par alexandre » 03 Mai 2005, 13:04
juste pour ne pas laisser dire n'importe quoi.
La GR (et le CIO/CWI) n'est pas pro-voile, elle défend le droit à l'école pour toutes et tous car l'éducation est un droit démocratique. Si les camarades veulent plus de détails là dessus (et notamment notre absence compléte de complaisance vis à vis des courants réactionnaires tels l'UOIF) se référer aux différents numéros de notre journal, l'Egalité.
La GR ne signe pas l'appel des indigènes (mais participera à la manif du 8 pour rappeler les massacres coloniaux) voir l'article du n°113 (Mai-Juin 2005) de l'Egalité. l'une des raisons est que cet appel "délivre les courants nationalistes et religieux de leurs responsabilités" quant au maintien d'attitude colonialistes de la part de l'Etat français.
Merci à certains de nous donner des certificats d'appartenance ou non au mouvement ouvrier, fort heureusement c'est l'attitude de la classe ouvrière en général et des années et des années de lutte politique qui détermineront cela. Nulle envie ici de développer notre orientation générale par rapport à la religion, voir simplement le texte de Lénine "de l'attitude du parti ouvrier à l'égard de la religion" et ceux de Trotsky, par exemple "Sens et méthodes de la propagande anti-religieuse (oeuvre, 1925).
Il y a une tactique et une stratégie qui alterne prudence et audace, en fonction de la situation.
Et spéciale dédicace à ceux pour qui la révolution russe fut fantastiquement athée au point de se passer de militants nationalistes (donc bourgeois) musulmans :
"Si veule, si lâche même que fût la démocratie des conciliateurs en soi, les forces de masses sur lesquelles, de nouveau, elle s'appuya à moitié contre Kornilov, ouvraient devant elle des ressources inépuisables d'action. Les socialistes-révolutionnaires et les bolcheviks considéraient que leur tâche n'était pas de vaincre les troupes de Kornilov en bataille rangée, mais de les attirer à eux. C'était voir juste. Contre la " conciliation " sur cette ligne, les bolcheviks, eux aussi, n'objectaient rien, bien entendu : au contraire, c'était là leur méthode essentielle ; les bolcheviks demandaient seulement que, derrière les agitateurs et les parlementaires, se tinssent prêts, sous les armes, les ouvriers et les soldats. Pour influencer moralement les effectifs de Kornilov, on trouva du coup un choix illimité de moyens et de voies. C'est ainsi qu'à la rencontre de la division " sauvage* " fut envoyée une délégation musulmane à laquelle on intégra des autorités indigènes qui s'étaient aussitôt manifestées, en commençant par le petit-fils de l'illustre Chamil, qui avait héroïquement défendu le Caucase contre le tsarisme. Les montagnards ne permirent pas à leurs officiers d'arrêter la délégation : c'eût été en contradiction avec les coutumes séculaires de l'hospitalité. Les pourparlers s'ouvrirent et devinrent, du coup, le commencement de la fin. Les commandants envoyés par Kornilov pour expliquer toute cette campagne, alléguèrent des émeutes d'agents de l'Allemagne qui auraient éclaté à Pétrograd. Or, les délégués qui étaient arrivés directement de la capitale, non seulement niaient le fait d'une émeute, mais, documents en mains, prouvaient que Krymov était un rebelle et conduisait ses troupes contre le gouvernement. Que pouvaient répliquer à cela les officiers de Krymov ?"
L Trotsky, in Histoire de la révolution russe, tome 2, Octobre, chap 34 la Bourgeoisie se mesure avec la démocratie
* la division "sauvage" était formées de troupes musulmanes de l'Oural
j'ai pas mis la suite car ça fait long mais elle est lisible sur plusieurs sites bien connu et dans la collection point histoire : le drapeau rouge s'est mis à flotter sur la division "sauvage".