Salut à tous,
Nouveau sur le forum (présentations effectuées sur le forum général) je me permets d'intervenir dans "l'international" pour évoquer un problème nouveau à la Réunion : le climat de xénophobie alimenté par les patrons voyous (pléonasme) et ce, dans un pays connu de tous pour son harmonie culturelle (parfois discutable...)
c'est un extrait d'un texte transmis aux journaux locaux (mais pas encore paru aprés plus de dix jours)
123 ans après la fin officielle de l’engagisme (11 novembre 1882), la Réunion revoit le retour sur son sol d’un autre type d’exploitation avec l’arrivée (annoncée tardivement) ces jours-ci d’environ 150 ouvriers d’origine thaïlandaise (« recrutés » pour une durée de sept par l’entreprise Ansaldo, choisie par la centrale thermique du Gol pour la construction de sa deuxième turbine) dont le salaire avoisinerait en moyenne 300 à 500 euros net par mois selon les qualifications.
Tout d’abord, cette information révoltante amène plusieurs observations :
Les propos infondés, stériles et racistes, à propos de l’origine des travailleurs, d’où qu’ils viennent, ne peuvent être tolérés ni acceptés.
Les réactions outrées d’une majorité d’élus et responsables politique sont-elles censées faire oublier leur silence complice dans les dizaines de cas d’exploitation de main-d’œuvre « étrangère » sous payée ne faisant pas (encore) la une des journaux ? (car tout le monde sait que chaque jour travaillent à la Réunion, aux fourneaux de grands restaurants, dans de précieux jardins privés, sur tel chantier ou dans telle entreprise peu scrupuleuse, de tels travailleurs, sans contrats légaux, à la merci du bon vouloir de leurs patrons).
Combien de fois ces élus ont-ils dénoncé des faits similaires (notamment le cas de ces indiens venus voilà quelques années travailler dans telle usine sucrière de l’Est pour une bouchée de pain et dont l’un d’entre ces malheureux trouvera la mort, tombé d’un « échafaudage » en bambou)… Combien de fois ces élus ont-ils concrètement anticipé les besoins en matière de création d’emploi en préparant logiquement, par la formation, des travailleurs locaux…
A-t-on vu ces mêmes élus alerter avec autant de vigueur l’opinion et les pouvoirs publics pour sauvegarder les emplois dans les secteurs menacés ? Ne serait-ce pour éviter les licenciements quand cela était possible …
Par ailleurs, le cynisme des patrons s’exprimant dans cette affaire est accablant : comment peut-on, pour évoquer le soi-disant manque de compétence locale, parler d’un besoin de « haute technicité » et en mê
me temps ne proposer qu’environ 300 euros par mois pour ces ouvriers logiquement « hautement » qualifiés ?
Interpellés, des représentants au plus haut niveau du gouvernement (ministre, préfet) en appellent au respect du code du travail… cela est bien beau, mais les a-t-on demandé pourquoi n’avoir pas agit plus tôt pour éviter le fait accompli ? Car ils savent bien, tout la haut, que des demandes de Visa, depuis plusieurs mois, avaient été déposées, et pour qui, et pour quoi…
Parmi les nombreuses réactions suscitées, on en trouve qui se répètent et qui disent à peu prés ceci : « La venue de travailleurs étrangers relève d’une provocation honteuse et dangereuse… » « …c’est une déclaration de guerre »… etc.
Si une provocation existe, c’est du côté des patrons délinquants qu’il faut regarder, qui n’hésitent pas à s’asseoir sur le code du travail et ses obligations en sautant par-dessus les lois, en méprisant le droit des travailleurs quelque soit leur couleur ou leur origine, mais certainement pas vers des populations ouvrières encore plus démunies que nous et placées en situation de faiblesse à des milliers de kilomètres de leur pays dans le but d’engraisser encore plus les requins du capitalisme …