("Le Parisien Val D'Oise" a écrit :Sénatoriales
Cinquante-six candidats pour cinq places
LES 2 127 GRANDS ÉLECTEURS du Val-d'Oise - députés, conseillers généraux et régionaux, et délégués élus au sein des conseils municipaux - sont appelés aux urnes demain pour désigner les représentants du département au Sénat. Cinq places sont à pourvoir, soit une de plus que lors des précédents scrutins. Est-ce pour cela que les candidats se bousculent ? Jamais une élection sénatoriale n'a attiré en effet autant de prétendants : on dénombrait cinq listes en 1986, seulement trois en 1995, contre huit cette année ! Du MNR de Bruno Mégret au PCF, en passant par les chevénementistes du MRC, l'UDF, le PS et l'UMP, tous les partis politiques notables - à l'exception des Verts alliés au PS et de l'extrême gauche - ont monté leur propre liste.
Que peuvent-ils espérer ? Rien, pour la plupart, ne possédant pas un nombre suffisant d'élus. Dans les états-majors des partis les plus importants, chacun a déjà sorti sa calculatrice : il faudrait 300 voix pour décrocher un siège au palais du Luxembourg. Avec la perte, en 2001, des mairies de Goussainville et surtout d'Argenteuil (116 grands électeurs à elles seules), le PCF va peiner pour conserver celui de Marie-Claude Beaudeau, sénatrice depuis 1979. Robert Hue, sa tête de liste, estime à 240 le nombre de ses partisans, auxquels pourraient s'ajouter, selon lui, une trentaine d'autres électeurs. C'est plus que juste pour le maire de Montigny, qui mise sur la défection d'élus PS ou modérés pour retrouver un poste d'envergure nationale. L'UDF n'est guère mieux lotie, son chef de file, Philippe Sueur, ne cachant d'ailleurs pas son pessimisme quant à son éventuelle élection. L'enjeu de ce scrutin repose aussi et surtout sur le duel qui oppose la liste UMP officielle de la ministre Nelly Olin et celle du président du conseil général François Scellier, également UMP. Difficile de dire laquelle des deux en sortira vainqueur tant le poids des non-inscrits est important dans le collège électoral. Mais une chose est sûre : la campagne qu'ils ont activement animée chacun de son côté a pris cette semaine une telle tournure que tout porte à croire qu'elle ne s'arrêtera pas dimanche soir.
La LCR (Ligue communiste révolutionnaire), absente du scrutin, a décidé de s'inviter au vote des sénatoriales dans le Val-d'Oise. Son leader charismatique, Olivier Besancenot, sera demain matin devant la préfecture, à Cergy, aux côtés de militants, afin d'interpeller les grands électeurs qui viendront voter. « Nous leur demanderons de sanctionner à cette occasion les candidats qui ont annoncé approuver explicitement, ou implicitement s'ils ne l'ont pas dénoncée, la loi antipostale qui prévoit la fermeture de 6 000 bureaux de poste en France, explique la LCR. Le Val-d'Oise sera l'un des plus touchés d'Ile-de-France, d'où le choix géographique de notre action. »
Eric Delporte
Le Parisien , samedi 25 septembre 2004