Les banques se sucrent

Message par pelon » 29 Sep 2004, 08:13

a écrit :
Banques Face aux surfacturations systématiques des prestations bancaires, l'UFC- Que choisir lance une campagne pour un retour à des pratiques plus raisonnables.
En salant les frais, les banques se sucrent


Par Catherine MAUSSION
mercredi 29 septembre 2004



l'UFC-Que choisir sonne la charge contre les banques. Après la grande bataille contre le coût excessif des SMS, voici le combat contre la facturation abusive des services bancaires. Tout commence par une plongée dans les comptes des banques et tout finit par la révélation de marges exorbitantes. «En l'espace de quelques années, les banques sont passées du tout gratuit au tout payant», dénonce Alain Bazot, le président de l'UFC-Que choisir. De quelques services facturés, il y a quinze ans, a recensé l'UFC, les banques sont passées aujourd'hui à 180 services payants et autres motifs de facturation. De la cotisation banale pour la carte bancaire à des facturations beaucoup plus discutables, comme la ponction opérée par la banque sur le compte du client qui veut claquer la porte...

L'association s'était illustrée en 1987 par sa bataille virulente ­ et gagnée ­ contre le chèque payant. Elle veut renouer aujourd'hui sur le mode offensif. Originale, la démarche s'est focalisée sur trois opérations bancaires courantes : les retraits dans les distributeurs de billets (DAB), les prélèvements et les virements. Résultat : la facturation pour ces services apparaît sans commune mesure avec le coût réel pour la banque de ces opérations. Pour le virement réalisé sur l'Internet, par exemple, les marges engrangées par les banques atteignent même 100 % ! L'association a calculé que, pour les huit banques auscultées dans cette enquête, le bénéfice réalisé avait atteint, en 2003, 1 milliard d'euros sur les seuls virements...

«Ce n'est pas une énième jérémiade sur l'augmentation des prix», s'est défendu Alain Bazot. Mais une campagne contre des marges «tout à fait hallucinantes». Le premier acte de la croisade est un ultimatum aux banques. Elles ont quarante-cinq jours pour revenir à des pratiques plus raisonnables : cesser de facturer les retraits aux distributeurs, restaurer la gratuité des prélèvements et diviser par deux celui des virements. Un tract, illustré d'un revolver et titré «Refusez le hold-up permanent sur votre compte bancaire», va être distribué massivement. Parallèlement, Nicolas Sarkozy a reçu un courrier officiel de l'UFC l'invitant à mettre en place dans le secteur bancaire, et sur le modèle des télécoms, une autorité indépendante de régulation. «Manifestement, les banques ont conclu un pacte de non-agression commerciale sur le prix des services», dénonce Alain Bazot. D'où ce troisième fer au feu : une saisine du Conseil de la concurrence. L'instance est priée de donner son avis sur le degré de concurrence qui agite le marché. L'association s'apprête à lui transmettre son gros dossier de décorticage des marges prélevées par les banquiers. Dans un second temps, et si son ultimatum auprès de la profession reste sans effet, les banques auront droit à quelques actions en justice. «Les assignations sont prêtes et nous avons trouvé les fondements juridiques», confie Vanessa Danegand, juriste à l'UFC-Que choisir. Petite revue des marges et des tarifications excessives.

1 Le retrait dans les distributeurs

Pour calculer la marge des banques sur les retraits, l'association s'est entourée d'un cabinet d'experts pour reconstituer minutieusement le coût supporté par les banques pour ces opérations. Cela va de l'investissement dans le distributeur, au coût de l'immobilisation des billets dans la machine. Au final, la marge sur les retraits, c'est-à-dire le profit moyen fait par les banques sur chaque retrait, est évaluée à entre 3 centimes pour la Poste et 14 centimes environ pour la BNP-Paribas et la Banque populaire du Nord, les deux réseaux les plus gourmands pour ce type d'opération (voir tableau). Profit global pour les huit banques de l'échantillon (représentant 90 % des comptes bancaires de particuliers) : 106 millions d'euros. L'association démontre au passage que les facturations des retraits dits «déplacés» (effectués en dehors de son réseau), pas plus coûteux pour la banque qu'un retrait dans son propre réseau, n'ont aucune justification économique. Emboîtant le pas à la BNP-Paribas, une majorité de banques facture 1 euro chaque retrait déplacé, au-delà de quelques retraits gratuits par mois.

2 Les prélèvements et les virements

Même cuisine pour les prélèvements. Gratuits pour le client, les prélèvements sont facturés aux bénéficiaires (opérateurs télécoms, assureurs, etc.), exception faite du Trésor public ou d'EDF-GDF. Et ils dégagent davantage de marge encore que les retraits aux DAB : «plus de 60 % de rentabilité», a calculé l'UFC. La marge dépasse même la barre des 90 % à la Banque populaire du Nord, au Crédit agricole d'Ile-de-France et au Crédit mutuel de Normandie. Mais ce sont surtout les virements qui remplissent leur tirelire. Parce qu'ils ne coûtent quasiment rien aux banques, surtout s'ils sont faits sur l'Internet, alors qu'ils sont lourdement facturés. Un virement permanent coûte ainsi en moyenne 1 euro par opération. Toujours à l'affût de nouvelles tarifications, des banques facturent en sus, et lourdement, sa mise en place : 9 euros au Crédit mutuel de Normandie, ou encore 4,6 euros à la Caisse d'épargne Aquitaine Nord. Si bien qu'au bout du compte les marges bénéficiaires explosent : 2 euros en moyenne sur un virement occasionnel et 1,40 euro sur un virement permanent...

3Le coût d'un changement de banque

Pour faire jouer la concurrence, il faut encore que le client puisse quitter sans trop de frais sa banque. L'UFC a évalué ces coûts de clôture et sorti de son chapeau une facture astronomique moyenne de 335 euros ! Elle a d'abord recensé les coûts directs, comme les frais prélevés pour la clôture du compte : 32,16 euros (HT) à la Banque populaire du Nord ou 32,16 euros (HT) au Crédit mutuel de Normandie. Puis les frais liés aux transferts des plans d'épargne logement (PEL) ou des comptes épargne-logement (CEL) : 50 euros en moyenne pour chaque contrat. Elle a pris en compte également les cotisations non remboursées pour la carte bancaire ou les «packages», si le transfert se fait en milieu d'année ainsi que les frais liés à d'éventuels incidents de paiement... Or le banquier, lorsqu'il est quitté par un client, ne supporte, lui, quasiment aucun frais : il suffit d'une écriture informatique. D'où, là encore, une marge maximum...

http://www.liberation.fr/page.php?Article=242099



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Message par Valiere » 30 Sep 2004, 14:42

Les jeunes femmes dont je vous parlais qui élèvent seules à Melun leu enfant et qui vivent avec le RMI ne peuvent pas avoir de carnet de chèques et leur retrait au guichet leur coûte une somme égale à 4 €.
Valiere
 
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