(Barikad @ dimanche 24 octobre 2004 à 22:03 a écrit :L'objectif de cette manifestation, au delà de la lutte contre le racisme, c'est de mettre fin aux tentatives de "communautariser" l'antiracisme. Tentatives qui s'accompagne d'exploitation ehonté d'un regain, indéniable, d'antisemitisme. C'est une réponse à ceux qui voudraientt que seulms les soutiens de Sharon puissent etre des antiracistes, puisque les autres ne peuvent etre que des antisemites. Et ceci au moment ou sort le rapport Ruffin.
Nous ne souhaitons pas faire de hierachie dans le racisme, donc ce jour là, nous manifesterons contre TOUS les racismes (anti arabes, anti juifs, anti turcs, anti romms...) avec TOUS ceux qui le souhaitent.
=D>
Entièrement d'accord.
On peut avoir de profondes divergences, en tant qu'attachés à la laïcité, agnostiques ou athées, féministes, anit-homophobes, avec l'UOIF ou Tariq Ramadan, mais se retrouver dans une même manifestation contre le racisme, à partir du moment où ils acceptent le mot d'ordre de lutte contre tous les racismes, y compris contre l'antisémitisme.
Par ailleurs, doit-ont se laisser aller aux amalgames si courants aujourd'hui qui créent des équivalences diabolisantes entre "islamique", "islamisme" et "terrorisme"; équivalences que l'on pourrait qualifier d'"islamophobes" (ce qui n'a rien à voir avec l'usage intégriste du terme "islamophobie" - qui vise, lui, à empêcher toute critique, légitime, d'une religion - alors que là il s'agit de pointer une diabolisation du référent islamique dans l'espace public depuis le 11-septembre). Si on considérait qu'il y avait plusieurs "islams" et même plusieurs "islamismes" (qui ne sont pas tous des formes équivalentes au fascisme : par exemple l'islamisme turque ou l'islamisme tunisien, ce n'est pas la même chose que l'islamisme algérien ou égyptien), ça ne signifierait pas qu'on soit d'accord avec l'UOIF et Ramadan, mais que le combat n'est pas exactement le même, si on prend une analogie, contre la démocratie-chrétienne de Bayrou et contre l'extrême-droite de Le Pen...
Je rappelerai certains passages de l'article de Nadia Benhelal et de Philippe Corcuff dans Le Monde ("Nous sommes tous des juifs musulmans", 13/10:2004) soutenant la manifestation du 7 novembre :
a écrit :Selon les chiffres de la Commission nationale consultative des droits de l’homme, les actes racistes et antisémites ont tendance à progresser en France ces dernières années. Deux nouveaux cancers viennent renforcer les formes traditionnelles de xénophobie : une islamophobie redouble le racisme anti-arabe, une judéophobie s’empare fantasmatiquement du conflit israélo-palestinien pour élargir l’espace de l’antisémitisme.
Face à ces périls renouvelés, les antiracistes se sont révélés, jusqu’à présent, divisés. On est ainsi invité à choisir son antiracisme de prédilection, contre les autres. Or un antiracisme découpé en tranches n’est plus vraiment un antiracisme. Que devient l’horizon du “genre humain”, divisé en “communautés” revendiquant une attention prioritaire contre d’autres “communautés” ? L’éthique de l’antiracisme suppose de prendre appui sur un universalisable : le fragile pari d’une commune humanité. Des Lumières du XVIIIe siècle (tel le cosmopolitisme de Kant) au mouvement ouvrier du XIXe siècle (“L’Internationale sera le genre humain” de la chanson), les progressistes faisaient de la possibilité d’une égale dignité des êtres humains, quelle que soit leur “communauté” d’origine, un des axes de leurs combats. Il est temps que les antiracistes responsables se ressaisissent. Face aux figures neuves de la haine – islamophobie et judéophobie -, proclamons : “Nous sommes tous des juifs musulmans !”"
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