par pelon » 12 Fév 2005, 00:23
Déjà, avant même la guerre d'Algérie, au sortir de la 2ème guerre mondiale, quelle était l'attitude du PCF vis à vis des colonies ?
Entre le 8 mai et le 13 mai 1945, dans le Constantinois, notamment à Sétif et Guelma, l'Etat français (la République) allait réprimer les manifestations indépendantistes avec une extrême violence. A l'occasion de l'armistice (8 mai) les indépendantistes manifestèrent en voulant sortir pour la 1ère fois le drapeau algérien vert et blanc. Un policier tira sur la foule à sétif transformant la manifestation en émeute, des européens (29) furent tués. Pendant une semaine l'armée française massacra. On fusilla, des villages entiers disparrurent, on trouva plus tard d'innombrables fosses communes. Il faut dire que des milices européennes épaulèrent l'armée. Ferhat Abbas estima le nombre de morts à 20 000 morts, le PPA (du dirigeant nationaliste Messali Hadj) à 40 000 et le FLN, plus tard, parlera des " 45 000 martyrs". L'aviation dont le ministre était le communiste Tillon participa au massacre.
Le Parti Socialiste comme le PCF alors dans le gouvernement provisoire de De Gaulle restèrent solidaires de cette politique. Cette répression, ils la justifièrent dans leur presse parlant de "provocations fascistes". Ils pronaient le maintien des colonies dans ce qu'ils appelaient "l'Union Française". Donc, 9 ans avant la guerre d'Algérie le PCF était contre l'indépendance de l'Algérie alors qu'il existait un mouvement nationaliste vivant, soutenu par la population.
Plus tard, le 12 mars 1956 (la guerre est commencée depuis novembre 1954), le gouvernement de Guy Mollet issu d'élections qui ont porté un Front républicain au pouvoir sur le programme de "paix en Algérie" se fait voter les pouvoirs spéciaux. Cette loi lui donnait "les pouvoirs les plus étendus pour prendre toutes les mesures exceptionnelles commandées par les circonstances en vue du rétablissement de l'ordre, de la protection des personnes et des biens et de la sauvegarde du territoire". C'est cette loi qui permettra aux politiques, en toute connaissance de cause, de fermer les yeux sur les tortures et toutes les exactions de l'armée française. Guy Mollet ne voulait pas que sa majorité dépende du PCF qui, selon sa formule n'était pas à gauche mais à l'Est. Cela n'empécha pas le vote honteux du PCF pour les pouvoirs spéciaux à Guy Mollet.
Alors bien sûr, des militants communistes, en Algérie et en France, eurent une attitude anti-colonialiste courageuse. Mais la politique du PCF en découragea un bon nombre et isola les autres. Par exemple les jeunes rappelés qui manifestèrent dans les gares, dans les casernes, refusant pendant des heures de monter dans les trains ou dans les camions.
Alors les manifestations des derniers mois de la guerre "pour la paix en Algérie", quand l'impérialisme français, en tout cas son bonaparte, avait décidé d'en finir avec une guerre qu'il ne pouvait gagner durablement, ne doivent pas nous abuser. Le PCF mena une politique honteuse en Algérie. Le Parti Socialiste, lui, un étage au-dessus mena carrément la guerre.