conscient et inconscient

[Wapi]

Oui... et non ! tout simplement parce que les hommes et les choses ou les autres mamifères , c'est pas pareil... Canardos emploie tout le temps le terme "d'évidence". Si c'en n'est pas une grosse, celle-là...

Oui à la science, non aux interprétations abusives de ses conclusions provisoires !

[Wapi]

Canardos, je te promets que je lirais ton bouquin dès que j'aurai du temps, car ce sujet m'intéresse beaucoup.
Je ne sais pas comment répondre, car je crois que je suis d'accord sur beaucoup de chose. Il y a quand même une frontière.

Pour les bases observationnelles :
J'ai eu la chance de me trouver face à des gorilles, dans leur environnement naturel. Un groupe d'une quinzaine d'individus à 2 m. Les les vieux, les jeunes, les papa, les mamans, les petits, les ados...
C'était une expérience très marquantes. Je te laisse imaginer. Je suis d'accord sur la continuité entre eux et nous, c'est étonnant.
Mais il y a aussi, à mon grand regret un tout petit peu de discontinuité. D'abord parcequ'on ne peut se reproduire, il y a la barrière de l'espèce.
Et aussi parce qu'ils ne m'ont pas parlé. Dans leurs gestes et leurs yeux, j'ai cru lire des choses, j'ai interprété, et eux, de mon comportement ou de mon visage ils tiraient aussi des informations.
Et je ne me suis pas laissé à tenter de séduire, ni d'aller plus loin avec l'un d'entre eux. La faute à mes instincts ou à mes pulsions ?
Avec des humains c'est pas pareil, je ne sais plus quoi rajouter. Un individu totalement immergé dans une société dont il ne parle absolument pas la langue peut l'apprendre, même en l'absence totale de points communs entre les deux. Il peut s'adapter, se reproduire...c'est comme cela que ça s'est passé, non ?

[Wapi]

mais ce que voulais simplement dire, c'est que la pensee consciente et l'intelligence ont commencé sous des formes non parlée.

On est d'accord.

Mais ça n'efface pas tout, et surtout pas qu'elles continuent avec et à travers la parole.

la separation pulsion instincts me parait tirée par les cheveux

Pas tant que ça : chez l'humain, il y a la possibilité de mettre tellement de mots sur une telle variété de ressentis que quoi qu'on fasse, ceux qui eprouvent ces instincts peuvent en dire quelque chose : fournir une explication, vraie, fausse, tronquée, lucide, aveugle... Explication qui ne correspond pas nécessairement à la réalité de la chose, mais qui produit aussi autre chose. C'est en ce sens qu'on peut, je crois, d'une pulsion comme d'un instinct qui passe par les mots.
Pourquoi l'alcolique va-t-il craquer ce soir là et non un autre ? Qu'est-ce qui va le pousser à aller chercher sa bouteille et le toxico sa seringue ? Et surtout : qu'en dira-t-il ? Et que fera-t-il de ce qu'un autre pourra lui dire ?
Et celui qui va violer une fillette ? Et celui qui éprouve une attirance homosexuelle ? Et celui qui n'arrête pas de draguer là où l'autre est totalement inhibé ? Etc. Tous peuvent en dire (à nous) quelques chose. Les mots sont des "pistolets chargés", ils véhiculent des idées, ils ont donc du poids, etc..
Donc les mots transforment l'instinct en pulsion, ils peuvent exprimer ou déformer la réalité de l'instinct.

Je pense que ça correspond, pour nous les humains, à l'apparition de la subjectivité, produit de l'évolution du cerveau, et de la socialisation on est d'accord ! On a bien un "soi" et les autres ont bien le leur, non ?

On enfonce une porte ouverte : les grands singes ne sont pas capables de cela de la même façon que nous. Mais je suis très disposé à approfondir mes connaissances sur la question.

La parole humaine diffère très légèrement de la communication des orang-outans, mais que c'est dans ce très légèrement que beaucoup de choses se passent.

[Wapi]

evidemment que l'homme franchit un seuil qualitatif

Bon, sur cette dernière "évidence", je commence à espérer que nous pourrons continuer à discuter.

A bientôt.