a écrit :mais ce que voulais simplement dire, c'est que la pensee consciente et l'intelligence ont commencé sous des formes non parlée.
On est d'accord.
Mais ça n'efface pas tout, et surtout pas qu'elles continuent avec et à travers la parole.
a écrit :la separation pulsion instincts me parait tirée par les cheveux
Pas tant que ça : chez l'humain, il y a la possibilité de mettre tellement de mots sur une telle variété de ressentis que quoi qu'on fasse, ceux qui eprouvent ces instincts peuvent en dire quelque chose : fournir une explication, vraie, fausse, tronquée, lucide, aveugle... Explication qui ne correspond pas nécessairement à la réalité de la chose, mais qui produit aussi autre chose. C'est en ce sens qu'on peut, je crois, d'une pulsion comme d'un instinct qui passe par les mots.
Pourquoi l'alcolique va-t-il craquer ce soir là et non un autre ? Qu'est-ce qui va le pousser à aller chercher sa bouteille et le toxico sa seringue ? Et surtout : qu'en dira-t-il ? Et que fera-t-il de ce qu'un autre pourra lui dire ?
Et celui qui va violer une fillette ? Et celui qui éprouve une attirance homosexuelle ? Et celui qui n'arrête pas de draguer là où l'autre est totalement inhibé ? Etc. Tous peuvent en dire (à nous) quelques chose. Les mots sont des "pistolets chargés", ils véhiculent des idées, ils ont donc du poids, etc..
Donc les mots transforment l'instinct en pulsion, ils peuvent exprimer ou déformer la réalité de l'instinct.
Je pense que ça correspond, pour nous les humains, à l'apparition de la subjectivité, produit de l'évolution du cerveau, et de la socialisation on est d'accord ! On a bien un "soi" et les autres ont bien le leur, non ?
On enfonce une porte ouverte : les grands singes ne sont pas capables de cela
de la même façon que nous. Mais je suis très disposé à approfondir mes connaissances sur la question.
La parole humaine diffère très légèrement de la communication des orang-outans, mais que c'est dans ce très légèrement que beaucoup de choses se passent.