Un scoop, LO prône l'abstention. Décidemment l'Humanité est de moins en moins sérieuse et ce n'est pas avec des tels approximations qu'elle va relancer ses ventes.
(L'Humanité a écrit :
Le carnet politique
dérapage. Au lendemain de la prise de position publique de l’ancien premier ministre en faveur du « oui » à la constitution européenne, Henri Emmanuelli, partisan du « non », a proposé à l’ancien premier ministre « un débat devant les militants de façon qu’ils puissent être présents, poser des questions, donner leur avis ». Le député des Landes n’a pas fait la même proposition à Michel Rocard, pourtant lui aussi ancien premier ministre en faveur du « oui ». Sans doute parce que ce dernier a coupé court à tout débat en choisissant l’anathème, assurant qu’« il y a de la malhonnêteté » à prôner le « non » et qu’il « ne respecte pas les défenseurs du "non" qui se prétendent pro-européens ». On est loin du souhait de Jean-Paul Huchon d’une discussion avec « le maximum de fraternité et de sérénité », pour éviter que « le débat dérape ». À moins que Michel Rocard n’ait dérapé.
peine perdue. Nicolas Dupont-Aignan, le chef de file des tenants du « non » à l’UMP et candidat à la présidence du parti, a souhaité qu’un « congrès des idées » soit organisé, après celui de l’élection du président, le 28 novembre, afin de mettre en place des courants au sein du mouvement, comme le prévoient les statuts du parti. Peine perdue, Nicolas Sarkozy, successeur plus que probable d’Alain Juppé à la tête de l’UMP, est opposé à ces courants, qu’il craint de voir se transformer en « chapelles ». Des mauvaises langues expliquent qu’en réalité il est opposé à tout débat dans son parti.
déjà vu. Le contrat « France 2005 » lancé par Jean-Pierre Raffarin dimanche dernier a un air de déjà-vu. L’année dernière, à pareille époque, le premier ministre proposait son « Agenda 2006 », qui devait lui permettre de présenter des réformes globales et des mesures concrètes pour les trois années à venir. Cette fois, le chef du gouvernement quelque peu fébrile, avait un objectif plus modeste, cantonné à une seule année et à trois grandes orientations : chômage, école, vie chère. Hélas pour lui, France 2005 a fait « flop », ou « pschitt » : à sa grande colère, le projet n’a été relayé par aucun de ses ministres, et cette annonce n’a pratiquement pas provoqué de réactions de la gauche.
chimiquement pur.« Notre "non" (...) veut tout à la fois stopper l’offensive libérale européenne et sanctionner l’action de MM. Chirac, Raffarin et Sarkozy. Il ne saurait, pour cette raison, se confondre avec celui des tenants d’un repli nationaliste, ni avec les inconséquences de Laurent Fabius », peut-on lire sous la plume de Christian Picquet, dans la dernière livraison de Rouge, l’hebdomadaire de la LCR. Assurément Laurent Fabius n’est pas un révolutionnaire, mais en renvoyant dos à dos les souverainistes et Laurent Fabius, l’organisation trotskiste fait comprendre aux électeurs socialistes qu’elle estime que leur « non » n’est pas de gauche. Exclure : voilà une surprenante manière de rendre le « non de gauche » majoritaire. Paradoxalement, le « non chimiquement pur » de la LCR ne semble pas s’altérer au contact de l’abstention annoncée de son alliée Lutte ouvrière.
Danger invasion ? Jean-Pierre Raffarin s’interroge sur la compatibilité d’un pays musulman comme la Turquie avec les « valeurs » de l’Union européenne. Le premier ministre, jusqu’alors favorable à l’adhésion d’Ankara, a émis de très fortes réserves en avançant, dans un entretien au Wall Street Journal Europe. « Voulons-nous que le fleuve de l’islam rejoigne le lit de la laïcité ? » a dérapé le premier ministre. Jean-Pierre Raffarin s’aligne donc sur la position de Nicolas Sarkozy et de François Bayrou, qui craignent que la question de l’adhésion de la Turquie ne « trouble » le débat sur le référendum sur la constitution et renforce le camp du « non de droite ».
Feu de tout bois.Prêt à tout pour être élu..., cela semble être la ligne de Charles Pasqua (soixante-dix-sept ans), candidat aux sénatoriales dans les Hauts-de-Seine : allusions de plus en plus fortes au chef de l’État pour faire comprendre aux grands électeurs chiraquiens des Hauts-de-Seine qu’ils ont intérêt à voter pour lui, dimanche, pour les sénatoriales s’ils veulent qu’il se taise. L’ancien président du conseil général des Hauts-de-Seine joue maintenant la confusion en présentant une liste intitulée « Union pour la majorité nationale » (ce qui rappelle l’« Union pour la majorité présidentielle », premier nom de l’UMP), et un tract électoral rouge et bleu (les couleurs de l’UMP). C’est que Charles Pasqua a absolument besoin d’être élu pour retrouver une immunité parlementaire. Il est visé par plusieurs enquêtes judiciaires portant notamment sur le financement de son parti, le Rassemblement pour la France.
Stéphane Sahuc