Le Japon durant la guerre d'expansion

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Message par Krueger » 18 Avr 2005, 09:41

a écrit :La frénésie anti-japonaise se poursuit en Chine
LEMONDE.FR | 16.04.05 | 10h20  •  Mis à jour le 16.04.05 | 12h34

ux cris de "Mort aux envahisseurs japonais", des milliers de Chinois ont manifesté samedi 16 avril dans les grandes villes du pays contre la révision de l'histoire officielle du Japon atténuant les atrocités commises par les troupes nippones durant la Seconde Guerre mondiale.

A Shanghai, des milliers de protestataires ont bombardé le consulat du Japon avec des pierres, des canettes de peinture et des bouteilles après avoir fait de même avec les restaurants nippons se trouvant sur le parcours de leur défilé.

"LA GUERRE CONTRE LE JAPON N'EST PAS TERMINÉE"

"Assumez l'Histoire!" ou "La guerre contre le Japon n'est pas terminée", proclamaient certaines banderoles des manifestants, qui ont également brûlé des drapeaux du pays du soleil levant. Des centaines de policiers anti-émeutes protégeaient le consulat. Par haut-parleurs, ils ont appelé la foule au calme.

A Hangzhou, dans l'est, une dizaine de milliers de personnes, des étudiants pour la plupart, ont également manifesté en scandant des slogans anti-nippons et en réclamant le boycottage des produits japonais. Les panneaux publicitaires vantant la qualité des produits électroniques nippons ont été recouverts.

A Tianjin (Tiensin), port du nord du pays, non loin de Pékin, plus de 2.000 personnes ont manifesté "pour protester contre les dernières initiatives du Japon qui affectent les relations sino-japonaises", rapporte l'agence Chine nouvelle.

L'ambassade du Japon à Pékin a demandé samedi au gouvernement chinois de mettre un terme aux violences contre les intérêts japonais en Chine

A Pékin, où le ministre japonais des Affaires étrangères Nobutaka Machimura est attendu dimanche, la présence dissuasive de milliers de policiers, notamment place Tienanmen, et les mises en garde des autorités aux étudiants contre tout "excès" semblaient avoir porté leurs fruits. Le calme régnait dans la capitale. Des centaines de policiers casqués et munis de boucliers protégeaient l'ambassade du Japon ainsi que la résidence de l'ambassadeur, dans le quartier diplomatique. Le week-end dernier, les deux édifices avaient été bombardés de pierres et de bouteilles par les manifestants.

TENSION ENTRE LES DEUX CAPITALES

Machimura doit rencontrer dimanche son homologue chinois Li Zhaoxing dans le but d'apaiser le lourd contentieux entre les deux pays, qui porte également sur bien d'autres sujets.

Ceux-ci vont du souhait de Tokyo d'obtenir un siège de membre permanent au Conseil de sécurité de l'Onu - ce à quoi Pékin est hostile - au projet japonais d'exploiter des gisements de gaz off-shore dans une zone que se disputent les deux pays. La tension entre les deux capitales est montée encore d'un cran mercredi lorsque Tokyo a annoncé qu'il avait entamé les procédures d'attribution des droits de forage en mer de Chine orientale.

Le Japon s'est engagé à ce que tous ces différends ne portent pas atteinte aux relations commerciales bilatérales qui se montent à 178 milliards de dollars par an.

De son côté, Pékin s'est défendue d'encourager les manifestations anti-nippones, qui ont débuté au début du mois, et a promis de protéger les personnes et les biens japonais en Chine.


Avec AFP et Reuters
Krueger
 
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Message par Krueger » 18 Avr 2005, 21:52

a écrit :La querelle entre la Chine et le Japon tourne à l'acrimonie
LE MONDE | 18.04.05 | 14h40  •  Mis à jour le 18.04.05 | 14h40
Pékin de notre correspondant

e dialogue est au point mort entre Pékin et Tokyo après une nouvelle série de manifestations antijaponaises qui ont coïncidé avec la visite en Chine du ministre des affaires étrangères nippon, Nobutaka Machimura. Dès son arrivée, dimanche 17 avril, ce dernier a demandé à la Chine de s'excuser pour avoir laissé des dizaines de milliers de personnes exprimer violemment leur colère contre son pays. "C'est une situation déplorable, a lancé le chef de la diplomatie japonaise à son homologue Li Zhaoxing. Nous désirons que le gouvernement chinois agisse rapidement et sincèrement selon les règles du droit international."

"Le gouvernement chinois n'a rien fait qui justifie des excuses auprès du peuple japonais", a vertement répliqué M. Li. Plus tard, s'exprimant devant la presse, le vice-ministre chinois des affaires étrangères, Wu Dawei, a estimé que si "quelqu'un doit s'excuser, c'est au Japon de le faire en premier". Il a ajouté que les relations sino-japonaises traversent à l'heure actuelle "leur période la plus difficile depuis l'établissement de liens diplomatiques, en 1972. la raison en est que le gouvernement japonais est incapable de gérer correctement -son rapport au passé-, en l'occurrence l'histoire de l'invasion militaire en Chine".

Provoquées par la réédition au Japon d'un manuel d'histoire qualifié de "révisionniste", qui passe sous silence les aspects les plus condamnables de cette occupation nippone en Chine (1937- 1945), les manifestations ont dégénéré dans une violence contrôlée mais réelle, samedi 16 et dimanche 17 avril, pour le deuxième week-end d'affilée. Au lendemain d'un impressionnant rassemblement à Shanghaï, au cours duquel le consulat japonais a reçu des volées de pierres, le scénario s'est répété dimanche à Shenzhen, près de Hongkong. La foule a brûlé des portraits du premier ministre nippon Junichiro Koizumi et jeté des bouteilles contre des panneaux publicitaires vantant des marques japonaises ; à Shenyang (nord-est), plus d'un millier de manifestants ont fait le siège du consulat du Japon. Plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées à Nankin, théâtre du massacre de décembre 1937 au cours duquel, selon la plupart des historiens, périrent quelque 300 000 civils.

Pékin est resté calme en cette fin de semaine, grâce aux consignes fermes données par les autorités pour empêcher toute manifestation "illégale". Samedi 9 avril, la marche de milliers de Pékinois avait été plus que tolérée par le pouvoir, les responsables des ligues de jeunesse liées au parti dans les universités ayant "piloté" les protestataires. Après l'attaque de l'ambassade japonaise, on a même vu les étudiants être sagement renvoyés dans leurs campus dans des bus prévus à cet effet.

Tout indique donc que le pouvoir chinois entend retourner à son profit le sentiment antijaponais en ayant recours à la rue pour adresser un message à Tokyo. "Le fait que les consulats japonais aient de nouveau été visés ce week-end n'est pas un hasard, commente une source diplomatique à Pékin. Les Chinois ne semblent pas avoir beaucoup d'atouts dans leur manche face aux Japonais, sinon le recours à la rue ou les menaces de boycott des produits nippons."

La querelle ne se résume pas à des différences d'appréciation sur l'histoire tumultueuse entre les deux empires. Le Japon s'est récemment associé aux Etats-Unis pour s'inquiéter des menaces que fait peser la Chine sur Taïwan ; Tokyo brigue un siège permanent au Conseil de sécurité de l'ONU, ce qui inquiète Pékin, peu soucieux de voir son rival monter en puissance sur le plan diplomatique ; le Japon vient d'accorder des droits de forage dans une zone de mer de Chine contestée entre les deux pays et qui renferme un important gisement de gaz naturel. Un tel contexte ne favorise pas l'embellie des relations sino-japonaises même si la Chine est devenue, l'an passé, le premier partenaire commercial du Japon.

"Je ne pense pas que le gouvernement ait organisé les émeutes, soutient un journaliste chinois qui requiert l'anonymat. En revanche, le pouvoir a choisi de laisser le sentiment populaire s'exprimer à Pékin la semaine dernière, puis d'interdire les manifestations ce samedi tout en laissant faire ce week-end à Shanghaï et dans d'autres villes, comme pour bien montrer qu'il contrôle la situation."

En distillant ainsi son message dans un pays où le droit de manifester est interdit ou sévèrement réprimé, le gouvernement chinois joue peut-être avec le feu. L'instrumentalisation du sentiment nationaliste à un moment où se multiplient des accès de fièvre sociale provoqués par l'accroissement des disparités de niveau de vie et l'ampleur de la corruption n'est pas sans risque. Depuis 1999, quand le pouvoir avait téléguidé des manifestations anti-américaines après le bombardement de l'ambassade de Chine à Belgrade durant la guerre du Kosovo, jamais autant de personnes n'avaient défilé dans les rues des grandes villes. Pour l'instant, personne n'a profité de ces rassemblements pour passer à une vitesse supérieure de revendication.

Mais le pouvoir sait bien qu'il lui faut tracer des lignes rouges. Un éditorial du Quotidien du peuple vient de le démontrer, dimanche, en rappelant que "maintenir l'harmonie sociale et la stabilité est l'intérêt fondamental de la nation et du peuple". Savoir jusqu'où l'on peut aller trop loin : la fin de l'article sonne comme une mise en garde. "Notre dignité et notre sentiment national ont été sérieusement heurtés. Il est justifié d'exprimer notre colère, mais recourir à des actions extrêmes qui violent la loi n'aide pas à résoudre le problème."

Bruno Philip
Krueger
 
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Message par manitas » 19 Avr 2005, 12:43

(bennie @ lundi 18 avril 2005 à 10:40 a écrit : :wavey:
Salut à toi, merci pour ton message intéressant

a écrit :Il n'est pas sûr que le pouvoir en place réussira à maintenir une telle pression sur la population sans voir éclater des révoltes un peu partout, et ce mouvement anti-japonais, même s'il est nationaliste, voire xénophobe, en est quelque part la matérialisation.


Certainement, mais encore une fois, le régime et les exploiteurs actuels ne sont pas inquiétés pour le moment. Détourner la colère légitime des populations contre d'autres populations est classique, et très dangereux. les dirigeants ont toujours été préts à jouer avec ce feu, dont ce sont toujours les plus pauvres qui sont victimes.


Souvenons nous de Gbagbo et sa propagande xénophoge (et anti-française, dont on peut comprendre qu'elle ait du succès)
Déjà les orangistes en Irlande en 1792, pour éviter que les paysans pauvres du nord, protestants, demandent des comptes aux riches propriétaires terriens, comme le faisaient les paysans du sud et de Dublin, ont joué volontairement cette division, qui a malheureusement fonctionné... Les conséquences sont encore visibles aujourd'hui.


Ce qu'il manque de façon cruelle, c'est un parti communiste révolutionnaire qui soit assez fort pour permettre aux révoltés d'en finir une fois pour toute avec cette société, sinon, on verra encore de nombreuses révoltes, non seulement tomber à plat, mais pire, être détournées en bains de sang inutiles.
Oui. D'ailleurs ces révoltes sont récurrentes dans l'histoire de Chine, souvent des révoltes paysannes menées par des sectes. Elles avaient lieu lors de périodes de chaos (fin d'une dynastie, invasions turco-mongoles)... Même si c'est complètement différent ici.
manitas
 
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