par Valiere » 07 Fév 2005, 15:46
Je livre cette contribution que j'ai écrite afin de poursuivre le débat
A propos de la commission « famille, vulnérabilité, pauvreté »
L’ERADICATION DE LA PAUVRETE !
PAS DANS VINGT ANS … PAS DANS 10 ANS, IMMEDIATEMENT !
Le Ministre Douste Blazy a mis en place une commission de travail intitulée : «famille, vulnérabilité, pauvreté » animée par Martin Hirsch, président d’Emmaüs France.
Cette commission a pour fonction d’établir un rapport et de formuler des propositions pour préparer la conférence de la famille.
Ce groupe est composé de trente à quarante personnes : des responsables d’ associations familiales, caritatives et de solidarité, des élus et cadres de la Caisse Nationale d’Allocations Familiales, des partenaires sociaux ( confédérations), des institutionnels, des experts et des fonctionnaires ministériels.
Pendant trois mois, il s’agit, à raison d’une séance hebdomadaire et de quelques visites d’établir un diagnostic s’appuyant sur les différences études et de formuler des propositions.
J’y représente l’Union des Familles Laïques avec un double souci : y participer activement avec une présence assidue et y intervenir en faisant prévaloir les intérêts des familles et notamment des enfants.
L’intérêt est de confronter nos points de vue notamment ceux des associations, d’accumuler des informations et de dégager des pistes de transformation sociale.
Je ne me fais aucune illusion dans la volonté gouvernementale d’éradiquer la pauvreté en France, d’ailleurs si plusieurs fois et d’une façon appuyée l’exemple britannique a été mis en valeur, ce n’est ni un hasard, ni une illustration de ce que font d’autres gouvernements.
Se donner 20 ans pour supprimer la pauvreté en Grande Bretagne, ce n’est pas comme le pensent certains se fixer des objectifs réalisables et réalistes, c’est de fait accepter que la pauvreté puisse toucher toute une génération.
Pour l’UFAL, il est possible et surtout nécessaire de prendre des mesures radicales, immédiatement pour que plus une famille, plus une personne ne se trouve sous le seuil de pauvreté.
Est-il tolérable et acceptable, par exemple que le RMI se situe sous le seuil de pauvreté ?
Est-il tolérable et acceptable que les hausses de loyers soient plus élevées que la réévaluation de l’Aide individualisée au logement ?
Peut-on maintenir le désengagement de nombreux CCAS sur les associations caritatives ?
Voici quelques pistes de travail parmi beaucoup d’autres.
Depuis plusieurs années des dizaines et dizaines de propositions émanant de commission d’experts ont été publiées ou laissées dans le fond de tiroirs.
Aujourd’hui il faut résolument lier transparence et volonté politique.
La transparence ?
La pauvreté monétaire est calculée en France sur la base de 50% du niveau de vie médian des familles, ce qui représente plus de 6% des personnes et 8% des enfants, alors que dans nombreux pays européens la base utilisée est de 60%.
Autrement dit, en France, officiellement il y a un million d’enfants pauvres alors qu’ils sont plus de 2 millions dans ce cas
La volonté politique
Le Revenu minimum d’Insertion pour une personne seule s’élève à 425,40 € avant l’abattement du forfait logement alors que le seuil de pauvreté est de 602 €.
Ne faut-il pas, au minima relever le RMI au-dessus de ce seuil !
Et que l’on ne réponde pas que les moyens sont insuffisants : un pays comme la France qui fait partie du groupe du G7 a les capacités financières de mettre fin à cette injustice criante qui plonge des millions de personnes dans la pauvreté.
D’autres mesures doivent pouvoir être mises en places en termes d’emplois offerts et de modes de garde proposées.
Quand dans une ville les écoles maternelles n’accueillent pas les enfants à partir de deux ans et que les crèches sont inexistantes ou en nombre insuffisant, une personne élevant seul son enfant ne peut pas avoir accès à un emploi.
Le débat va se poursuivre dans cette commission mais il ne s’agit pas pour nous de co-gérer avec le ministère
Nous restons indépendants et vigilants.
Nous proposons aux organisations de solidarité, aux confédérations ouvrières de mener une réflexion commune et de mener ensemble le combat social et politique pour l’éradication immédiate de la pauvreté.
Valière