a écrit :Reuter, 4 septembre, 12 heures 52
BESLAN, Russie (Reuters) - Au moins 322 personnes, dont 155 enfants, ont été tuées lors de la prise d'otages de l'école de Beslan, en Ossétie du Nord, et de l'assaut des forces russes vendredi, rapporte samedi l'agence de presse Itar-Tass.
Le calvaire aura duré 53 heures pour des centaines d'enfants, parents et enseignants au coeur de cette prise d'otages dans cet établissement scolaire qui s'est achevée dans le chaos et le sang, posant de nouvelles questions sur la stratégie du Kremlin dans le Caucase.
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Plusieurs otages libérés ont décrit le chaos qui a régné dans le gymnase où ils se trouvaient lors de l'assaut.
"Il y avait des bombes accrochées dans tout le gymnase", a déclaré une adolescente. "L'adhésif de l'une d'elle s'est décollé et elle a explosé".
"Il y a eu deux fortes explosions", a dit une femme âgée d'une quarantaine d'années. "Nous avons commencé à pousser tous les enfants par les fenêtres".
Les autorités russes ont dit avoir été contraintes de déclencher l'intervention au moment où les preneurs d'otages ont ouvert le feu sur des enfants qui s'enfuyaient.
Peu avant le début de l'assaut, des responsables ont expliqué qu'ils avaient envoyé un véhicule pour récupérer les corps des personnes tuées mercredi.
CENT BLESSES EN UN QUART D'HEURE
Des fusillades et des explosions ont retenti toute la nuit de jeudi à vendredi de façon périodique. Les autorités ont affirmé que les preneurs d'otages avaient opposé une très violente résistance.
On ignorait toujours le nombre exact d'otages. Les ravisseurs ont fait irruption au moment où se déroulait dans l'école une cérémonie pour la rentrée scolaire.
Samedi matin, le premier des deux avions transportant des médecins est arrivé à Beslan.
Vitali Slepouchkine, chef des urgences à l'Académie médicale d'Ossétie du Nord, a affirmé que ses hôpitaux avaient traité 450 personnes, pour la plupart blessées par des éclats d'obus ou des balles, ou souffrant de brûlures.
"Cela a été très dur lors du premier quart d'heure, au cours duquel une centaine de personnes ont été apportées dans des voitures privées", a-t-il dit.
Des enfants terrifiés ont fui le bâtiment en hurlant. Après deux jours dans un gymnase surchauffé et bondé, sans eau ni nourriture, la plupart, en sous-vêtements, étaient assoiffés.
Poutine, qui a été reconduit en mars au Kremlin, aura fort à faire pour convaincre les Russes qu'ils n'ont rien à craindre des séparatistes.
Le drame de Beslan intervient en effet dans un contexte tendu en Russie. La semaine dernière, deux avions de ligne ont explosé quasi-simultanément, faisant 90 morts. Et cette semaine, une femme kamikaze s'est faite sauter dans le centre de Moscou, tuant neuf personnes.
(j'ai coupé le blabla habituel sur les chefs d'Etat qui adressent leurs condoléances)
Sinon, un extrait de l'article publié il y a deux heures sur le site de l'Express, sur les mensonges du pouvoir :
a écrit :Toute la journée de vendredi, les négociations s'étaient poursuivies et les forces de l'ordre avaient exclu un assaut massif. "Toutes les options étaient à l'étude, mais l'emploi de la force n'était pas planifié", a confirmé le président Poutine samedi matin.
Le Kremlin ne semblait toutefois pas avoir l'intention de négocier sur le fond. Ainsi, après avoir longtemps tu les objectifs politiques du commando, les responsables russes ont déclaré vendredi matin qu'il réclamait l'indépendance de la Tchétchénie.
Une telle formulation - à la différence des versions de témoins qui parlaient d'un retrait des troupes russes de Tchétchénie, voire simplement de la libération de certains détenus en Ingouchie (république voisine de la Tchétchénie) - aurait permis au Kremlin de justifier un refus de négocier, au nom de la souveraineté de la Russie.
Selon la version des responsables russes, les forces spéciales ont été contraintes d'intervenir, lorsque des explosions ont retenti depuis l'école et qu'un premier groupe d'otages s'est enfui du bâtiment au milieu de tirs nourris.
Le commando a fait exploser des charges installées dans l'école, provoquant l'effondrement partiel du toit, a déclaré un responsable. C'est cet effondrement qui aurait entraîné la mort d'au moins une partie des otages du gymnase.
Les combats ont duré au moins six heures, et un général russe a reconnu que des chars avaient même été utilisés. Les forces russes compteraient dans leurs rangs au moins dix morts, selon la police ossète.