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Des milliers de manifestant-e-s ont marché-e-s, dancé-e-s et sprinté-e-s dans les rues de San Francisco samedi le 18 janvier, gueulant des slogans contre la guerre, le racisme et le capitalisme. Les manifestant-e-s faisaient parti d'une marche qui a continué après le rassemblement légal beaucoup plus gros organisé par A.N.S.W.E.R. (Act Now to Stop War and End Racism) qui a regroupé environ 200 000 manifestant-e-s.
Après que la marche légale se soit rendue à sa destination, environ deux milles manifestant-e-s ont continué et procédé à une marche radicale et bien planifiée dans les rues de la ville. En chemin, un certain nombre de symboles de la présente guerre capitaliste ont été ciblés. L'édifice du San Francisco Chronicle, un grand journal notoire pour sa ligne de droite, a été la première cible. La marche s'y est arrêtée et des orateurs masqués ont dénoncés la couverture journalistique de ce journal et des médias capitalistes en général qui sert à booster l'effort de guerre américain. Pendant ce temps, d'autres manifestant-e-s masqué-e-s ont illustrés ce message en peignant "arme de destruction massive" sur l'édifice, entre autre messages. Ensuite, un arrêt a été effectué devant l'édifice qui loge le consulat britannique qui a lui aussi été redécoré par des manifestant-e-s soulignant la nature internationale de la lutte contre la guerre et le capitalisme et invitant à des actions similaires des gens en Angleterre contre les capitalistes là bas.
Les manifestant-e-s sont bien conscient-e-s que Tony Blair est, comme une personne sur place le disait, « le Poodle de Bush ». Les protestataires ont martelé leur message en fracassant un certain nombre de vitres. Un des slogans peint sur l'édifice disait : « UK hors d'Irak ! Brûlons l'État ! ».
La marche a continué son chemin dans la ville, utilisant nombre de tactiques sophistiqués pour déjouer la police. Par moment, la marche arrêtait brièvement et changeait de direction. À d'autres, quelqu'un lançait un décompte de 10 et ensuite la manif au complet faisait un coin de rue au pas de course. Au fur et à mesure de la marche, de plus en plus de boîtes à journaux ont fini au milieu de la rue et dans les vitrines d'un Starbuck et d'un Victoria Secret. L'énergie montait et les manifestant-e-s gueulaient « What do we want ? CLASS WAR ! When do we want it ? NOW ! » (Qu'est-ce qu'on veut ? La guerre de classes ! Quand on la veut ? Maintenant !) et "What do we want ? PEACE ! How we gonna get it ? REVOLUTION !"
Le point culminant de la manifestation fut une attaque contre l'édifice qui loge le Service de naturalisation et d'immigration du gouvernement fédéral. Plusieurs vitres furent brisées et un pilon de ciment et des boîtes à journaux furent lancés dans la porte vitrée de l'entrée. Comme l'appel à la marche fait par Anti-War Action le disait : « les milliers de desaparecidos [en espagnol dans le texte] arabes et d'Asie du sud-est aux USA depuis le 11 septembre rappellent les régimes fascistes latino-américains soutenu par le gouvernement américain ».
Apparemment frustrée d'être constamment déjouée, la police a commencé à être plus agressive. Un officier en civil a agrippé un manifestant et un certain nombre de policier à moto ont foncé directement dans la foule tandis que des policiers à cheval et en tenue anti-émeute ont commencé à faire la chasse aux manifestant-e-s. La manif a marché rapidement dans les rues pour quelques minutes, laissant sur son passages des containers à déchets pour ralentir la police, aboutissant à une station de métro. Comme les manifestant-e-s se dispersaient sur une rue achalandée (Market Street), un certains nombre d'anti-émeute s'est engouffré dans la station de métro et on rapporte au moins deux arrestations.
Après le 11 septembre de l'an dernier, les médias, les critiques et les politiciens ont fait grand cas de la mort des manifs de rue radicales aux États-Unis. Les éléments plus conservateurs du mouvement anti-mondialisation était effrayé par l'idée d'une confrontation possible ou pire, croyait qu'il était temps de se serrer les coudes et d'offrir un « soutien critique » au gouvernement américain. En même temps, les radicaux étaient la cible d'une répression plus agressive et forte, tandis que les institutions financières internationale comme l'OMC tenaient leurs réunions dans des pays ou des régimes répressifs interdisaient toutes protestations. Mais les radicaux du mouvement anti-mondialisation n'ont jamais limités leurs critiques à la « mondialisation », ils et elles étaient en fait opposé-e-s à la mondialisation capitaliste. Cette analyse radicale a été transférée aisément au mouvement contre la guerre.
L'appel à la marche illégale disait : « Ce n'est pas une guerre entre le peuple américain et les peuples du reste du monde. C'est le capitalisme, une guerre contre les pauvres. Les investisseurs des compagnies pétrolières américaines auront de nouveaux pipelines en Afghanistan et un accès accru au pétrole irakien (seul l'Arabie Saoudite en a plus que l'Irak). Les fabriquants d'armes auront de nouveaux contrats et les politiciens américains auront une excuse pour augmenter leur pouvoir. Pendant ce temps là, les pauvres et les salarié-e-s d'Amérique ne s'en tireront définitivement pas mieux. Nous continuons de vivre dans un monde de chômage et de salaire minimum, de racisme et de harcèlement, de surveillance et de prison, de loyers impossible et d'éviction-un monde qui ne pas construit pour nous mais sur nous ».
Peut-être que les critiques et les politiciens avaient tord. Nous assistons à une renaissance de la manifestation de rue radicale aux États-Unis. Comme l'un des manifestant-e-s masqués et habillé en noir l'a dit : « Le mouvement anti-mondialisation est peut-être mort mais le mouvement anti-capitaliste est bien vivant ! ».
La manif de San-Francisco n'est qu'un avant-goût de ce qui pourrait arrivé si la guerre est déclarée à l'Irak.
Photos http://sf.indymedia.org