bombardement d'un camp du Hamas à Gaza

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Le bombardement d'un camp du Hamas à Gaza fait 14 morts 
Par Nidal al-Mughrabi

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GAZA (Reuters) - Des chars, des hélicoptères et des avions israéliens ont pilonné mardi matin un camp d'entraînement du Hamas dans la bande de Gaza, faisant au moins 14 morts et plus de 20 blessés.


Ces représailles au double attentat suicide de la semaine dernière en Israël constituent l'opération la plus meurtrière menée par l'Etat hébreu à Gaza en près de quatre mois.


Un tir de barrages d'obus et de missiles a frappé les environs de la ville de Chidjaïa, un bastion du Hamas qui a revendiqué le double attentat suicide qui a fait 16 morts dans le sud d'Israël la semaine dernière.


Le principal hôpital de Gaza était submergé par l'afflux de blessés.


"Ce crime israélien odieux (...) ne restera pas impuni", a déclaré à Reuters Mouchir al-Masri, porte-parole du Hamas. "C'est une guerre ouverte entre les Sionistes et nous".


A Gaza, des activistes palestiniens ont tiré des roquettes et des obus de mortier contre le sud d'Israël et des colonies juives. Un homme a été légèrement blessé par l'une de ces roquettes en Israël.


L'aggravation de la spirale de violence pourrait compliquer encore le plan du Premier ministre israélien Ariel Sharon visant le retrait des troupes et des colons de Gaza d'ici le fin 2005.


Les activistes sont déterminés à revendiquer tout retrait israélien comme une victoire, mais l'armée a promis d'écraser les factions armées dans un premier temps.


Les autorités israéliennes ont annoncé des représailles dures, dont la reprise d'une campagne d'assassinats des dirigeants du Hamas, en représailles aux attentats de Beersheba mardi dernier, premiers attentats suicides en Israël en près de six mois.


Juste après minuit, les chars, stationnés au principal point de passage entre le territoire de l'Etat juif et la bande de Gaza, ont ouvert le feu sur Chidjaïa, tandis que des hélicoptères armés israéliens survolaient la zone, a-t-on appris auprès de témoins.


L'armée israélienne explique dans un communiqué qu'elle a "visé un centre d'entraînement durant l'entraînement de terroristes du Hamas".


Elle précise que des membres du Hamas étaient entraînés au maniement d'explosifs et de fusées et à l'infiltration de colonies et postes militaires juifs.


PLUS LOURD BILAN A GAZA DEPUIS MAI


L'assaut israélien a infligé les plus lourdes pertes en un seul jour à la bande de Gaza depuis le 12 mai, lorsque des soldats avaient tué 15 Palestiniens au cours de raids dans la ville de Gaza et au sud de la bande de Gaza.


Fin mai, les forces israéliennes avaient abattu 41 Palestiniens à Rafah, à la frontière de la bande de Gaza, au cours de quatre jours de combats.


Des centaines de membres du Hamas ont envahi les halls de l'hôpital Chifa de Gaza, portant à bouts de bras leurs camarades morts en scandant "Allah Akhbar" (Dieu est grand) et promettant des représailles.


Le ministre palestinien des Affaires étrangères Nabil Chaath estime dans un communiqué qu'il s'agit d'"une attaque terroriste des forces d'occupation israéliennes" et accuse l'Etat hébreu d'essayer de faire échouer les efforts pour ramener le calme.


Le Hamas, déterminé à la destruction d'Israël, est la principale organisation menant une campagne d'attentats suicides contre des Israéliens depuis le dernier soulèvement palestinien qui dure depuis près de quatre ans.


Lundi, le ministre israélien de la Défense, Shaul Mofaz, a déclaré que plusieurs dirigeants du Hamas avaient apparemment quitté Damas après les menaces proférées à leur encontre par Israël à la suite du double attentat suicide de Beersheba. Mais Mofaz a prévenu: "Ils ne seront jamais libres, nous les traquerons partout".


A Gaza, un porte-parole du Hamas a qualifié les propos de Mofaz de "propagande israélienne".


Il s'est toutefois refusé à révéler où se trouvaient actuellement les dirigeants du mouvement en Syrie, précisant simplement qu'ils se rendaient parfois dans d'autres pays arabes.


Les menaces israéliennes avaient réveillé le spectre d'un raid aérien similaire à celui mené en Syrie en octobre contre un camp d'entraînement présumé d'activistes palestiniens à la suite d'un attentat dans un restaurant d'Haïfa qui avait fait 23 morts.


Des responsables israéliens ont accusé les Syriens de porter une part de responsabilité dans les attentats de Beersheba car ils autorisent le Hamas à conserver un bureau à Damas.


La Syrie a rejeté les accusations et les menaces israéliennes, estimant qu'elles étaient dénuées de fondement et de crédibilité.