les syndicats et le projet de référendum

Tout ce qui touche de près ou de loin à l'actualité politique en France

Message par justedepassage » 23 Fév 2005, 19:59

(Gaby @ mercredi 23 février 2005 à 19:23 a écrit : Tu te fous de qui ?
Les Canuts pour expliquer la sécu' ?
Une liste de luttes isolées pour nous prouver l'existence de la lutte de classes ?!
C'est pire qu'ironique.

Personne ne dit ici que la Sécu' n'est pas la conséquence du rapport de force au sortir de la seconde guerre mondiale, on dit simplement qu'en France cette réforme bourgeoise, si elle a été conditionné par le poids du prolétariat derrière la bureaucratie du PCF, n'est pas le résultat de luttes ouvrières directes. Et c'est important de le souligner.
A titre utile je rappelle aussi que la question à la base portait sur les services publics. Pour cela, se référer à mon dernier post (et si tu veux bien nous prouver que les nationalisations ne sont pas autre chose qu'une planification bourgeoise, je crois que nous sommes tous preneurs).
(Gaby a écrit :Tu te fous de qui ?

De personne, pas de Gaby en particulier, mais surtout et avant tout pas de celles et de ceux dont les combats ont permis que Gaby, notamment, soit plus en sécurité en les menant dans de très dures conditions, exemptes de toute sécurité. Employez plus opportunément vos appréciations avec une considération plus respectueuse des personnes dont vous êtes redevable.

(Gaby a écrit : ... réforme bourgeoise ... n'est pas le résultat de luttes ouvrières directes.

Je ferai, ici, la même remarque que précédemment en ajoutant combien il convient de considérer que les grandes avancées sociales les plus tangibles ont été, le plus souvent, des aboutissements non immédiats ( "non directs" ) des luttes populaires dont ils émanaient.

En un mot, la révolution n'est pas une commutation instantanée entre un monde barbare et sont opposé idéal au travers d'une lutte frontale. La révolution est un combat permanent qui éclaire et forme les population, révèle au travers des luttes les objets et necessités de prendre en considération les critères socialistes que l'homme prône.

Préparer la révolution consiste à mener ce combat au quotidien, préserver les acquis relève du même combat, combat pour plus de justice, combat pour plus d'égalité, combat pour la prise en compte des revendications.

C'est CE combat qui doit être mené pour la défense des acquis favorables au peuple. C'est le combat pour les services publics quand ceux-ci sont démantelés, services publics acquis par les luttes populaires, même s'il déplaît que la forme d'acquisition des avancées ne rende pas l'identification de leurs auteurs combattants aussi évidente que ne pourrait l'offrit une confrontation simple et unique.
justedepassage
 
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Message par Gaby » 23 Fév 2005, 20:10

*soupir*

C'est pas que je sois un adorateur des discussions musclées, mais s'il y a bien un truc que je ne supporte pas, c'est quand un captain obvious prend ses interlocuteurs pour des demeurés et ne prend pas le temps de lire son argumentaire. En l'occurence ici il y a deux spécimens qui font mine ne de pas comprendre les nuances apportées dans la discussion (à grand renfort de démagogie "toi gaby jeune con qui ne respecte pas les ainés qui ont combattu"...).
Gaby
 
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Message par Valiere » 23 Fév 2005, 22:38

Tu as tort Gaby mais l'âge n'y fait rien...Tu peux avoir raison dans d'autres domaines...Jamais je ne considèrerais que l'on dise ou que l'on pense:"toi gaby jeune con qui ne respecte pas les ainés qui ont combattu"...). "
Justedepassage a raison pas parce qu'il est plus vieux que toi mais parce que pour lui et pour moi la défense des acquis, des services publics c'était essentiel hier et encore plus aujourd'hui.d'autant plus que nos aînés, les nôtres aussi ont combattu pour ça)
Et ne pense pas que l'on ne te lise pas.
Je répète qu'avant de fréquenter ce forum je me considérais comme près à rejoindre le PS, maintenant ( depuis trois mois c'est non)
Valiere
 
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Message par Gaby » 23 Fév 2005, 22:41

(Valiere @ mercredi 23 février 2005 à 22:38 a écrit : Justedepassage a raison pas parce qu'il est plus vieux que toi mais parce que pour lui et pour moi la défense des acquis, des services publics c'était essentiel hier et encore plus aujourd'hui.
Et ne pense pas que l'on ne te lise pas.
How ironic. Vaut mieux le prendre à la rigolade. :ermm:
Mais mince, QUI a parlé de laisser passer le démantèlement des services publics ?
La discussion porte sur les motivations des nationalisations effectuées par la bourgeoisie.
Gaby
 
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Message par Valiere » 23 Fév 2005, 22:53

a écrit :La discussion porte sur les motivations des nationalisations effectuées par la bourgeoisie.


et sur le rapport des forces entre les classes à un moment donné!? à ne pas oublier.
Valiere
 
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Message par lenzo » 23 Fév 2005, 23:36

a écrit :et sur le rapport des forces entre les classes à un moment donné!? à ne pas oublier.


Et sur les syndicats et le projet de référendum !? à se rappeler.
lenzo
 
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Message par Gaby » 23 Fév 2005, 23:38

(Valiere @ mercredi 23 février 2005 à 22:53 a écrit :
a écrit :La discussion porte sur les motivations des nationalisations effectuées par la bourgeoisie.


et sur le rapport des forces entre les classes à un moment donné!? à ne pas oublier.
Oui voilà, explique moi comment la classe ouvrière s'est battu pour des nationalisations qui au demeurant, ont toujours été payé à prix d'or à ses actionnaires (à l'exception peut-être de Renault 45 et encore, les autres possédants du groupe ont eu tout plein de sous).

Si tu me réponds que c'est le programme du CNR appuyé par la bureaucratie PCF en 1945-46 qui met en place ces réformes, par ailleurs favorables à la bourgeoisie ("nationaliser les pertes et privatiser les profits"), alors je te renvoie à ce que nous disons depuis le début avec les copains.
Gaby
 
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Message par justedepassage » 24 Fév 2005, 01:57

a écrit : (rojo @ mercredi 23 février 2005 à 14:22)
a écrit : (justedepassage @ mercredi 23 février 2005 à 14:07)
La Sécu est bel et bien le RESULTAT ( par nécessité négociée pour accéder au pouvoir ) de luttes et de combats de la classe ouvrière qui se sont antérieurement déroulés, d'abord, pour assurer une forme d'assurance et de caisses, de formes mutualistes, afin de couvrir les risques de défauts de salaires. Il serait vain de le nier.


Je vais le nier, moins par vanité que parce que c'est la vérité et que je préfère toujours la vérité aux bobards.
Pourrais-je avoir la (les) date(s) auxquelles c'est déroulée la(les) lutte(s) de la classe ouvrière française en vue d'obtenir la sécu ? Et tant qu'on y est dans quel cadre de négociation la bourgeoisie c'est vu "imposer" la création de cette même sécu.
Merci de m'éclairer


Je pense avoir répondu à vos premières négations et interrogations. Les dernières questions que vous posez me semblent confirmer, comme vous l'exprimez vous-même, une perception non claire de l'implication des travailleurs dans la génèse puis l'avènement de la sécurité sociale comme aboutissement de luttes de classes.

Je vous propose donc la lecture du document suivant qui m'apparaît retracer avec précision et clarté les faits historiques qui ont conduit à notre protection actuelle. Vous y trouverez réponse, en particulier, à vos dernières questions, bien que celles-ci tendent à s'affranchir des réalités concrètes des luttes qui ont conduit au programme du Conseil National de la Résistance publié le 15 mars 1944 puis à entériner sous De Gaulle par l'ordonnance de 1945 comme un acte nécessaire à l'exercice du pouvoir :

http://membres.lycos.fr/communistes/protsoc.htm

a écrit :LA PROTECTION SOCIALE
HISTOIRE ET CONCEPTS


La Sécurité Sociale, créée le 4 octobre 1945, a représenté une conception tout à fait nouvelle de la Protection Sociale. Elle est un produit de l'histoire liée au développement  de  la  société,  à l'affrontement de classes.

QUELQUES REPERES HISTORIQUES

· On peut définir la période antérieure à la Révolution française comme celle de la charité.

· Du point de vue de l'évolution sociale, la Révolution Française va marquer une étape importante, le concept nouveau qui va triompher est celui de l'assistance sociale mais, dans le même temps, se développe l'assurance privée.

Entre 1791  et  1794, la loi «le Chapelier » interdit aux travailleurs de s'organiser, de  se coaliser, cependant apparaît l'idée que la société doit donner à chacun du travail (déclaration des droits de l'homme du 14 juin 1793)


Progressivement,    l'assistance  sociale s'étendra et au 18ème siècle, les capitalistes vont proposer  « l'assurance privée » caractérisée par l'épargne individuelle et qui aboutit à l'insécurité absolue ; celui qui n'épargne pas, n'est pas garanti.


En 1831, les Canuts de Lyon mettent sur pied  des  sociétés  mutualistes  qui constituent les premières réalisations de solidarité de classe et seront à la fois instrument  de  couverture  sociale  et organisme de lutte.

Puis apparaissent les caisses de résistances et les chambres syndicales, et successivement, en 1864, la reconnaissance du droit de grève et en 1884, la loi Waldeck  ROUSSEAU,  légalisant  les syndicats.


Le capitalisme de l'époque est caractérisé par l'existence de petites et moyennes entreprises mais, en quelques années, on se dirige vers des grandes entreprises et des productions de masse notamment dans la sidérurgie et l'automobile. La nécessité d'avoir une main d’œuvre fixe et stable va être à l'origine de l'assurance sociale.


C'est le 9 avril 1898 qu'une loi est votée concernant les accidents du travail, elle est le résultat de l'action syndicale, mais les employeurs en assureront seuls la gestion !


La loi du 5 avril 1910 établit pour tous (ouvriers    et    paysans)    l'assurance obligatoire contre la vieillesse, mais en fait elle ne s'est appliquée qu'à 10 %  des salariés.


La 1ère guerre mondiale terminée, la classe ouvrière reprend la lutte mais l'opposition du capital est farouche et la loi sur l'assurance sociale mettra 10 ans pour entrer en application, le 1er juillet 1930.


En 1932, la loi rend obligatoire aux travailleurs le paiement des prestations familiales.


En 1939, le code de la famille généralise le système à toute la population.


Au 30 juin 1946, on dénombre 315 caisses    de    compensation    (toutes patronales ! ).


Les prestations familiales ont une autre histoire.


Les premières remontent à 1884 (Ets Klein à Vizille).


LA PROTECTION SOCIALE EST UN ENJEU PERMANENT D’AFFRONTEMENT DE CLASSES


Le patronat s'est employé à retourner  ces  concessions  à  son avantage. Il parviendra à faire payer des cotisations aux ouvriers, prélèvement direct sur le salaire, il dirigera les organismes qui distribuent les prestations.


Enfin, la stratégie du patronat consistera à opposer les prestations sociales aux salaires,  à  chercher  à  récupérer partiellement celles là au détriment de celui-ci.


Nous sommes donc bien en présence d'un système d'assurance qui ne garantit pas le droit.


En définitif, la sécurité ne saurait être une concession mais constituer un droit général qui réalise le droit à la santé, le droit à la famille, le droit au travail, le droit au repos, couvrant tous les risques, tous les bénéficiaires d'où la conception d'une sécurité sociale unique répondant à des besoins sociaux profonds.


C'est ainsi que le programme du Conseil National de la Résistance publié le 15 mars 1944, en fait état dans les mesures à appliquer dès la libération.

Le 4 octobre  1945, l'ordonnance fondamentale sera promulguée.


L'article 1er de cette ordonnance stipule :

« II est institué une organisation de la sécurité sociale destinée à garantir les travailleurs et leur famille contre les risques de toute nature susceptibles de réduire ou de supprimer leur capacité de gains à couvrir les charges de famille qu'ils supportent ». Ce concept nouveau est un droit social fondamental garanti par la loi à tout être humain qui vit de son travail ou qui se trouve dans l'impossibilité ou l'incapacité temporaire ou permanente de travailler.


La sécurité sociale se fonde sur 5 grands principes :

1. L'universalité : Protéger tous les citoyens

2. L'unité : Tous les risques couverts et gérés par un seul organisme

3. L'uniformité : Prestations uniformes

4. Solidarité : Pierre angulaire du système solidarité inter générations/actifs retraités/malades- bien-portants, le tout financé par les richesses créées dans l'entreprise

5. La démocratie : Une gestion assurée par les intéressés.


Les noms de grands militants CGT sont attachés à  la sécurité sociale et notamment Georges Brisson, secrétaire de la CGT et Ambroise Croizat, secrétaire de la fédération des métaux qui deviendra Ministre du Travail et à qui revient la mise en pratique de la sécurité sociale, le 1er juillet 1946 et qui dut convaincre bien des résistances qui visaient à ajourner l'ordonnance du 4 octobre 1945.


Ainsi, en instituant la caisse unique par branche spécialisée, la gestion des risques sociaux se trouve retiré au patronat et aux compagnies d'assurances.


De par ses structures et sa gestion, la sécurité sociale a représenté, au plan international, une innovation. Elle va être l'objet d’attaques incessantes de la part du patronat et du pouvoir.

...

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Message par Gaby » 24 Fév 2005, 09:09

Cet homme va mal :(
C'est de la logique formelle, mince !
Ce n'est pas simplement parceque des mutuelles ont été organisées par des ouvriers en lutte que la Sécu' a été créée plus d'un siècle après ou que Renault a été privatisée. Comment peut-on s'entêter à faire croire le contraire ?
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