Débat Militant n°61

Message par Barikad » 18 Mars 2005, 16:28

DébatMilitant
Lettre éditée par des militants de la LCR - N° 61 - 18 mars 2005
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Sommaire:

• Les lycéens ont relevé le défi, les travailleurs regroupent leur force, une nouvelle étape de la mobilisation se prépare
• Le Non de la lutte et la lutte pour le Non, Une même politique pour les travailleurs
• Chávez refait le monde avec Chirac
• A l’occasion du 8 Mars : retour sur l’analyse marxiste de l’oppression et de l’émancipation des femmes, partie intégrante de l’émancipation de tous les opprimés

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Barikad
 
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Message par emman » 21 Mars 2005, 11:11

( Yvan Lemaitre a écrit :
(...)
Certes, le Non au référendum ne permettra pas d’enrayer la politique dictée par le patronat et les financiers au gouvernement, à l’Etat. Le rapport de forces se construit dans les mobilisations et le bulletin de vote ne saurait les remplacer. Il peut cependant affaiblir l’adversaire, permettre de lui porter un coup sur le plan politique. Les mobilisations se nourrissent de politique et nourrissent la politique.

Le baron Seillière accusait le gouvernement de laxisme par peur de perdre le référendum. Il est vrai que Raffarin en faisant quelques petits gestes en direction des salariés entend non seulement tenter de désamorcer la montée des luttes mais aussi la montée du Non qui l’accompagne.

Il cherche à calmer le mécontentement qui ne dédaigne aucun terrain pour s’exprimer. Une victoire du Non accentuerait la crise politique latente, elle affaiblirait non seulement le gouvernement mais la gauche libérale. Elle serait l’expression d’une rupture croissante de l’opinion populaire avec le social-libéralisme qui est le principal facteur de stabilité du pays, en particulier depuis
le vote Chirac.

Les mobilisations de ces dernières semaines, résurgence du printemps 2003, expriment cet affranchissement et contribuent à le renforcer. C’est ce qui explique aussi les progrès du Non dont la victoire serait un accélérateur des évolutions en cours. A condition du moins que l’extrême-gauche ne se laisse pas étouffer par le Non de la gauche sociale-libérale, la gauche de gouvernement, ou ne reste
pas dans un attentisme prudent voire un abstentionnisme passif.

Dans les urnes, tous les Non se ressembleront mais ce que nous dirons dans la campagne est essentiel pour préparer la suite. C’est pourquoi nous ne menons pas campagne simplement pour que le Non gagne, laissant croire que tous les Non se ressemblent.

Nous menons campagne pour aider au mûrissement des consciences au sein du monde du travail, prendre argument de la crise qui divise la gauche pour révéler ambiguïtés et duplicité des uns et des autres, pour armer les travailleurs afin d’aider au regroupement de tous ceux qui savent qu’ils ne pourront compter que sur leurs propres forces pour imposer la satisfaction de leurs revendications. Et cela, quel que soit le gouvernement en place.

Faire campagne pour le Non, voter Non, c’est rejeter la droite, désavouer la gauche libérale. C’est soutenir et encourager les luttes pour affirmer la perspective d’une Europe des travailleurs et des peuples.


Si quelqu'un peut m'expliquer ce passage là, j'ai du mal à comprendre de quoi cela parle, en particulier ce qui est en gras :blink: :

a écrit :Il cherche à calmer le mécontentement qui ne dédaigne aucun terrain pour s’exprimer. Une victoire du Non accentuerait la crise politique latente, elle affaiblirait non seulement le gouvernement mais la gauche libérale. Elle serait l’expression d’une rupture croissante de l’opinion populaire avec le social-libéralisme qui est le principal facteur de stabilité du pays, en particulier depuis
le vote Chirac.


Les mobilisations de ces dernières semaines, résurgence du printemps 2003, expriment cet affranchissement et contribuent à le renforcer. C’est ce qui explique aussi les progrès du Non dont la victoire serait un accélérateur des évolutions en cours. A condition du moins que l’extrême-gauche ne se laisse pas étouffer par le Non de la gauche sociale-libérale, la gauche de gouvernement, ou ne reste
pas dans un attentisme prudent voire un abstentionnisme passif.
emman
 
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Message par lenzo » 21 Mars 2005, 11:48

Si on considère que la situation politique est stable depuis l'appel au vote Chirac par l'essentiel de la classe politique en 2002.

Mais je ne suis pas traducteur d'Y Lemaître.
lenzo
 
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Message par Ottokar » 21 Mars 2005, 12:01

plus le terme "social-libéralisme" qui est une adaptation au vocabulaire de la LCR, mais moi aussi, je parle trop l'yvânerie pour traduire
Ottokar
 
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Message par Barikad » 21 Mars 2005, 17:31

Je passe les petite mesquineries à propos de l'auteur de l'article, ca n'apporte rien au débat, et si je connais l'origine de cette rencoeur, je suis persuadé que c'est incomprehensible par le commun des lecteurs...
Sur le terme "social-libéralisme", il ne me gene absolument pas, ca marque bien la rupture avec l'epoque où on pouvait encore parler du PS en disant "les reformistes", c'est le signe d'une rupture...
Quand à la question d'Emman: il est evident que c'est grace à la complicité des appareils de la gauche gouvernementale et des conféderations syndicale que le gouvernement à pu, depuis le 5 mai 2002, gouverner dans une relative tranquilité.
Barikad
 
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Message par Ottokar » 21 Mars 2005, 18:15

sachant que les socialos ont cessé de militer réellement pour des réformes dans un but de transformation graduelle de la société depuis au moins la guerre de 14 et n'ont cessé depuis d'être des "gérants loyaux du capitalisme" (Blum) je ne sais pas à quelle époque Barikad se réfère. Je maintiens que "social-libéralisme" est une adpatation aux bêtises de certains LCR et des milieux ATTAC qui opposent les "bons" socialos ceux d'avant aux mauvais, les actuels. Ils ne sont videmment guère précis sur avant, car sinon, ça en devient comique : Jules Moch en 48 ? Guy Mollet en 56 ? il est vrai qu'ensuite, il y a eu près de 30 ans d'absence du pouvoir, les discours pouvaient être radicaux, mais ensuite, c'est qui ? Mitterrand dans ses envolées de 81 ? Ou le tournant quasi immédiat vers la rigueur, le blocage des salaires, sans parler des milliards filés aux patrons lors des nationalisations, de l'assassinat d'Eloi Machoro, leader indépendantiste radical en Nouvelle Calédonie, de la particpation à la guerre du Golfe j'en passe et des meilleures

Et pour l'anecdote, les "yvâneries" ne sont de si "petites" mesquineries. Une scission c'est toujours un divorce, mais des divorces, il y en a qui se passent plus ou moins bien. On ne va pas se raconter ici les détails intimes... mais ça juge ensuite la qualité de celui qui parle et le respect qu'on accorde à ses paroles.
Ottokar
 
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Message par Barnabé » 21 Mars 2005, 18:38

Sur l'usage du terme "social-libéralisme" je trouve aussi que ça entretiens une certaine confusion. De fait le PS s'affirme pour la gestion loyale du capitalisme. Bien sûr il y a eu des périodes où dans l'opposition, les discours étaient plus hardis, prônant moins le "réalisme" qu'aujourd'hui. Mais au pouvoir, la SFIO puis le PS se sont toujours posés comme des gérants loyaux du système (cf. le discours d'investiture de Blum en 36).
Le problème c'est de savoir si à travers ce terme on veut dire qu'il y a eu un changement de nature dans la politique du PS (et alors il faudrait dire lequel et quand il a eu lieu), ou alors qu'il y aurait une autre politique "vraiment" social-démocrate possible. Je ne crois pas qu'Yvan ou les camarades de DR pense qu'il y aurait un tel changement de nature du PS, mais l'usage du terme peut entretenir la confusion.

Sinon ce que je pige du texte d'Yvan et du passage en gras cité par emman, c'est l'idée qu'à travers les aspirations d'une frange du PS et de son électorat à voter non, il y aurait confusément la volonté de rompre avec la politique de la gauche plurielle au pouvoir. Je ne sais pas dans quelle mesure c'est réellement le cas . En tout cas je crois que le rôle des révolutionnaires vis-à-vis de ceux-là (je parle de l'électorat PS, évidemment pas d'Emmanuelli ou Mélenchon qui font leur beurre là dessus) serait de dire que ce n'est pas le non au référendum qui changera grand chose à la politique du gouvernement, ni à celle d'un futur gouvernement PS, de mettre en garde aussi face aux politiciens qui se découvrent "antilibéraux" aujourd'hui pour mieux tromper les travailleurs demain. Je déplore que ce ne soit pas exactement la tonalité de l'article d'Yvan.

Enfin, c'est un peu hors-sujet, sur ce que dit Ottokar:
a écrit : Et pour l'anecdote, les "yvâneries" ne sont de si "petites" mesquineries. Une scission c'est toujours un divorce, mais des divorces, il y en a qui se passent plus ou moins bien. On ne va pas se raconter ici les détails intimes... mais ça juge ensuite la qualité de celui qui parle et le respect qu'on accorde à ses paroles.

Tu peux avoir toutes les rancoeurs et les préventions que tu veux vis-à-vis d'Yvan, ça ne serait sans doute pas plus mal d'essayer d'en faire un peu abstraction quand on discute de ce qu'il écrit. Mais pour rétablir les faits, il ne s'agissait pas d'une scission mais d'une exclusion.
Barnabé
 
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Message par Barikad » 21 Mars 2005, 20:29

Bon en préalable, je suis d'accord avec çà:
a écrit :Tu peux avoir toutes les rancoeurs et les préventions que tu veux vis-à-vis d'Yvan, ça ne serait sans doute pas plus mal d'essayer d'en faire un peu abstraction quand on discute de ce qu'il écrit.

C'est la raison pour laquelle je ne releve en general pas les commentaires de ce genre, ca ne fait pas avancer le debat.

Maintenant, sur le fond:
a écrit : Sur l'usage du terme "social-libéralisme" je trouve aussi que ça entretiens une certaine confusion. De fait le PS s'affirme pour la gestion loyale du capitalisme. Bien sûr il y a eu des périodes où dans l'opposition, les discours étaient plus hardis, prônant moins le "réalisme" qu'aujourd'hui. Mais au pouvoir, la SFIO puis le PS se sont toujours posés comme des gérants loyaux du système (cf. le discours d'investiture de Blum en 36).
Le problème c'est de savoir si à travers ce terme on veut dire qu'il y a eu un changement de nature dans la politique du PS (et alors il faudrait dire lequel et quand il a eu lieu), ou alors qu'il y aurait une autre politique "vraiment" social-démocrate possible. Je ne crois pas qu'Yvan ou les camarades de DR pense qu'il y aurait un tel changement de nature du PS, mais l'usage du terme peut entretenir la confusion.

Je ne pales ni au nom de DR, ni au nom de la LCR, mais en mon nom propre, comme d'habitude. Ceci précisé, je pense que si, il y a bien eu un changement qualitatif qui s'est opéré, est qui s'opere encore, dans le mouvement ouvrier dans les deux dernieres decennies. Entendons nous bien, c'est evident depuis fort longtemps, pour nous communiste du moins, que la social democratie, et la bureaucratie syndicale, servent en derniere analyse les interets des classes dominantes. Il n'empeche, que les partis ouvriers pouvaient encore s'appuyer sur une couche de travailleurs, "l'aristocratie ouvriere", et continuaient d'avoir un programme qui se voulait de "rupture avec le capitalisme", meme si ce n'est que des mots.
Hors, il n'est plus question de çà aujourd'hui ! Meme en parole, la social democratie ne pretends plus combattre le capitalisme, et partout en Europe, elle largue les ponts avec la classe ouvriere (qu'on songe à ce qu'est devenu le parti Travailliste en Grande Bretagne). Alors, on peut appeler cela "social liberalisation" ou pas, j'ae trouve ce genre de debats semantiques secondaires. Ceci etant dit, ce processus est indeniable, et ne peut etre reduit à un simple "glissement à droite", c'est un phenome beaucoup plus profond, et qui va chercher ses racines dans les evolutions meme du capitalisme mondialisé (encore un gros mot ?).
Barikad
 
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Message par lenzo » 21 Mars 2005, 22:21

Les PC de maintenant n’ont plus l’assise des années 30 ou 50. Les PS d’aujourd’hui n’ont plus les positions des années 20.

La conscience de classe s’est émoussée dans les pays les plus développés mais en Chine et dans les pays récemment industrialisés elle est en train de prendre forme pour des millions d’individus comme jamais.

La recherche de nouveaux mots tel social libéralisme ou autres concepts ne clarifie pas forcément la compréhension de l’évolution actuelle.

Par contre les possibilités de se retourner et de récupérer des mobilisations ouvrières restent intactes au PC et au PS. Ils sont restés bien plus influents chez les travailleurs que l’extrême gauche.

Même DSK est encore capable de chanter l’inter.

L’extrême gauche devra faire ses preuves.
lenzo
 
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Message par Ottokar » 21 Mars 2005, 22:33

je rappelle que dans les années 50, la tendance "marxiste" de la SFIO était incarnée par... Guy Mollet ! On aurait donc tort de prendre trop au sérieux tous leurs discours et leurs changements de discours.
Ottokar
 
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