(alex @ jeudi 17 février 2005 à 12:54 a écrit : Bravo Gaby, tu démontres magistralement la facilité avec laquelle le sujet peut être abordé avec quelqu’un qui s’affiche LO !
Je juge effectivement la politique des uns et des autres, c’est le propre de la politique mais tu dois être d’un genre diffèrent.
Le problème n'est pas tant que tu aies un avis politique, c'est que tu viennes t'imaginer la vie interne d'une organisation autour de problèmes qui eux-mêmes sont de l'ordre la vie privée des militants. Je te demande simplement : qui es-tu pour sous-entendre l'homophobie latente d'une organisation trotskiste ? Quelle politique défends-tu contre l'homophobie pour aller jusqu'à dire que Lutte Ouvrière ne se prononce pas contre ?
Les réponses sont respectivement :
- quelqu'un d'extérieur à l'organisation accusée qui affiche avec fierté son manque d'information.
- tu es heureux de la ligne "LGBT" opportuniste suivie par son organisation (et soit dit en passant, ca ne me viendrait jamais à l'idée d'aller voir des copains de la LCR juste pour le leur reprocher).
Perso', je le répête, je trouve possible que LO n'en parle pas assez, mais le discours militant est juste et porteur de la revendication essentielle du combat pour le droit à l'homosexualité, le droit à l'indifférence. Ca me semble largement plus juste que de croire à une émancipation de l'homosexualité à travers l'exhibition (à l'image du problème sexiste).
Et je rajouterai à titre utile que nous ne sommes pas des militants associatifs autour du vaste problème des diverses oppressions, mais des combattants pour la cause socialiste avant toute chose. Ca passe notamment par des prises de positions claires, mais aussi par une méthode qui n'est pas de convaincre seulement sur des problèmes périphériques à l'exploitation. Je ne suis pas de ceux qui croient qu'une sexualité particulière est porteuse en germe d'une conscience de classe révolutionnaire (idée exprimée ici et qui semble ne pas te déranger).
a écrit :Mes avis sont basés sur des discussions que j’ai pu avoir avec des militants ( ou ex) de LO , discussion à l’image de ce forum, jamais facile sur ce point.
Je ne comprends pas ton interpellation sur la vie privée des militants de LO ; Une organisation communiste peut aussi s’y pencher, il n’y a pas de séparation stricte entre vie privée et vie militante.
Je suis libre de faire ce que je veux sur le plan sexuel ; vis-à-vis de l'organisation, je n'ai pas de compte à rendre (et évidemment, encore moins vis-à-vis de quelqu'un d'extérieur). Dire qu'il n'y a pas de séparation, c'est vraiment se gargariser de mot. C'est en tout cas carrément imprécis, et ca donne du grain à moudre à tout ceux qui présentent les trotskistes comme les pendants à gauche du "totalitarisme" (sic).
Mais bon, tu conceptualises ce que tu veux à partir de ce que tu veux.
a écrit :Il y a aussi la manière pour ses membres d’intervenir politiquement, de se présenter.
Un gay a deux choix face à ses collègues, le dire ou pas, mais ce que tu appelles la vie privée ou le droit à l’indifférence n’existe pas dans vie au travail et il faut vraiment être étranger à l’entreprise pour affirmer des âneries pareilles ;
Tes collègues te questionneront, les sarcasmes suivront le plus souvent (j’ai dû aider un collègue pas plus tard que l’année dernière).
Assumer publiquement pour un militant, à défaut d’être une obligation, est donc aussi un choix politique.
A part pour ta phrase de conclusion ici (qui est un véritable valiérisme), je dois quand même te le dire : thank you captain obvious.
a écrit :Luther est venu sur ce forum pour en discuter (ce n’est pas moi qui l’ai inventé) et déclaré qu’il a quitté LO car il ne s’y sentait pas à l’aise en tant que gay.
Il donne pour l’instant à ses reproches une impression de floue mais c’est le même sentiment que je retrouve fréquemment chez les personnes concernées que je rencontre.
Soit on s’en moque et on ne fait rien de particulier, soit on essaie de contrarier ce sentiment chez les travailleurs qui y sont sensible.
Que peut-on y répondre si ce n'est se faire l'écho des copains qui en ont déjà parlé ? On peut être homosexuel à Lutte Ouvrière, ou tout ce que tu veux encore dans les limites évidentes des rapports sexuels entre adultes consentants. Que veux-tu qu'on dise de plus bon sang ?
a écrit :Ta description de la Gay Pride relève du style TF1 et c’est bien triste ; Il faut être aveugle pour ne pas voir que le gros des troupes qui manifeste ne ressemble en rien aux stéréotypes que tu décries.
Cette journée n’attire que depuis peu, à ses débuts il y a une vingtaine d’années et longtemps après, c’était seulement quelques milliers, elle avait une forme différente mais ne recevait pas plus de soutien politique pour autant.
Tous les gays n’approuvent pas la Gay Pride, tous les travailleurs ne désirent pas le communisme ; Tous les salariés ne pratiquent pas une grève mais tous en bénéficient le cas échéant, même les non grévistes.
La Gay Pride n’est que le point d’orgue du combat quotidien des associations ;
La situation que l’on connaît actuellement n’est pas issue de nulle part, elle est le fruit de la lutte des associations, et d’elles seules ! Elle commémore le fait que la vie des homos n’a pas toujours été aussi aisée (à la mode comme tu le dis).
Dénigrer ces générations de militants comme tu le fais est lamentable.
Le combat d’aujourd’hui contre l’homophobie ne peut se faire qu’à partir du résultat de celui d’hier !
Je trouve que si l’homosexualité est plus facile à vivre aujourd’hui il est indécent de cracher sur ceux qui ont permis ces évolutions.