Luttes intestines au PS

Tout ce qui touche de près ou de loin à l'actualité politique en France

Message par manu31 » 20 Août 2005, 17:38

Je propose que l'on mette sur ce fil les articles consacrés au PS dans la presse, non que ce soit fondamentalement intéressant ni pour jouer les voyants, mais parce que le regard qu'on peut porter sur ce qui s'y déroule est lié à l'opinion que l'on peut se faire de la politique actuelle de la LCR.


(Je ne sais pas si j'ai été très clair, là :unsure: )



a écrit :La direction du PS appelle au calme


Nicolas Barotte
[20 août 2005]

Après la surenchère, les appels au calme. Il faut dire que le ton était monté très vite cette semaine. Les partisans de Laurent Fabius demandant une «nouvelle direction» au PS. L'ancien premier ministre Michel Rocard osant utiliser le mot tabou : «scission». Les différentes écuries présidentielles, qui n'ont aucun intérêt à casser le parti à moins de deux ans de la présidentielle, ont vite refroidi le thermomètre.


Les partisans de François Hollande et Dominique Strauss-Kahn, qui sont encore aux commandes de l'appareil socialiste, ont aussitôt sauté sur l'occasion pour donner quelques leçons d'unité à leurs camarades. Pour le président de la Région Ile-de-France, Jean-Paul Huchon, ancien directeur de cabinet de Michel Rocard, il est «dangereux de dire qu'on va vers la scission du parti alors que le débat n'a pas commencé». Pour le porte-parole du PS, Julien Dray, «l'heure n'est pas à la foire d'empoigne ni à la constitution de combines politiciennes».


«Halte aux querelles de personnes, a déclaré hier sur France 2 l'ancien ministre Jack Lang. Et en particulier pour la gauche, travaillez d'abord sur le contenu avant de vous crêper le chignon ! Je souhaite que La Rochelle ne soit pas à nouveau ce concours d'éloquence, de confrontations de personnes et d'écuries présidentielles.» L'université d'été du PS, la semaine prochaine, est censée être placée sous le signe de l'opposition au gouvernement. «Un débat de fond, pas un débat de cons», a souhaité jeudi le député de Paris Jean-Christophe Cambadélis.


Les ex-partisans du non refusent évidemment d'endosser les habits des diviseurs. Pour le bras droit de Fabius, Claude Bartolone, le rassemblement des socialistes ne peut pas se faire sans «tirer les leçons» des échecs du PS et du vote du 29 mai et doit redonner de «l'espoir» aux électeurs de gauche. Les appels à l'unité du camp adverse le font bondir. Dans le texte signé par François Hollande il ne voit «que des leçons données à ceux qui ont voté non».


Pour le reste, les fabiusiens demeurent isolés : «dans l'état actuel» ils déposeront «seuls» leur motion. Bartolone théorise la situation : «Nous ne voulions pas donner le sentiment aux militants de chaque motion qu'ils devaient se soumettre ou se démettre par rapport à Laurent Fabius.»


L'éclatement du PS n'est pas (encore) d'actualité. Pourtant le clivage, sur le fond, demeure prégnant. Pour le sénateur de l'Essonne Jean-Luc Mélenchon, Michel Rocard a posé la bonne question «mais a tort de parler de scission». La rupture est pourtant bien présente. Dans un article de la Revue socialiste, Mélenchon insiste sur la dimension «affective et identitaire» du non chez les électeurs de gauche. «L'ancrage du non est une dimension existentielle de légende pour la gauche dorénavant, écrit-il. Toute tentative pour le nier est promise à d'humiliantes déroutes. «Ils» voteront pour châtier aussi longtemps qu'il n'y aura aucun autre moyen d'agir. La distance que j'ai pointée entre nous est là.» Dans ces conditions, tenter de dépasser le oui et le non serait voué à l'échec.


manu31
 
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Message par manu31 » 23 Août 2005, 13:04

a écrit :
Le PS en zone de turbulences

A trois jours de l'université d'été des socialistes à La Rochelle, petites phrases et grandes ambitions font monter la tension • Dernier à parler, Kouchner, prêt à affronter «le risque» de la scission •

Par Paul QUINIO
mardi 23 août 2005 (Liberation.fr - 12:37)

Plus que trois jours avant l'ouverture de leur université d'été à La Rochelle. Mais encore trois mois avant leur congrès prévu mi-novembre au Mans. Trois mois qui promettent d'être longs, vu l'application que les socialistes mettent en cette rentrée à se flinguer mutuellement.

Après l'ancien Premier ministre, Michel Rocard, dans «le Nouvel observateur» de la semaine dernière, c'est aujourd'hui Bernard Kouchner qui se dit prêt, dans «le Figaro», à prendre «le risque» d'une scission du PS. «On a passé le temps des réconciliations de façades. Il vaut mieux admettre le désaccord plutôt que mentir sur une fausse synthèse», déclare l'ancien ministre de la Santé de Lionel Jospin, d'accord avec Michel Rocard pour «affronter les pseudo-marxistes et leurs utopies fripées». Et Kouchner, d'accord pour travailler avec le président de l'UDF, François Bayrou, d'assurer qu'il aime «autant discuter avec les militants centristes qu'avec ceux d'Attac».

Le PS, qui s'est déchiré sur la Constitution européenne, serait-il au bord de l'explosion? Si Rocard et Kouchner y faisaient la pluie et le beau temps, ça se saurait. Les socialistes sont sans doute plus classiquement entrés dans une phase de turbulences exacerbée par la proximité de leur université d'été et de leur congrès, avec en ligne de mire la mainmise sur la direction du parti et la désignation, en 2006, de leur candidat à l'Élysée. «La présidentielle les rend fous», déclare ce matin dans «Le Parisien» le porte-parole du PS, Julien Dray, un proche du Premier secrétaire, François Hollande.

Hier, c'est Gaëtan Gorce, un autre de ses lieutenants, qui volait au secours du patron en dénonçant «la conjuration des ego». Il visait le leader du Nouveau parti socialiste (NPS), Arnaud Montebourg, qui dimanche à Frangy-en-Bresse a estimé qu'il était «impossible de construire quelque chose avec François Hollande», responsable de «deux désastres» (présidentielle de 2002 et référendum sur la constitution européenne de 2005, ndlr). Cofondateur avec Montebourg du NPS, le député européen Vincent Peillon a lui aussi réclamé «un changement de têtes» à la direction du PS. En rêvant d'y mettre la sienne?
manu31
 
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Message par manu31 » 23 Août 2005, 13:12

a écrit :A Nancy, le PS se présente en mille morceaux


Les divisions du parti se manifestent même à l'occasion d'une campagne.

Par Didier HASSOUX

mardi 23 août 2005 (Liberation - 06:00)


Pataquès socialiste au pays de la mirabelle et du vin de pissenlit, deux candidats appellation d'origine socialiste se disputeront le 4 septembre les faveurs des électeurs à l'occasion d'une législative partielle. Une opposition fratricide qui illustre les divisions et les manoeuvres d'avant-congrès. Une lutte entre ancien et nouveau parti socialiste, entre partisan et opposant au traité européen.

Candidat officiel du PS, désigné par les militants : Mathieu Klein, 29 ans, vice-président du département et militant du NP de Peillon et Montebourg. Candidat dissident : Jean-Jacques Denis, médecin biologiste et ancien député de 52 ans, hollando-jospinien. Le différend aurait pu en rester à une opposition ­ somme toute classique par les temps qui courent ­ entre ceux qui ne veulent plus de la majorité issue du congrès de Dijon et ceux qui comptent la conserver. Pour faire (très) simple : entre les pro-Fabius et les pro-Hollande.

Soutiens. Comme souvent, au PS, les choses se compliquent. D'abord lorsque le prétendant officiel fait état du soutien du président du conseil général Michel Dinet. Lequel supporte François Hollande et, bien évidemment, a voté oui au référendum du 29 mai. Elle se complique encore un peu plus lorsque le jeune Klein annonce que Ségolène Royal elle-même va faire campagne à ses côtés. Elle sera précédée par Arnaud Montebourg. Or, c'est un euphémisme que d'écrire que la présidente du conseil régional de Poitou-Charentes et le député de Saône-et-Loire ne partagent pas les mêmes convictions. La compagne de François Hollande est sans nul doute beaucoup plus proche de Bernard Kouchner. Lui aussi viendra à Nancy... mais pour soutenir Jean-Jacques Denis. Lequel devrait être exclu du PS dès ce soir par le bureau national. «Une décision automatique», selon le secrétaire national aux élections, Bruno Le Roux. En résumé : François Hollande est contraint de soutenir un candidat qui va voter contre lui au Congrès du Mans. Et d'exclure un candidat qui aurait voté en sa faveur.

Sondage. La rue de Solferino a tout fait pour empêcher ce vaudeville nancéen. D'abord en tentant d'influer sur le vote des militants par la publication d'un sondage qui plaçait Denis en tête devant Klein. Ensuite en faisant pression sur ce dernier pour qu'il renonce. Klein s'y est refusé, sachant qu'il bénéficiait de la confiance d'une majorité de militants locaux. Et qu'au-delà de l'investiture se jouait pour partie la municipale de 2008. Denis est l'actuel opposant numéro un au maire UMP de Nancy, André Rossinot. Mais le duo Klein-Dinet ne cache guère ses vues sur la capitale des ducs de Lorraine.

C'est compter sans Laurent Hénart. Lui est le dauphin désigné de Rossinot. C'est à cause de lui que la législative du 4 septembre est organisée. Secrétaire d'Etat à l'Insertion professionnelle sous Raffarin, il a été viré par Villepin et ambitionne de retrouver son poste de député. Elu avec 54 % des voix en 2002, il était donné cette fois perdant, victime d'un vote sanction de la droite. Depuis que les socialistes s'empaillent, Hénart respire.
manu31
 
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Message par Thomas » 23 Août 2005, 18:32

Kouchner va loin , plus loin que les chiraquiens , qu'est ce qu'un réac pareil fout à gauche ? après avoir été pour la guerre en Irak et l'invasion de Cuba !!!!!

Sinon , je pense pas qu'on doit juger la LCR à travers cela mais c'est toujours marrant de voir ses adversaires se bouffer le pif . Le congrès va être succulent !!!!
Thomas
 
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Message par Gertrude » 23 Août 2005, 19:48

=D> merci Wolf pour l'interview de Kouchner : il a le mérite d'être clair :boxing:
Gertrude
 
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Message par pedro » 23 Août 2005, 19:49

Camarade, je ne sais pas si ils en sont au point de se déféquer au visage, au PS, mais je crois qu'au niveau du titre, "Lutte intestines", ça le ferait mieux que "Luttes intestinales"... :roll:
pedro
 
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Message par ianovka » 23 Août 2005, 19:51

(pedro @ mardi 23 août 2005 à 20:49 a écrit : Camarade, je ne sais pas si ils en sont au point de se déféquer au visage, au PS, mais je crois qu'au niveau du titre, "Lutte intestines", ça le ferait mieux que "Luttes intestinales"... :D C'est fait.
"Le capital est une force internationale. Il faut, pour la vaincre, l'union internationale, la fraternité internationale des ouvriers." Lénine
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Message par pedro » 23 Août 2005, 19:54

Si seulement les propos d'un kouchner pouvaient permettre de dissiper les illusions qu'ont encore bon nombre de travailleurs envers la gauche, et notamment le ps... Mais cela peut malheureusement conduire aussi à encore plus de dépolitisation et de découragement dans la tête de bien des travailleurs...
pedro
 
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