(quijote @ mercredi 23 février 2005 à 00:31 a écrit :En Russie quand ils font rérence à Trotski , c 'est pour le mettre dos -à-dos avec Staline ?. Ce fut le cas il y a quelques années , à l'époque de Gorbatchev : un l écrit d' un général , je ne sais plus lequel , parlait de Trotski comme une personnalité "considérable "mais affirmait qu 'il avait des tendances aussi dictatoriales que Staline : au fond , d 'après lui c 'était la lutte de deux "dictateurs ", sauf que l 'un avait réussi et l 'autre échoué .
Il me semble en effet que c'était la version officielle du PCUS à la fin de l'URSS.
Une amie d'Ukraine de l'Est, scolarisée dans les années 80, m'avait raconté qu'à cette époque dans les écoles, il était beaucoup question de Lénine, que la Révolution d'Octobre était présentée comme l'oeuvre de "Lénine et ses amis" ou de "Lénine et ses camarades" (je te passe les leçons de morale du style "crois tu que Lénine se serait comporté comme cela ?!" lorsqu'un élève faisait une bêtise ou les histoires du genre "Lénine aide sa maman")... mais que Trotsky n'était même pas mentionné.
De même dans les musées historiques, Trotsky n'est jamais mentionné (y compris dans le musée de l'armée rouge d'Astrakhan). Par contre, il n'est pas rare de voir des portaits de Staline dans les musées traitant de la deuxième guerre mondiale. Selon un universitaire de Moscou (qui se réclamait de la tendance "Centralisme Démocratique" du arti Bolchevik), Staline est actuellement étudié dans les écoles pour hauts fonctionnaires, avec un discours officiel comme quoi il a fait des erreurs et commis des excès, mais qu'il faut admirer son "sens de l'Etat".
Lorsque Poutine déclare par exemple qu'il faut "liquider les oligarques en tant que classe", on peut y voir une référence à la "liquidation des koulaks en tant que classe" de l'époque stalinienne, non ?
Bref, j'ai l'impression que Staline et Trotsky ne sont pas tellement mis dos à dos que cela : Trotsky est occulté, alors que Staline est présenté comme quelqu'un qui "avait aussi des bons côtés". La bureaucratie ne peut pas renier complètement celui qui lui a permis de prendre et de conserver le pouvoir.
a écrit : de Lénine, n 'en parlons pas : pour eux , ils n'existe plus !
Pas si sûr, surtout dans la province. Tu parles peut-être uniquement des librairies, mais il reste des statues de Lénine dans toutes les villes, et assez fréquement, des gens peu politisés par ailleurs me montraient la statue de Lénine comme étant un des beaux monuments de leur ville. A Kharkov (Ukraine de l'Est), alors que je prenais une photo de la statue de Lénine, une femme d'une quarantaine d'années m'avait fait un grand sourire en me disant "Il est beau n'est-ce pas notre Lénine ?".
J'ai donc l'impression que Lénine reste très respecté par la population de Russie. Un bon souvenir en Russie, ce fut un travailleur des télécoms à qui je parlais des licenciements en France et qui, spontanément, m'a dit "Vous devriez faire comme nous avec Lénine, une révolution."
a écrit : Et l 'on a ressorti la "dépouille " de NicolasII( ou ce qu'ils croient être ) qu 'ils ont enterré dans le cimetierre des tsars ( L 'Eglise Saint Sauveur ? ou une autre ? , )malgré de fortes oppositions
Oui, il a même été cannonisé par l'Eglise Orthodoxe Russe, et il y a dans certaines églises d'horribles icônes à sa gloire.
L'impression que j'ai, c'est que l'actuel régime en Russie a un discours qui est une bouillie idéologique où l'on trouve à la fois des relents de stalinisme, une nostalgie pour la puissance que fut l'URSS mais aussi des retours à un certain culte du tsarisme, etc... Tu me diras, le stalinisme déjà se justifiait avec une bouillie idéologique.
Comme exemples de l'actuelle bouillie idéologique : le 7 novembre reste un jour férié mais il est devenu le "Jour de la Réconciliation", en septembre 2004, le maire de Moscou voulait remettre la statue de Dzerjinski en précisant qu'il symbolisait aujourd'hui "la lutte contre le vagabondage" (sic !) , alors qu'à Irkoutsk, le gouvernement local a récemment érigé une statue à la gloire d'un général blanc au nom de la "réconciliation" (sic ! encore)...