L'Académie de médecine contre l'homéopathie

Et lutte contre les pseudo-sciences et les obscurantismes

Message par titi » 08 Sep 2004, 09:07

pour éviter tout malentendu, disons rapidement que "la manipulation des vertèbres" peut soulager certains maux, tout comme la kiné

mais les ostéopathes, eux, prétendent pouvoir en soulager beaucoup d'autres et ce sans aucune validité scientifique (ni théorie valable, ni résultat probant)


un dernier point : si votre médecin affiche "ostéopathe", pas de panique, en pratique il ne fera pas d'ostéopathie, c'est juste devenu un "terme commercial".
il n'a sans doute pas l'honneteté vissée au corps, mais vous ne craignez rien

par contre si vous croisez un ostéopathe qui ne soit pas médecin, là, danger.
titi
 
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Message par pelon » 08 Sep 2004, 10:11

(Zdanko @ mercredi 8 septembre 2004 à 11:08 a écrit : Je suis embété, parce que j'ai un bon pote kiné. Il voudrait être osthéo. Et il suit des études pour. En fait, ça coûte 30000F par an au bas mot. Et ça dur au moins 6 ans. Apparemment, ce qui fait pour lui que c'est sérieux est le fait qu'il y ait des exams à la fin de la cinquième année. à moi il dit évidemment que c'est prouvé et tout, et il en est persuadé par ses études.


Je connais une fille dans le même cas.
pelon
 
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Message par titi » 08 Sep 2004, 10:36

extrait de l'article en lien par rojo
a écrit :La situation de l'ostéopathie en France
Qui sont les ostéopathes ? Quel est leur statut ?

Comme chaque fois qu'on se penche sur le problème des médecines parallèles on constate une différence d'attitude entre les différentes instances officielles et un certain flou dans l'application des règles établies.

Pour l'Académie de Médecine l'ostéopathie fait partie des "doctrines irrationnelles et antiscientifiques ". Cette position affirmée dans le bulletin de l'Académie Nationale de Médecines en 1987 (p 945-951) n'a jamais été démentie.

Le Conseil de l'Ordre des médecins présente une position plus nuancée. Dans un courrier du 27 mai 1999, signé du Dr P.Haehner, son secrétaire général, il nous indique :
Nous avons mené notamment une réflexion sur l'ostéopathie avec les représentants de l'Académie de Médecine, des Universitaires, Syndicats et Sociétés Savantes.

Cette réflexion a abouti à l'adoption par le Conseil National du terme "Médecine Manuelle Ostéopathie" pour les médecins qui seraient en mesure d'apporter la preuve qu'ils ont suivi le D.I.U. dispensé par les Universités suivantes : Aix-Marseille, Bobigny, Paris XIII, Dijon, Grenoble, Lille Lyon, Reims Rennes, Saint-Etienne, Strasbourg, Toulouse et Tours.


Notons que le mot "médecin " est souligné afin de bien marquer que ceux-ci sont les seuls à pouvoir pratiquer l'ostéopathie. Cette possibilité a en effet été officiellement refusée aux kinésithérapeutes en mai 1995. Paradoxalement l'enseignement de l'ostéopathie est totalement libre. A côté des treize universités qui délivrent un DIU aux médecins, des centres privés forment des auxiliaires médicaux (kinésithérapeutes, infirmiers ) ou même des candidats sans aucune formation médicale initiale. L'Ecole Française d'Ostéopathie (148, Bd Malesherbes, 75017 Paris), par exemple, dispense moyennant 9000 F par an, un enseignement qui s'étale sur 7 week-ends pendant 3 ans (soit moins de 300 heures de cours) conduisant à un diplôme d'ostéopathe. Les cours théoriques sont travaillés sur un programme de référence livresque et polycopié. Précise-t-on bien à ces futurs ostéopathes que le diplôme qu'on leur décerne est sans valeur sur le territoire français et qu'il ne leur permettra pas d'exercer légalement ? On peut en douter !

D'après le " syndicat de médecine manuelle-ostéopathie ", 5300 médecins sont habilités à pratiquer l'ostéopathie, soient qu'ils soient titulaire du nouveau DIU, soient qu'ils aient obtenus une équivalence suite à une formation antérieure " fiable ". Ceci ne représente qu'une très faible partie de ceux qui se disent ostéopathes. Ce qui signifie que tous les autres font de l'exercice illégal de la médecine (Ils risquent donc une amende de 20 000F et/ou une peine d'emprisonnement de 3 mois - article L367 du code de santé publique) .


au vu du montant annoncé, vos amis semblent vouloir suivre les cours de cette école ou d'une similaire (à vérifier par vous)
si c'est le cas, voilà déjà un bon argument pour les en dissuader

sinon, leur dire qu'il y a un enseignement scientifique sur les manipulation vertébrales, cf université. Peuvent-ils en bénéficier, je ne sais pas.
titi
 
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Message par Nadia » 08 Sep 2004, 10:42

Dans l'article cité par Rojo :
a écrit :Le domaine d'application de l'ostéopathie ne se limite pas aux douleurs vertébrales et, comme toutes les médecines parallèles, elle prétend aborder le patient dans son ensemble et s'insère dans la catégorie des médecines holistiques. Seules les pathologies très graves (cancer, infections ) ou traumatiques (fractures) échappent à son prétendu domaine de validité. Maux de tète, troubles respiratoires, gynécologiques, rénaux et urinaires sont, en principe de son ressort. Elle étend sa prétention jusqu'aux troubles allergiques, à l'asthme et à la maladie de Parkinson. "L'ostéopathie agit également aux plans nerveux, fonctionnel, psychologique, en recherchant derrière les manifestations de stress ou de chocs ce qui a pu perturber l'équilibre de l'individu à différents moments de sa vie" . D'ailleurs, dans son autobiographie A.Still déclarait qu'il pouvait "en secouant un enfant, arrêter la fièvre scarlatine, le faux-croup, la diphtérie, et guérir la coqueluche dans trois jours en lui tordant le cou."

Oui, ben, on en trouve dans les hôpitaux, des gamins "secoués" (problème au cerveau notamment) ou aux jambes brisées par les jeux trop brutaux des parents, ben merci, l'ostéopathie après préconiser ce genre de barbarie ne veut pas les recoller ! :halalala:
Nadia
 
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Message par Matrok » 08 Sep 2004, 10:54

Pour revenir sur l'homéopathie et l'effet placebo...

titi :

a écrit :il faudrait donc une poudre de perlinpinpin encore moins chère et qui déclenche cet effet placebo pour faire faire des économies à la sécu.
une idée ? de la farine (ou du sucre) estampillé "guéritou, le remède miracle" ?


ça existe. Ce "médicament" sans principe actif est vendu sous le nom de "LOBEPAC" (c'est un anagramme, devinez de quoi), et c'est un placebo déclaré. Il semblerait en effet qu'il n'est pas nécessaire de mentir à qqn à qui on donne un placebo pour que "l'effet placebo" soit observé, du moins dans de nombreux cas. Bien sûr, ça va un peu à l'encontre des idées reçues, mais il paraît que ça aurait été prouvé scientifiquement. N'étant ni médecin ni étudiant en médecine je ne vais pas entrer dans les détails...

Il y a eu là dessus un article intéressant dans le numéro 1 de "Science extrème", un magazine rationaliste qui sous une couverture accrocheuse (il est souvent vendu dans les kiosques aux mêmes rayons que les magazines d'astrologie et d'autres foutaises) cherche à démystifier le "paranormal" et propose des explications scientifiques aux phénomènes dits "paranormaux". Ce magazine est une émanation du "cercle zététique", une association d'universitaires qui a à peu près les mêmes buts que l'AFIS sus-citée.

L'article en question est une interview du Dr. Jean Jaques Aulas, l'initiateur du projet de commercialisation du LOBEPAC. Comme il reconnaît lui-même dans l'article qu'il s'agissait plus d'un "coup médiatique" destiné à faire prendre conscience aux médecins de l'absurdité de prescrire des médicaments homéopathiques, il doit être facile de trouver des infos là dessus via Google.
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Message par Bertrand » 08 Sep 2004, 15:58

(ianovka @ mardi 7 septembre 2004 à 10:53 a écrit :
(pelon @ mardi  7 septembre 2004 à 10:37 a écrit : Il y aussi d'autres arguments justes, "l'absence d'effets secondaires" par exemple.  :hinhin:

On pourrait d'ailleurs parler "d'absence d'effet tout court".

Pas tout à fait d'accord car j'ai pu tester personnellement (il y a fort longtemps :hinhin: ) les effets de l'homéopathie.
Effet secondaire d'importance : j'ai été guéri définitivement de l'homéopathie.
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Message par com_71 » 09 Sep 2004, 21:54

a écrit :Lutte Ouvrière n°1884 du 10 septembre 2004
Médicaments homéopathiques : Quand il suffit de rien pour soigner

"L'homéopathie est une méthode imaginée il y a deux siècles, à partir d'a priori scientifiques dénués de fondements scientifiques. Elle a vécu jusqu'à maintenant comme une doctrine à l'écart de tout progrès."C'est l'Académie de médecine qui le dit!

Effectivement, c'est à la fin du 18e siècle que Hahnemann, un médecin allemand, désespéré dit-on du peu d'efficacité des thérapeutiques de son époque, inventa les postulats arbitraires de l'homéopathie. Sous prétexte que l'écorce de quinquina aurait provoqué chez lui de fortes suées et des tremblements semblables à ceux du paludisme que l'on traitait alors par ce produit, il émit le premier postulat: "les semblables sont soignés par les semblables". Pas fou, avant d'essayer sur lui-même d'autres produits plus dangereux, Hahnemann eût l'idée de les... diluer. Ainsi naquit le deuxième postulat, "le principe de dilution".

Dans un premier temps, une goutte du produit est diluée dans cent fois son volume d'eau. Puis, à son tour, une goutte de ce mélange est diluée dans cent fois son volume, etc. Jusqu'à 7, 8, 9 fois successives, et même plus. C'est cela le fameux "CH" inscrit en gros sur les petits tubes de granules homéopathiques, qui signifie dilution Centésimale Hahnemannienne. Inutile de dire que quand on parvient ne serait-ce qu'à la septième dilution, il n'y a plus trace du produit d'origine. C'est de l'eau. Et l'eau, c'est sûr, cela ne fait pas de mal.

En son temps, l'homéopathie eut du succès. Il faut dire que, comparée aux purges et aux saignées à tout-va que pratiquaient alors les médecins, c'était une thérapeutique infiniment moins dangereuse. Mais aujourd'hui...

Dans l'arsenal administratif et juridique qui réglemente la mise sur le marché des médicaments, les médicaments homéopathiques jouissent d'un statut tout à fait à part. Ils n'ont pas besoin de faire la preuve de leur efficacité thérapeutique par des essais sur des groupes de malades. Et pour cause, ces essais se déroulent "contre placebo", c'est à-dire contre une substance qui a l'allure d'un médicament mais qui ne contient aucun principe actif et qui n'est donc pas un médicament. Un groupe de patients reçoit le placebo, un autre reçoit le médicament proposé et on compare les effets. Comme les granules homéopathiques sont eux-mêmes des placebos, leur efficacité comparée à celle d'un placebo est bien évidemment identique: elle n'est pas nulle. Parce que l'organisme parvient à lutter, avec ses propres défenses contre un certain nombre de troubles. Et c'est heureux, car comme les médicaments réellement efficaces ne datent, en gros, que d'un peu plus d'un siècle, si les défenses naturelles n'étaient pas suffisantes, nous ne serions pas là pour discuter de l'homéopathie...

En fait, les médicaments homéopathiques ne sont remboursés, à 70% à l'époque, que depuis vingt ans, depuis 1984 quand Georgina Dufoix était ministre de la Santé socialiste et -dit-on- plutôt sensible aux médecines dites "parallèles ou douces". En 1999, quand les médicaments ont été passés au crible, pour évaluer leur "service médical rendu", les produits homéopathiques sont passés à travers. Tout juste a-t-on baissé leur taux de remboursement de 65 à 35% en mars 2004, avec toute une série d'autres médicaments au service médical rendu "insuffisant". Mais pas "nul". Les déclarés "nuls", eux, ont été déremboursés.

C'est sûr, les médicaments homéopathiques sont sans danger, ils ne risquent pas d'entraîner des effets secondaires gênants, puisqu'ils ne contiennent rien. C'est vrai, ils peuvent être efficaces pour les petits maux qui guérissent tout seuls. Et c'est ainsi qu'ils sont le plus souvent prescrits. Mais les charlatans qui se font fort de traiter des maladies graves, des cancers par exemple, par l'homéopathie sont de véritables criminels.

On nous dit que si les médicaments homéopathiques connaissent un certain succès, c'est parce qu'ils rassurent, qu'ils permettent aux adeptes du "naturel" de se soigner, qu'ils sont la contrepartie de l'excès de prescriptions de médicaments entraîné par les lobbys des industriels du médicament. Mais c'est aussi à cause d'un manque de culture et de formation et, probablement, des bons contacts que les patrons des laboratoires qui les commercialisent ont à la cour des décideurs.

S. G.
L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
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