Iouchtchenko sera le prochain président ukrainien

Dans le monde...

Message par Nadia » 28 Déc 2004, 10:10

-- 1er article déplacé vers autre fil --

(nouvel Obs a écrit :Ianoukovitch refuse
de concéder sa défaite




Alors que Viktor Iouchtchenko, crédité de 52,01% des suffrages, fêtait lundi sa victoire à la présidentielle ukrainienne, le Premier ministre sortant, Viktor Ianoukovitch, affirme qu'il ne reconnaîtra "jamais une telle défaite, parce que la Constitution et les droits de l'homme ont été violés".


Une militante de l'opposition, lundi 27 décembre place de l'Indépendance (AP)
   

e chef de l'opposition Viktor Iouchtchenko fêtait lundi sa victoire décisive à l'issue du "troisième tour" de la présidentielle ukrainienne. Mais son adversaire, Viktor Ianoukovitch, a refusé de concéder sa défaite, annonçant son intention de contester les résultats du scrutin devant la Cour suprême, ce qui pourrait déclencher une nouvelle bataille juridique.
"Je ne reconnaîtrai jamais une telle défaite, parce que la Constitution et les droits de l'homme ont été violés dans notre pays et que des gens sont morts", a-t-il affirmé devant la presse à Kiev, faisant référence à huit personnes qui seraient mortes pendant l'élection.

5.000 réclamations

Il a précisé que son équipe de campagne avait près de 5.000 réclamations concernant la façon dont le troisième tour de dimanche s'était déroulé. Mais il a ajouté qu'il ne demanderait pas à ses partisans d'organiser des manifestations.
"Nous allons faire appel de la falsification du scrutin", a déclaré pour sa part le député Nestor Choufritch, un de ses alliés, en faisant état de diverses fraudes.
Parallèlement, le ministre ukrainien des Transports Heorhï Kirpa, qui soutenait Viktor Ianoukovitch, a été retrouvé mort lundi. Il pourrait avoir été tué par balles, mais il pourrait aussi s'être suicidé.
Selon des membres de l'opposition, Heorhï Kirpa, 58 ans, avait fait mettre en place des trains spéciaux pour acheminer des électeurs de Viktor Ianoukovitch jusqu'aux bureaux de vote lors du "premier" deuxième tour de l'élection.
Lundi, les tentes dressées par les partisans de Viktor Iouchtchenko sur la principale avenue de Kiev après le deuxième tour du 21 novembre, entaché de fraudes, et qui a ensuite été annulé, restaient en place. Ce qui semble montrer que ses partisans sont prêts à rester mobilisés en cas de nouvelles tensions.
Selon les résultats officiels portant sur 99,89% des bulletins dépouillés, Viktor Iouchtchenko a remporté 52,01% des suffrages, contre 44,18% au Premier ministre sortant Viktor Ianoukovitch, candidat du pouvoir et favori du Kremlin. La participation au scrutin est estimée à 77,2%.
Viktor Iouchtchenko, qui dispose de 2,3 millions de voix d'avance, ne peut plus être rattrapé: moins de 100.000 bulletins restaient à compter dans 75 bureaux de vote. Une fois que la commission électorale a dévoilé ses premiers résultats officiels, les deux candidats ont sept jours pour faire appel.
Viktor Iouchtchenko a félicité ses partisans pour leur mobilisation au cours des journées de la "révolution orange", notamment pour avoir passé, pour certains, plusieurs semaines à camper dans les rues de la capitale malgré le froid.

12.000 observateurs

Quelque 12.000 observateurs au total étaient présents en Ukraine, dont ceux de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) et du Conseil de l'Europe, pour essayer d'empêcher la répétition de fraudes comme celles qui avaient marqué le second tour.
C'est de là qu'était née la révolte populaire, cette "révolution orange", dont l'ampleur a conduit à l'annulation du scrutin, remporté alors par Viktor Ianoukovitch, et à l'organisation du "troisième tour" de dimanche.
Les observateurs ont cette fois accordé leur satisfecit aux opérations du 26 décembre: les élections "se sont considérablement rapprochées des critères de l'OSCE et des autres normes internationales" définissant un scrutin libre et équitable, a déclaré à Kiev Bruce George, chef de la délégation.
"Nous jugeons que le peuple de ce grand pays a fait un grand pas vers des élections libres et équitables en élisant leur futur président", a-t-il ajouté au cours d'une conférence de presse.
"Aujourd'hui le peuple ukrainien a gagné. Je vous félicite", a lancé pour sa part le leader de l'opposition devant une foule en liesse sur la place de l'Indépendance, théâtre de manifestations massives après le second tour.
"Nous sommes indépendants depuis 14 ans, mais nous n'étions pas libres", a souligné Iouchtchenko. "Aujourd'hui, nous pouvons dire que c'est du passé. Nous sommes une Ukraine indépendante et libre".
A Bruxelles, le président de la Commission européenne José Manuel Barroso s'est félicité de l'issue du scrutin, "une bonne journée pour l'Ukraine et la démocratie". Avant de souligner l'importance que l'UE attache à "l'intégrité territoriale de l'Ukraine", et d'estimer que la "tenue d'élections libres et équitables (...) ouvre la voie à un renforcement de la coopération avec l'Ukraine".
De Washington, le secrétaire d'Etat américain Colin Powell a quant à lui estimé qu'il s'agissait d'un "moment historique pour la démocratie en Ukraine", félicitant les Ukrainiens pour leur "courage" à défendre leur droits, et les exhortant à "oublier leurs divisions, et à éviter la violence, le séparatisme ou les provocations".
(AP)
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Nadia
 
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Message par Pascal » 28 Déc 2004, 10:35

Ce qui m'a particulièrement gonflé à la télé hier, c'est les commentaires sur la "révolution orange", le "révolution non-violente en Ukraine", etc, etc...

Et s'il a bien changement du maffieu à la tête de l'Etat, ce qui se passe en Ukraine est tout sauf une révolution.
Pascal
 
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Message par Nadia » 28 Déc 2004, 11:12

Le Figaro est tout content :
a écrit :Le quatrième tour

Charles Lambroschini
[28 décembre 2004]

S'il y a une élection qui mérite d'être qualifiée d'historique, c'est bien celle de Viktor Iouchtchenko. Le nouveau président ukrainien n'a pas seulement survécu à une tentative d'empoisonnement, il est devenu lion. Les Ukrainiens n'ont pas simplement choisi un candidat, ils ont imposé la démocratie. Ce double triomphe ne peut donc plus achopper que sur le triomphalisme.


Initialement, Iouchtchenko ne symbolisait l'aspiration de son peuple à la modernité que par ses vertus de terne comptable. En cherchant à l'assassiner puis en bourrant les urnes, ses adversaires ont abouti au résultat inverse. Ils ont réveillé tout un peuple qui, malgré la pression des services de sécurité et la tricherie des médias, osa rejeter les mensonges d'un régime de kleptocrates. Comme le soulignent les historiens, en rappelant l'insurrection de 1918 contre une Russie déchirée par la guerre civile, les Ukrainiens ne se soulèvent qu'une fois par siècle mais leur colère est alors irrésistible. Il y a treize ans, l'Ukraine avait retrouvé l'indépendance. Aujourd'hui, elle découvre la liberté.


Après trois scrutins, Iouchtchenko doit maintenant gagner le quatrième tour. Il lui faut d'abord calmer ses partisans les plus radicaux. Tous ces militants qui ne se contenteraient peut-être pas de purger des services de sécurité coupables d'avoir voulu assassiner leur champion. Emportés par la passion, ils risqueraient de semer la panique chez les 42% d'Ukrainiens qui ont voté contre Iouchtchenko. Car il faut réunifier ce pays que la propagande, délibérément alarmiste de Viktor Ianoukovitch, l'autre candidat, a profondément divisé. Manipulés par le Kremlin, qui agitait la menace d'une sécession, les 20% de Russes qui peuplent l'est et le sud de l'Ukraine doivent être rassurés. Par exemple avec la nomination d'un premier ministre authentiquement rassembleur.


A plus long terme, il faudra en finir avec les clichés. Il n'est pas vrai que le pays est partagé entre une majorité éclairée de catholiques occidentalisés qui rêve de rejoindre l'Union européenne et une minorité fidèle à l'archaïsme slavophile qui, elle, voudrait retourner à la Russie. Iouchtchenko est orthodoxe et lorsqu'il était premier ministre il soigna la coopération avec Moscou. En réalité, la bataille de ces derniers mois a opposé une mafia, qui craignait de devoir restituer ses rapines, à une nouvelle classe politique qui cherche à aligner l'Ukraine sur les critères de l'Ouest. D'ailleurs, le président sortant Leonid Koutchma, si prompt à dénoncer en Iouchtchenko une marionnette de Washington, avait à ses débuts préconisé l'entrée de l'Ukraine dans l'Otan.


Pour accélérer cette double démarche, le meilleur raccourci est celui qui passe par Moscou. Ce qui explique que, pour son premier déplacement à l'étranger, Iouchtchenko rendra visite à Vladimir Poutine. L'Ukraine ne connaîtra vraiment l'apaisement que le jour où la Russie aura oublié sa nostalgie impériale.

C'est cucul tout plein. :wub: (c'est moi qui ai souligné et grassifié)
Nadia
 
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Message par Pascal » 28 Déc 2004, 11:26

(Nadia @ mardi 28 décembre 2004 à 11:12 a écrit :
C'est cucul tout plein. :wub: (c'est moi qui ai souligné et grassifié)
C'est pire que "cul-cul" ce texte !

Le blabla sur la démocratie, on est habitué : mais je suppose que "l'insurection de 1918" fait référence à la prise de Kiev par les nationalistes pendant la guerre civile, nationalistes qui se sont fait connaître par leurs atrocités, les pogroms antisémites et tant de massacres que même des sympathisants blancs attendaient les bolchéviks avec impatience !

Et puis un bon coup de sentiments à la limite du racisme : c'est bien connu, ce qui est "occidentalisé" (et donc les catholiques !) sont "éclairés", alors que tout ce qui tire sur l'est, ce qui est "slavophile" est "archaïque"... :breakdown:
Pascal
 
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Message par Nadia » 28 Déc 2004, 12:03

Ce que j'ai bien aimé aussi, c'est que les 47% qui ont voté Ianou et qui vivent essentiellement dans l'Est et le Sud ne font plus que 20% des habitants de l'Ukraine deux lignes plus tard.

Bref, ce texte est un bon concentré de conneries. :-P Ce Charles Lembrochinini est un petit champion.
Nadia
 
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Message par othar » 28 Déc 2004, 13:00

là t'es dur

j'ai plutôt l'impression que les pourcentages ne font pas référence aux mêmes catégories de population... :-P
othar
 
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Message par Nadia » 28 Déc 2004, 13:42

[quote=" (othar @ mardi 28 décembre 2004 à 13:00"]
là t'es dur

j'ai plutôt l'impression que les pourcentages ne font pas référence aux mêmes catégories de population... :-P
Que les 47% fassent référence aux électeurs de Ianou, OK.
Mais que seulement 20% des Ukrainiens habitent à l'Est et au Sud, là, ça me paraît complétement faux. Les principales villes sont justement à l'Est et au Sud : Odessa, Kharkov, Dniepropetrovsk, Donets, la plupart des industries et mines y sont concentrées. Reste Kiev au milieu et Lviv à l'Ouest (plus agricole).
Sachant que l'Est et le Sud ont massivement voté pour Ianou et l'Ouest pour Iousch, et à Kiev moit-moit, ben voilà ça colle pas. :roll:
fiche de géographie
ici carte de l'urss avec grosses villes et population rurale
Nadia
 
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Message par Pascal » 28 Déc 2004, 13:52

[quote=" (Nadia @ mardi 28 décembre 2004 à 13:42"]
Mais que seulement 20% des Ukrainiens habitent à l'Est et au Sud,
En fait le figaro parle de "20 % de Russes" qui habitent au sud et à l'est de l'Ukraine.

En fait, selon les chiffres officiels, 72% des citoyens d'Ukraine sont de nationalité ukrainienne, 22% de nationalité russe, et le reste est composé de Moldaves, Polonais, Juifs, Tatars...

Mais, au delà des nationalités "officielles", dans toutes les grandes villes du sud et de l'est on parle russe.
Pascal
 
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Message par Nadia » 28 Déc 2004, 14:12

(Pascal @ mardi 28 décembre 2004 à 13:52 a écrit : Mais, au delà des nationalités "officielles", dans toutes les grandes villes du sud et de l'est on parle russe.
Et à Lviv, 50% des citadins sont russophones de langue maternelle...

Et puis s'ils ont le droit de vote en Ukraine, c'est qu'ils sont ukrainiens quelque part, non ? Ce ne sont donc pas des immigrés. Mais c'est vrai que dans un pays qui existe que depuis 14 ans..... et des ukrainiens non ukrainiophones, yen a partout uniformément en Russie (brassage important).

Comme quoi les dénominations "russes" ou "ukrainiens" n'ont de sens que pour apporter de l'eau au moulin des micronationalistes ucraigno-beurk (ils ont des critères généralement plus politiques et racistes que culturo-linguistiques !). A Kiev comme à Lougansk, tous sont russophones (ou 95 % ?).
Nadia
 
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