pas à traire un bouc pas plus qu'a sauter comme un cabri le fils du bouc en criant "unité, unité" ou "débat, débat".

AUJOURD'HUI la LCR pense avoir enfin une bonne politique payante et tout... c'est eux qui le disent...nous verrons bien.

Ils ont exigé un référendum ils l'ont imposé à Chirac! Tiens comme ils ont imposé AL au PC à Marseille :sygus: et ils ont assuré le succés du Non de gauche :sygus:

Ils sont dans le coup. Ils le croient et ils vont tout faire pour y rester. Ca c'est moi qui le dit.

Et il faudrait leur proposer une campagne de petites affichettes "Interdiction des licenciements" car ben sur ils n'attendent que ça!

A moins qu'il ne s'agisse de le leur imposer!

Deuxièment comment penser que la situation actuelle puisse évoluer sous l'influence d'une campagne, campagne rappellons le qui a été faites en 95 par LO SEULE devant l'indifférence le moins que l'on puisse dire de la ligue. Puis par LO et la ligue sur PROPOSITION de LO aux dernières régionales et européennes?

Oui j'ai écrit que la ligue n'en avait rien à battre de LO. La formule est peut-être un peu trop leste au goût de quelques uns mais ce n'est qu'un constat. Il suffit pour le faire de discuter avec des militants de la ligue. Ca m'arrive souvent et ce ne sont pas les plus hostiles à LO loin de là.
Pour rassurer tout le monde je les trouve fort sympa et j'ai la faiblesse de penser que c'est un point de vue partagé.
artza
 
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Message par Barikad » 23 Oct 2005, 03:47

(artza @ samedi 22 octobre 2005 à 20:57 a écrit : Et il faudrait leur proposer une campagne de petites affichettes "Interdiction des licenciements" car ben sur ils n'attendent que ça!

A moins qu'il ne s'agisse de le leur imposer!

Ben pour la peine, on l'a faite tous seul cette affiche, comme des grands, et on est en train de les coller, justement. :hinhin:
Et je persistes à penser que ca aurait plus de geule si on les collait ensemble, je ne vois rien qui s'y oppose.
Je dois etre un type un peu simple, mais refuser de mener ce genre de campagne ne peut avoir un sens que dans le cas d'un desacord sur le mot d'ordre (c'est le cas ? :ohmy: ) ou parce que l'on ne veut pas etre associé à l'autre organisation. Mais comme par le passé LO n'a pas eu de probleme à s'afficher à coté de la LCR, je me dis que c'est pas possible qu'on sente le paté comme çà. :cry3:
Donc, là, je vois pas, sincèrement... :33:
Barikad
 
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Message par Jacquemart » 23 Oct 2005, 05:51

a écrit :A noter au passage que c'était l'idée de LO avec le parti des travailleurs, qui n'est pas le parti révolutionnaire, appelé par Arlette et ces militants en 95 après la campagne électorale.


Allons bon, v'la autre chose.
Dix ans après, je viens d'apprendre que j'ai milité pour la création d'un parti réformiste.
Ca fait un drôle de choc.
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Message par gipsy » 23 Oct 2005, 12:11

(Jacquemart @ dimanche 23 octobre 2005 à 06:51 a écrit :
a écrit :A noter au passage que c'était l'idée de LO avec le parti des travailleurs, qui n'est pas le parti révolutionnaire, appelé par Arlette et ces militants en 95 après la campagne électorale.


Allons bon, v'la autre chose.
Dix ans après, je viens d'apprendre que j'ai milité pour la création d'un parti réformiste.
Ca fait un drôle de choc.
Non, je ne voulais pas dire qu'il s'agissait d'un parti réformiste, de toute façon il n'a pas émergé. Je voulais dire, enfin il me semble, je n'étais pas encore du monde des trotskistes en 95, trop jeune, que la base du regroupement qui était proposé était plus large qu'elle ne l'est aujourd'hui. Quelque chose comme( je crois masi si quelqu'un peut le rappeler plus précisemment je l'en remercie) le pârti qu'il manque aux opprimées, le parti de ceux qui veulent se défendre face aux attaques du patronat. Ca ne fait pas vraiment un programe révolutionnaire. De ce que je m'imagninais, c'est que c'était aux cadres de LO , justement d'encadrer cet arrivage pas forcément révolutionnaire, avecc des idées politiques claires.Néanmoins ce n'était pas faux de le tenter en 95 , non?
gipsy
 
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Message par gipsy » 23 Oct 2005, 15:00

a écrit :Éditorial de Lutte Ouvrière n° 1399, 28 avril 1995 – Après le premier tour
Le score de plus de 5 % que nous avons obtenu à ce scrutin représente le double des voix que nous obtenons habituellement. Il est, en soi, un succès important pour les idées que nous avons défendues.
D'autant plus que si nos idées sont relayées, par nos militants et nos sympathisants, dans les quartiers, dans les bureaux ou dans les ateliers, nous sommes une petite organisation par rapport à d'autres partis, comme le Parti Communiste par exemple, pour citer un parti ayant la même implantation sociale que nous. Et nous avons obtenu près des deux tiers des voix du Parti Communiste.
C'est dire que ces idées ont rencontré l'accord de centaines de milliers d'électeurs et un réel soutien. Il faut dire qu'elles étaient éclairées par les scandales économiques et politiques, les bénéfices fabuleux des grandes entreprises sur fond de chômage généralisé, et par le fait que les trois principaux candidats étaient tous responsables, à un titre ou à un autre, de la situation des quinze dernières années et ne proposaient au fond rien d'autre que de recommencer.
Entre ces deux tours, je veux rappeler que nous avons dit et répété, au cours de cette campagne, que les travailleurs n'avaient rien à attendre de différent de Jacques Chirac, ou de Lionel Jospin.
J'ai dit depuis le début de cette campagne que, pour notre part nous nous abstiendrons au second tour et que nous n'appellerons donc pas à voter pour Lionel Jospin.
Ceux qui ont voté pour moi connaissaient ce choix à l'avance.
En effet seul le maquillage diffère entre les représentants du Parti Socialiste et du RPR. Ils sont tous deux des hommes du patronat qui se sont adressés aux classes populaires avec de vagues promesses qu'ils se sont bien gardés de chiffrer et qu'ils se garderont bien de concrétiser s'ils sont élus.
En 1981, nous avions appelé, au deuxième tour, à voter pour François Mitterrand, en précisant que c'était sans illusion aucune sur ce qu'il apporterait, mais par solidarité avec les millions d'électeurs de gauche, de travailleurs, de gens du peuple, qui souhaitaient mettre fin à des années et des années de pouvoir politique de la droite et qui espéraient beaucoup de la gauche.
En 1988, nous n'avons pas renouvelé cet appel entre les deux tours. Car le premier septennat avait été marqué par le blocage des salaires, puis par les licenciements massifs, d'abord dans l'automobile et la sidérurgie, puis dans de multiples autres branches. Durant ces sept années, l'autorisation préalable de licenciement avait été supprimée, laissant ainsi s'aggraver le chômage de façon considérable, et les CRS ont été envoyés contre les travailleurs qui protestaient. Tout cela avait suffisamment démontré que les travailleurs n'avaient rien à attendre du Parti Socialiste au pouvoir. Et nous ne voulions pas être complices de ce qui allait se passer par la suite et de ce qui s'est effectivement passé.
Aujourd'hui, nous avons la même attitude envers Lionel Jospin que celle que nous avions en 1988 envers Mitterrand. Nous ne voulons pas empêcher les travailleurs et l'électorat de gauche de voter pour Lionel Jospin et nous ne ferons rien pour cela.
Nous n'appellerons donc pas à l'abstention, mais nous n'appellerons pas, non plus, à voter pour Lionel Jospin, qui est, comme Chirac, un représentant du patronat, même s'il en est un représentant plus hypocrite que Chirac, qui l'est ouvertement.
Voter pour Jospin ne fera malheureusement pas barrage à la droite car c'est à la politique du Parti Socialiste, appuyé par le Parti Communiste de 1981 à 1984, que l'on doit non seulement la dramatique situation économique actuelle mais aussi la montée de la droite qui représente 60 des voix, dont 15 % pour le Front National de Le Pen.
Car Lionel Jospin ne fait que récupérer une partie des voix précédemment perdues par le Parti Socialiste. Et Robert Hue, malgré la remontée que le PCF proclame, ne retrouve même pas la moitié de son électorat de 1981, à peine plus que son score de 1988 qui était le plus bas.
Ce n'est pas s'aligner à nouveau derrière le candidat socialiste qui changera cette situation. Ce qu'il faut, c'est changer radicalement de politique pour réduire le chômage et les injustices. C'est le seul moyen de faire disparaître le racisme et la xénophobie.
Je remercie tous ceux qui ont voté, au travers de ma candidature, pour le programme que j'ai défendu.
J'aurais souhaité obtenir encore plus de voix, pour représenter une force susceptible de mobiliser l'ensemble des travailleurs, des chômeurs et des jeunes, pour imposer à l'élu du deuxième tour ce programme urgent pour 5 millions de personnes en situation précaire, pour l'ensemble du monde du travail et pour toute la population.
Mais nous, les militants et sympathisants de Lutte Ouvrière allons, dans les semaines qui viennent, nous efforcer de rencontrer le maximum possible de ceux qui ont voté pour ma candidature et de ceux qui ont cru qu'il valait mieux faire un vote qu'ils croyaient « utile », afin de discuter avec eux. Discuter avec tous ceux d'entre eux qui l'accepteront, pour envisager les conditions de la création d'un bien plus grand parti que le nôtre, se plaçant résolument, et uniquement, sur le terrain de la défense politique des exploités.
Un tel parti sera le seul moyen de remporter le troisième tour social qui ne manquera pas d'avoir lieu car, maintenant, les luttes doivent sortir des urnes et ne pas s'y enfermer.
Car il n'y a rien, absolument rien, à attendre de celui qui l'emportera au soir du deuxième tour, quel qu'il soit.
Arlette Laguiller


"Discuter avec tous ceux d'entre eux qui l'accepteront pour envisager les conditions les conditions de la création d'un bien plus grand parti que le nôtre, se plaçant résolument et uniquement sur le terrain de la défense politque des exploités. "

C'est ce que dit en substance DR derrière cette formule du "débat démocratique"

Alors qu'est ce à dire? Que LO n'est plus d'accord avec ce qui a été écrit? Qu'il ne faut plus le retenter?
gipsy
 
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Message par com_71 » 23 Oct 2005, 16:46

[quote=" (gipsy @ dimanche 23 octobre 2005 à 16:00"]

nous, les militants et sympathisants de Lutte Ouvrière allons, dans les semaines qui viennent, nous efforcer de rencontrer le maximum possible de ceux qui ont voté pour ma candidature et de ceux qui ont cru qu'il valait mieux faire un vote qu'ils croyaient « utile », afin de discuter avec eux. Discuter avec tous ceux d'entre eux qui l'accepteront, pour envisager les conditions de la création d'un bien plus grand parti que le nôtre, se plaçant résolument, et uniquement, sur le terrain de la défense politique des exploités.
Qui, à l'époque, a critiqué cette formulation ? Les camarades de la future fraction ? Ceux de la future "DR" ? Personne, et ce n'était pas une orientation pour dix ans, mais pour quelques semaines (et après on tire le bilan, qu'est-ce qu'"envisager les conditions" peut signifier d'autre ?) Tirer le bilan, ça a hélas été rapide, mais il n'avait pas été question du "parti des travailleurs, qui n'est pas le parti révolutionnaire".
L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
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