Elections en Ukraine

Dans le monde...

Message par Nadia » 29 Oct 2004, 14:29

J'en ai juste entendu parler un peu à la radio, j'ai trouvé quelques articles à ce sujet :

a écrit :Silence des médias et de l UE: la voie démocratique menacée en Ukraine


et ceci est pratiquement passé sous silence dans nos médias (cf. article traduit ci-après).

Pourtant l'Ukraine est bien menacée aujourd'hui de reculer sérieusement sur le chemin qu'elle avait timidement commencée à emprunter vers le démocratie. Le dégel qui avait commencé... risque à nouveau de tourner au glacis russe.

Où sont donc les protestations (même - et que - de principe) de l'Union Européenne quant à cette élection qui risque très certainement d'être faussée et à cette opportunité de démocratie qui chancelle? 

En Ukraine la tension monte - Traduit de Gazeta Wyborcza.
Date 26 octobre 2004

Les tensions montent à l'approche des élections présidentielles en Ukraine. Le gouvernement (pro russe) a transféré 6.000 soldats à Kiev depuis la province. Arrivent également de province des agitateurs favorables à Ianukovytch, nouveau candidat pro russe amené à remplacer Koutchma. 

Jeudi a Kiev doit avoir lieu un défilé militaire où vont participer les unités militaires transférées à la capitale. Le ministère de la défense affirme que ces unités seront d'ors et déja parties vendredi au soir, cependant les participants au défilés ont affirmé eux même qu'ils seront présent à Kiev le jour des élections...

Pourquoi un tel défilé, en présence de Vladimir Putin doit il avoir lieu maintenant alors que les tensions dans le pays atteignent un point culminant. Les médias officiels expliquent cela par une commémoration de la libération de Kiev il y a 60 ans... ce qui est faux. Kiev a été libéré le 6 novembre 43. Les responsables militaires corrigent en affirmant que se seront dès lors les 60 ans de la libération totale de l'Ukraine de l'occupant Nazi. Mais dans ce cas une telle commémoration aurait pu avoir lieu à un autre moment... c'est oublier que la capitale soutient majoritairement le candidat de l'opposition Victor Iouchtchenko.
A Kiev se concentrent également les unités des forces spéciales.

Les extrémistes donnent aussi de la voix, Dmitri Kortchynski, leader des ultra nationalistes, annonce qu'il enverra 500 agitateurs pour disperser ceux qui soutiennent le Ioutchenko (intellectuels, étudiants, population jeune, opposants au régime) et qui viendront veiller devant la Comission Electorale Centrale.

Dans le Donetz d'où est originaire Ianoukovytch, les clubs de football locaux, financés en sous main vont envoyer 1500 nouveaux membres à qui on a promis "une virée à Kiev"... 

Au sein du QG électoral de 'notre Ukraine' (parti extrémiste) favorable au gouvernement pro russe en place... des entreprises enverront plusieurs milliers de salariés tous frais payés à Kiev (avec en plus 100 par personne d'argent de poche)....

Les persécutions contres les jeunes qui soutiennent Ioutchenko continuent. Ce lundi rien que dans le village de Tchernihov 14 étudiants ont été arrêté. A Kiev on incorpore de force certains jeunes dans l'armée.

Hier 10.000 étudiants ont manifestés à Lwow, contre ces exactions. Aujourd'hui les étudiants d'autres villes doivent manifester. Des comités d'étudiants grévistes ont été établis dans 17 rectorats... ils viennent rejoindre d'ors et déja les journalistes muselés qui font grève également.

Oleksandr Moroz, leader du Parti Socialiste et également candidat à la présidtentielle, avertit que ce sont les organes du pouvoir qui comme en 1999 pour les législatives provoquent et destabilisent. "Leur seul moyen de dialogue avec la société sont les matraques".
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Nadia
 
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Message par Nadia » 29 Oct 2004, 14:31

a écrit : UKRAINE - Poutine en campagne téléprésidentielle à Kiev 

Les Ukrainiens sont invités à poser des questions au président russe Vladimir Poutine, qui répondra en direct à la télévision. Une opération de communication destinée à soutenir Viktor Ianoukovitch, le favori du Kremlin dans la campagne présidentielle ukrainienne. A en croire la presse russe, l'enjeu est de taille.

Durant sa carrière présidentielle, Vladimir Poutine a plus d'une fois investi le petit écran pour s'adresser à ses concitoyens et se prêter au jeu des "questions en direct". "Aujourd'hui, mardi 26 octobre, la parole du président de Russie est attendue en Ukraine. Pour la première fois, les trois principales chaînes nationales retransmettront en direct l'intervention d'un dirigeant étranger", souligne le quotidien populaire russe Komsomolskaïa Pravda.

La visite de Poutine en Ukraine n'a rien de fortuit. "Selon l'agenda, Poutine séjournera à Kiev jusqu'à jeudi, jour de parade devant une tribune de présidents d'anciennes républiques de l'URSS en l'honneur du soixantième anniversaire de la libération de Kiev des envahisseurs nazis allemands", précise Vedomosti. Ce quotidien financier moscovite consacre son éditorial à la "visite du tsar" Poutine en Ukraine.

Ce soir, la chaîne publique ukrainienne UT-1, mais aussi les chaînes Intera et 1+1 diffuseront l'intervention du président russe à partir de 20 heures en Ukraine. "D'après les représentants d'une des chaînes, Poutine n'a pas prévu de limite de temps." Il aura tout le loisir de répondre aux questions des Ukrainiens, posées par téléphone ou grâce à un site Internet spécial.

"La prestation du président sur les chaînes nationales d'un pays étranger s'inscrit formellement dans le cadre du protocole diplomatique", estime le directeur du Centre russe de technologies politiques Alexeï Makarkine, cité par Vedomosti. Cet expert analyse l'intervention de Poutine à la lumière de l'élection présidentielle ukrainienne du 31 octobre, qui désignera un successeur à Leonid Koutchma. Viktor Ianoukovitch et Viktor Iouchtchenko s'y livrent une bataille électorale agressive et particulièrement polarisée, dans laquelle ces deux principaux candidats sont au coude à coude dans les sondages. Pour Makarkine, "il faut interpréter l'intervention de Poutine comme faisant partie de la campagne électorale du 'candidat du pouvoir' Viktor Ianoukovitch". Néanmoins, au quartier général de ce candidat prorusse soutenu par le Kremlin, on ne fait aucun commentaire.

Dans leur éditorial, les Vedomosti font moins de secret. "Poutine soutient ouvertement Ianoukovitch. Il dira aux Ukrainiens qui veulent être amis de la Russie pour qui ils doivent voter. Selon ce principe, celui qui a l'intention de voter pour Viktor Iouchtchenko ne veut pas de cette amitié avec la Russie. En conséquence, Moscou insiste sur l'idée que les Ukrainiens n'auront pas seulement à choisir entre deux candidats, mais entre la Russie et l'Occident. Dans une telle configuration, il est extrêmement difficile de trancher. Et le choix sera d'autant plus dur que l'Ukraine devra voter pour un système étatique inspiré soit du modèle démocratique occidental, soit de l'autoritarisme postsoviétique", note le quotidien, qui fait partie du groupe Pearson, propriétaire du Financial Times.

Dans la presse populaire russe, le choix est fait, comme en témoignent les articles dénonçant une campagne diffamatoire de la part de Viktor Iouchtchenko, qui a accusé le clan de son adversaire d'avoir tenté de l'assassiner. Aujourd'hui, cette affaire d'empoisonnement repasse au second plan. C'est ce qui fait dire à la Komsomolskaïa Pravda que "la campagne présidentielle a atteint le stade où même la pire des opérations de relations publiques n'a presque pas d'effet". En revanche, le journal russe s'inquiète d'une possible déstabilisation orchestrée par le camp de Iouchtchenko. "Selon toute vraisemblance, il pense désormais sérieusement à un scénario à la géorgienne." Autre signe négatif, selon le même journal, la venue en Ukraine du "célèbre extrémiste serbe Alexandre Maritch, dirigeant du mouvement étudiant Otpor, organisateur des manifestations sauvages [contre le pouvoir] à Belgrade, Tbilissi et Minsk".

Mais que risque Moscou, en prenant position pour son favori dans la campagne présidentielle ukrainienne ? Selon les experts russes interrogés par Vedomosti, un soutien aussi explicite nuit à la réputation de la Russie et à l'image de Poutine, notamment en cas d'échec de Ianoukovitch. "Le Kremlin se met le dos au mur", écrivent les Vedomosti. Mais le quotidien russe des affaires estime que, quelle que soit l'issue du scrutin, il n'y aura pas de conséquences catastrophiques pour la Russie. En effet, "on peut s'entendre avec Iouchtchenko, même si c'est plus facile avec Ianoukovitch. Mais il est plus avantageux pour le Kremlin de présenter les élections ukrainiennes comme une lutte géopolitique entre la Russie et les Etats-Unis – et de l'emporter. La victime de ce combat sera l'Ukraine, qui entrera alors dans le club des pays de la Communauté des Etats indépendants, inadaptés à la démocratie." 
Philippe Randrianarimanana
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Message par Nadia » 29 Oct 2004, 15:27

a écrit : 23/10/2004 - 18:32

KIEV, 23 oct (AFP)
100.000 partisans de Iouchtchenko manifestent à Kiev pour une élection libre

Quelque 100.000 partisans de l'opposant Viktor Iouchtchenko se sont rassemblés samedi à Kiev devant la Commission électorale centrale pour réclamer la tenue d'un scrutin honnête, à une semaine d'une présidentielle sous haute tension après une campagne émaillée d'incidents.

A la fin de cette manifestation monstre, des vitres de la Commission électorale ont été brisées par des jeunes, portant des brassards aux couleurs du candidat de l'opposition à la présidentielle du 31 octobre.

Six jeunes, dont les identités n'ont pas été révélées, ont été interpellés par la police, selon l'agence Interfax. Un député de l'opposition, Olexandre Tourtchinov, a accusé le régime du président Léonid Koutchma d'avoir orchestré cette affaire.

La police est également intervenue pour empêcher qu'un député pro-présidentiel, Nestor Choufritch, soit pris à partie par la foule après que sa Mercedes blindée a heurté un piéton en face de la Commission. Le piéton a été hospitalisé, selon un photographe joint sur place.

Venus de toutes les régions d'Ukraine, les manifestants, qui portaient tous des brassards ou des foulards oranges et brandissaient des drapeaux de la même couleur, étaient partis du centre-ville et s'étaient dirigés aux cris de "Iouchtchenko" vers la Commission centrale.

Prenant la parole sur une place face à l'édifice, le visage encore marqué par une mystérieuse maladie qui a perturbé sa campagne électorale, M. Iouchtchenko, a appelé les manifestants, jusqu'à 200.000, selon les organisateurs, 30.000, selon la police, à "ne pas rester muets" s'ils étaient témoins d'actes frauduleux durant l'élection.

"Le pouvoir essaie d'acheter les électeurs, en augmentant notamment les retraites. Ce sont des charlatans. Ils ont volé des milliards et vous donnent des kopecks", a-t-il critiqué en promettant d'améliorer le niveau de vie dans ce pays où le quart des 48 millions d'habitants vit sous le seuil de pauvreté.

"Le pouvoir essaie de vous aveugler, de vous rendre sourds. Il empoisonne les gens à travers les médias (...) qui ne sont pas libres", a encore lancé M. Iouchtchenko, chef de la coalition libérale Notre Ukraine (centre-droit).

"Nous allons construire un pouvoir respecté dont personne n'aura peur. Nous allons construire un régime où seront représentées toutes les forces politiques. La démocratie est forte lorsqu'elle est portée par des millions de bras", a-t-il conclu sous les applaudissements.

Venu de Donetsk, Volodymyr, un militant de 34 ans, estime qu'il s'agissait "de montrer au pouvoir que nous n'avons pas peur, que nous sommes capables de nous mobiliser et que nous allons le faire si le scrutin n'est pas honnête".

Des mouvements de jeunes contestataires ont fait l'objet ces derniers jours de plusieurs fouilles ou perquisitions de la police et des services spéciaux ukrainiens (SBU, ex-KGB) qui étaient destinées, selon eux, à les intimider.

Ces jeunes prônent une "révolution de velours" comme en Serbie et en Géorgie en cas de fraudes électorales.

Le plus sérieux rival de M. Iouchtchenko à la présidentielle du 31 octobre est le candidat du pouvoir, le Premier ministre Viktor Ianoukovitch. Le président sortant Léonid Koutchma, qui dirige le pays depuis 1994 et dont le dernier mandat a été émaillé de scandales*, a choisi de ne pas être candidat.
source

* notamment il est soupçonné d'avoir commandité le meurtre du journaliste d'opposition Gueorgui Gongadzé en 2000. cf par exemple ici
Nadia
 
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Message par Nadia » 03 Nov 2004, 16:55

Bon, les élections se sont apparemment "bien" déroulées, pas de bourrage d'urne. Juste un journaliste télé tué dans le Donets, un certain Serguey Skorobagatko (chaine 5), dans son bureau de vote, par 6 jeunes, dim. à 19h45.

D'après ce que je comprends, les deux principaux, Ianoukovitch (premier ministre) et Ioutchenko (opposition, ancien chef de la Banque centrale) obtiennent chacun environ 40% (j'ai plein de chiffres différents), et Moroz et Simonenko obtiennent chacun 5% et proteste qu'on leur aurait piqué 10-15%. Ca a l'air un peu le bordel.

Pas vu grand chose dans la presse française, et rien sur ce journaliste (un détail, probablement).
Nadia
 
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