("Liberation" a écrit :Un show lourd comme un A 380
Discours laborieux et petits-fours au menu de la cérémonie en l'honneur du très gros porteur.
Par Grégoire BISEAU
mercredi 19 janvier 2005 (Liberation - 06:00)
Blagnac (Haute-Garonne) envoyé spécial
De l'avis de certains des 5 000 invités au grand show en l'honneur de l'A 380, le plus réussi était... le cocktail. Il faut dire que grignoter une crevette, coupe de champagne à la main, sous l'aile du plus gros avion du monde avait un certain chic. En tout cas, il fallait bien cela pour faire passer un laborieux spectacle à la gloire du dernier-né des Airbus.
Hier, à l'approche d'un monticule de brochettes de poulet, on pouvait entendre un carré de costards-cravates commenter la prestation des quatre chefs d'Etat et de gouvernement (Jacques Chirac, Tony Blair, Gerhard Schröder et José Luis Zapatero) qui se sont succédé au micro. «Chirac fait vraiment vieux», dit l'un d'eux. Auparavant, chacun des quatre dirigeants y était allé, avec plus ou moins d'entrain, de son couplet sur la «fierté européenne». Chirac en a profité pour resservir son projet d'Agence française pour l'innovation industrielle, appelant de ses voeux de nouveaux programmes aussi ambitieux que l'A 380. Tandis que Schröder déclarait vouloir faire une place à la Russie dans cette Europe de l'aéronautique.
Parmi les stars du buffet, Richard Branson, le milliardaire, patron de la petite compagnie Virgin Atlantic, parade. Une journaliste britannique bouscule tout le monde pour tenter de l'atteindre. Un peu plus tôt, lors de la conférence de presse des quatorze compagnies clientes de l'A 380, Branson avait provoqué ricanements et agacement chez ses confrères en déclarant que ses paquebots seraient équipés de gymnase, salon de coiffure, casino et lits... «Il faut oublier ces délires. Un gymnase dans un avion : mais on fait quoi des haltères ?», lâche en privé un responsable d'Emirates, le premier acheteur d'A 380 (43 appareils).
A l'approche du carré VIP, on aperçoit Dominique Strauss-Kahn jouer des coudes pour se frayer un passage, manifestement pressé d'aller serrer des paluches. Apparaît Bernard Thibault, secrétaire général de la CGT, une coupe à la main. On s'étonne de sa présence, sous le réacteur de l'A 380, alors que les postiers sont en train de défier le gouvernement. «Je n'ai pas hésité une seconde. Mon rôle était d'être là. Car derrière cette prouesse technologique, il y a bien le travail des salariés.»
L'argument "Car derrière cette prouesse technologique, il y a bien le travail des salariés" est risible. Je suis persuadé que profitant de la présence des dirigeant d'Airbus, Thibaut les a convaincu de reverser les futurs dividendes des actionnaires aux salariés. :rtfm: