Albert Camus et l'indépendance de l'Algérie

Dans le monde...

Message par guévariste » 08 Sep 2004, 14:47

Non, pour l'Algérie, tous les gens de gauche n'étaient pas pour l'indépendance!
Exemple célèbre : Albert Camus, qui soulignait que l'Algérie rassemblait les peuples berbères aussi, et les peuples touaregs dans le sud, qui n'avaient jamais fait vraiment partie d'une Algérie unis et indépendante, pour ne rien dire des colons, qui étaient pour beaucoup des descendants de colons , étaient nés las-bas donc avaient le droit d'y vivre...
Il avait donc proposé de donner à tous les Algériens les mêmes droit s que les métropolitains, et que les blancs, au sein d'une région Algérie ( avec mêmes droits que les autres régions), rassemblant trois départements. Comme d'autres régions ont été intégrées à la France, sans perdre leur culture...
Avec le recul, sa solution était-elle stupide, surtout quand on sait ce qu'y s'y est passé ( pour rappel : 1,5 millions de colons et enfants de colons expulsés contrairement à l'accord d'Evian, massacre de dizaines (centaines ?) de milliers de Harkis, confiscation du pouvoir par un clique de bureaucrates criminels qui l'ont pillé, et pour finir, guerre civile de 200 000 morts)
Qu'est ce qu'ils y ont gagné à l'indépendance, sinon, de la pauvreté, et des rivières de sang...Y auraient-ils forcement perdus à être une région francaise au m^me titre que les autres, et avec les mêmes droits que tous les francais ?
La question se pose, Camus avait-il tort, parce qu'on doit toujours appliquer un principe sans discernement ( souveraineté nationale contre droit des peuples , la question est-elle aussi simple à résoudre, où doit-on mesurer les enjeux et les risques de chaque situation, afin de determiner objectivement et à long terme celle qui serait profitable pour tous, ou à tout le moins, la moins pire ?) ? :dry:
guévariste
 
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Message par Nadia » 08 Sep 2004, 15:40

Si je ne m'abuse, le gouvernement français a toujours refusé toute amélioration du statut des "musulmans", et n'a pas hésité à massacré les manifestations (par exemple celle de Sétif en 1945 après la guerre européenne)... d'où la radicalisation de ces derniers.
Nadia
 
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Message par guévariste » 08 Sep 2004, 17:35

Exactement, tout à fait d'accord avec toi, Nadia;
Mais la position de Camus n'était-elle pas défendable ? On peut voir qu'il existe des solutions autres que le sacro-saint "droit des peuples à sdisposer d'eux-mêmes", ou le "respect de l'intégrité territoriale"....
Il ne faut jamais se réfugier derrière des principes qui ne servent souvent qu'à justifier des bains de sang, au nom du respect du droit, mais analyser des situations concrètes, alors je pose la question à d'autres, Camus avait-il tort de refuser l'indépendance immédiate de l'Algérie, maintenant que l'on sait ce que l'ont sais, et, avec le recul ? Sa solution n'était-elle pas une solution que l'on pouvait envisager, et qui se justifiait ?
guévariste
 
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Message par othar » 08 Sep 2004, 21:07

Camus est mort en janvier 1960.
Il a donc eu le temps de voir les gouvernements intensifier la guerre en Algérie, ce qui a contribuer à la radicalisation des masses algériennes.

Du coup ma question est la suivante:
Camus n'a t'il pas évolué sur sa position entre 1954 et 1960?

La position mise en avant par Guévariste est-elle la position de 1954 ou celle de 1960 ou les 2?

Après tout, FERHAT ABBAS, qui était plutôt proches des conceptions "bourgeoises", ne s'est radicalisé que dans le milieu des années 50.
Ce qui lui a permis de s'intégrer au FLN.
othar
 
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Message par artza » 09 Sep 2004, 09:38

a écrit :Tous les gens de gauche n'étaient pas pour l'indépendance


En 1954 pour fixer une date aucun parti de gauche, aucun politicien de gauche n'était pour l'indépendance, ni le
artza
 
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Message par artza » 09 Sep 2004, 09:56

a écrit :Tous les gens de gauche n'étaient pas pour l'indépendance


Aucun parti de gauche (PC, PS) et aucun politicien de gauche (Mollet, Mendès-France, Mitterrand) n'étaient pour l'indépendance de l'Algérie en 1954. Cette indépendance acceptée par De Gaulle qui n'avait pas vraiment le choix mais qui avait lui les moyens de l'imposer fut arracher par la lutte des algériens dirigée par le FLN un point c'est tout.
On peut toujours réver à ce que serait aujourd'hui l'Algérie, si les gouvernants français avaient imposé l'égalité des droits et la plaine citoyenneté pour les "indigènes" algériens, avaient donné la terre aux paysans pauvres et scolarisés à 100% les enfants comme l'ont été les petits bretons et les petits basques. Mais l'Algérie était dans les faits une colonie pas des départements français comme il est souvent dit. Ce que Camus préconisait n'était plus possible.

Pour le reste quoi qu'il soit advenu ensuite comme Siné (le dessinateur) "je suis bien content que l'Algérie" soit indépendante".
artza
 
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