Ossétie: la prise d'otages prend fin à l'école

Dans le monde...

Message par Pascal » 04 Sep 2004, 12:46

Le bilan s'alourdit encore : il est question de 322 victimes maintenant.

a écrit :Reuter, 4 septembre, 12 heures 52

BESLAN, Russie (Reuters) - Au moins 322 personnes, dont 155 enfants, ont été tuées lors de la prise d'otages de l'école de Beslan, en Ossétie du Nord, et de l'assaut des forces russes vendredi, rapporte samedi l'agence de presse Itar-Tass.
Le calvaire aura duré 53 heures pour des centaines d'enfants, parents et enseignants au coeur de cette prise d'otages dans cet établissement scolaire qui s'est achevée dans le chaos et le sang, posant de nouvelles questions sur la stratégie du Kremlin dans le Caucase.
(…)
Plusieurs otages libérés ont décrit le chaos qui a régné dans le gymnase où ils se trouvaient lors de l'assaut.
"Il y avait des bombes accrochées dans tout le gymnase", a déclaré une adolescente. "L'adhésif de l'une d'elle s'est décollé et elle a explosé".
"Il y a eu deux fortes explosions", a dit une femme âgée d'une quarantaine d'années. "Nous avons commencé à pousser tous les enfants par les fenêtres".
Les autorités russes ont dit avoir été contraintes de déclencher l'intervention au moment où les preneurs d'otages ont ouvert le feu sur des enfants qui s'enfuyaient.
Peu avant le début de l'assaut, des responsables ont expliqué qu'ils avaient envoyé un véhicule pour récupérer les corps des personnes tuées mercredi.

CENT BLESSES EN UN QUART D'HEURE
Des fusillades et des explosions ont retenti toute la nuit de jeudi à vendredi de façon périodique. Les autorités ont affirmé que les preneurs d'otages avaient opposé une très violente résistance.
On ignorait toujours le nombre exact d'otages. Les ravisseurs ont fait irruption au moment où se déroulait dans l'école une cérémonie pour la rentrée scolaire.
Samedi matin, le premier des deux avions transportant des médecins est arrivé à Beslan.
Vitali Slepouchkine, chef des urgences à l'Académie médicale d'Ossétie du Nord, a affirmé que ses hôpitaux avaient traité 450 personnes, pour la plupart blessées par des éclats d'obus ou des balles, ou souffrant de brûlures.
"Cela a été très dur lors du premier quart d'heure, au cours duquel une centaine de personnes ont été apportées dans des voitures privées", a-t-il dit.
Des enfants terrifiés ont fui le bâtiment en hurlant. Après deux jours dans un gymnase surchauffé et bondé, sans eau ni nourriture, la plupart, en sous-vêtements, étaient assoiffés.
Poutine, qui a été reconduit en mars au Kremlin, aura fort à faire pour convaincre les Russes qu'ils n'ont rien à craindre des séparatistes.
Le drame de Beslan intervient en effet dans un contexte tendu en Russie. La semaine dernière, deux avions de ligne ont explosé quasi-simultanément, faisant 90 morts. Et cette semaine, une femme kamikaze s'est faite sauter dans le centre de Moscou, tuant neuf personnes.


(j'ai coupé le blabla habituel sur les chefs d'Etat qui adressent leurs condoléances)

Sinon, un extrait de l'article publié il y a deux heures sur le site de l'Express, sur les mensonges du pouvoir :

a écrit :Toute la journée de vendredi, les négociations s'étaient poursuivies et les forces de l'ordre avaient exclu un assaut massif. "Toutes les options étaient à l'étude, mais l'emploi de la force n'était pas planifié", a confirmé le président Poutine samedi matin.
Le Kremlin ne semblait toutefois pas avoir l'intention de négocier sur le fond. Ainsi, après avoir longtemps tu les objectifs politiques du commando, les responsables russes ont déclaré vendredi matin qu'il réclamait l'indépendance de la Tchétchénie.

Une telle formulation - à la différence des versions de témoins qui parlaient d'un retrait des troupes russes de Tchétchénie, voire simplement de la libération de certains détenus en Ingouchie (république voisine de la Tchétchénie) - aurait permis au Kremlin de justifier un refus de négocier, au nom de la souveraineté de la Russie.

Selon la version des responsables russes, les forces spéciales ont été contraintes d'intervenir, lorsque des explosions ont retenti depuis l'école et qu'un premier groupe d'otages s'est enfui du bâtiment au milieu de tirs nourris.

Le commando a fait exploser des charges installées dans l'école, provoquant l'effondrement partiel du toit, a déclaré un responsable. C'est cet effondrement qui aurait entraîné la mort d'au moins une partie des otages du gymnase.

Les combats ont duré au moins six heures, et un général russe a reconnu que des chars avaient même été utilisés. Les forces russes compteraient dans leurs rangs au moins dix morts, selon la police ossète.
Pascal
 
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Message par othar » 04 Sep 2004, 13:43

Pascal, tu dis avoir été en Russie récemment?

Dans la presse, on peut lire des articles citant le citoyen-lambda sur le mode "les russes doivent montrer leur force maintenant (aux musulmans et au Monde en général):
exemple

As-tu une idée de la profondeur de ces préjugés?
Qui du point de vue de Poutine, sont un excellent dérivatif à la colère populaire.
othar
 
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Message par Valiere » 05 Sep 2004, 14:23

on continue pour la presse

Pour info, l'éditorial d' "El Watan" du 05/09/2004. Profitons-en : "El
Watan" est un (bon) journal algérien, pas encore interdit comme l'est "Le
Matin", dont je rappelle que le directeur Mohamed Benchicou est toujours en
prison. Amicalement.
Marie-France Durand
site (gratuit) d'El Watan : http://www.elwatan.com/
-------------------------
Et le wahhabisme ?
Par Tayeb Belghiche
D'où sortent ces monstres qui vont jusqu'à prendre des enfants en otages, de
les violer avant de les massacrer ? Pourquoi les terroristes islamistes
tchétchènes sèment-ils la terreur comme l'ont fait exactement le GIA, l'AIS
et aujourd'hui le GSPC ? Les Tchétchènes étaient connus pour être des gens
turbulents certes, mais tolérants, aimant la belle vie. Et voilà que
brusquement, ils se font remarquer par les actes les plus barbares les
crimes les plus odieux. Comment en sont-ils arrivés à ces extrémités ? Leur
comportement change en effet du tout au tout après l'effondrement de l'
empire soviétique.
C'est l'Arabie Saoudite qui est à l'origine de tout le mal. Elle jette son
dévolu sur la Tchétchénie qu'elle compte transformer en base de départ pour
l'expansion du wahhabisme en Asie. Elle l'a déjà fait dans d'autres
contrées, particulièrement en Algérie, où elle a une lourde responsabilité
dans le sang versé par des dizaines de milliers d'Algériens. Le wahhabisme,
ce sont l'intolérance, la haine et le non-respect de l'autre. Il réussit à s
'implanter au sein d'une partie des Tchétchènes. Depuis, ces derniers, sous
couvert de lutte pour l'indépendance, se sont résolument engagés dans l'
horreur. Ils massacrent sans état d'âme, entraînant parfois avec eux des
femmes désespérées.
Fait remarquable, Ryadh n'a pas réagi à la tragédie de Beslan. Au demeurant,
l'Arabie Saoudite n'a jamais condamné un acte terroriste s'il a ciblé des
Arabes ou des musulmans. Tout simplement, et tout le monde le sait aujourd'
hui, le gouvernement saoudien, à travers notamment des associations dites
caritatives, a financé la terreur islamiste. Il est temps que la communauté
internationale se penche sur ce cas. Le wahhabisme doit être combattu où qu'
il se manifeste. Pour l'instant, il continue à sévir par l'intermédiaire de
mosquées et d'écoles qu'il a essaimés à travers le monde. Le mal empirera si
des mesures urgentes ne sont pas prises pour l'éradiquer. A l'instar du
nazisme, le wahhabisme doit être déclaré ennemi de l'humanité et pourchassé
où qu'il se trouve. Le nouvel engagement du pouvoir saoudien dans la lutte
antiterroriste n'est que de la poudre aux yeux. Il a tout simplement peur de
l'Amérique après les attentats du 11 Septembre 2001 dans lesquels la plupart
des terroristes étaient des Saoudiens. Il veut se refaire une virginité,
mais en apparence seulement. Car le poids des oulémas en Arabie Saoudite est
prépondérant et ils ne sont pas prêts à renoncer à leur théologie
criminelle.
Valiere
 
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Message par Pascal » 06 Sep 2004, 09:39

(othar @ samedi 4 septembre 2004 à 14:43 a écrit :Pascal, tu dis avoir été en Russie récemment?

Dans la presse, on peut lire des articles citant le citoyen-lambda sur le mode "les russes doivent montrer leur force maintenant (aux musulmans et au Monde en général):
exemple

As-tu une idée de la profondeur de ces préjugés?

Oui, j'étais en Russie en juillet, et d'ailleurs à moins de 200 kilomètres de Beslan (il n'est d'ailleurs pas impossible que des gens que j'ai rencontrés cet été aient des proches ou des amis directement touchés par cette tragédie). Par contre, je n'étais pas en Ossétie, et il est possible qu'il y ait des différences entre ce qui peut être observé dans l'oblast de Starvopol et les républiques autonomes voisines.

Pour ce qui est de l'article que tu cites, après l'avoir lu, je trouve que les réactions citées n'ont rien de "spécifiquement russe". On pourrait certainement trouver le même genre de commentaires après un attentat en Israël, aux USA ou en France.

Maintenant, pour ce qui est de ce que jai pu observer en Russie en général et dans le Caucase en particulier, je précise que je ne pense pas avoir rencontré "un échantillon représentatif de la population de Russie". Pour essayer de te répondre, je dirais qu'il y a effectivement un racisme anti-caucasien, plus dans le nord de la Russie d'ailleurs que dans le Caucase même.

Dans le Caucase, il y a bien de la part des Russes quelques préjugés à l'encontre des caucasiens, mais ce que j'ai pu entendre était plus du domaine du "fais attention aux Caucasiens, ils peuvent être suceptibles ; surtout évite de sourire à une jeune fille si elle est accompagnée d'un Caucasien". Par contre, dans les rues de Piatigorsk, je n'ai pas eu l'impression que les communautés vivaient séparés, j'ai rencontré un Russe qui m'a présenté son copain Tchétchène, d'autres leurs copines Arméniennes, et même une Russe orthodoxe originaire du Daguestan qui me disait avoir deux grand-pères musulmans... Bref, j'avais l'impression que les gens se mélangent assez facilement.

En fait, j'avais un peu hésité avant d'aller dans le Caucase, je craignais justement une situation très tendue (à Piatigorsk, il y a eu un attentat dans un train régional en décembre dernier, et autant dire, si quelqu'un en doute, que ce n'est pas le genre de train où on trouve des riches ou des politiciens, c'est typiquement le train des classes populaires), mais je n'ai pas ressenti de tensions entre les communautés.

Par contre, dans les plus grandes villes et plus au nord, on peut voir des graffitis racistes et nationalistes, des sigles assez puants (genre croix gammées), ainsi que des jeunes avec des looks de skinheads (assez pour qu'on les remarque, même s'ils ne sont pas majoritaires, loin de là). Mais, même si c'est préoccupant, en particulier pour les immigrés et caucasiens (il y a eu plusieurs agressions et même meurtres racistes ces derniers mois), je ne crois pas qu'ils représentent beaucoup de monde.

Mais, tu sais, ce que j'ai le plus entendu en Russie, ce n'étaient pas des discours racistes ou nationalistes, mais surtout et très souvent cette phrase : "c'était mieux à l'époque soviétique".

A noter que les différents partis et groupes staliniens ont une analyse particulière de la guerre en Tchétchénie : selon eux, la guérilla et les terroristes tchétchènes seraient menés par les USA pour "faire exploser la Russie", et, non seulement ces partis soutiennent l'intervention militaire en Tchétchénie, mais ils peuvent même dénoncer le "laxisme" de Poutine sur cette question (si, si !).

Tout de même pour finir, juste un point : je ne pourrais pas dire ce quelle est la part de préjugé et celle de la réalité, mais on m'a dit qu'il existait dans le Caucase une culture de la vendetta, avec des familles quasiment en guerre depuis des générations pour des histoires que tout le monde a oublié. Si je mentionne ce point, c'est juste parce que, si cette culture existe en Ossétie, il est possible que des proches des victimes cherchent à se venger.
Pascal
 
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Message par Pascal » 06 Sep 2004, 10:37

Le bilan s'alourdit toujours...

a écrit :dimanche 5 septembre 2004, 9h33 
Prise d'otages en Russie: 394 morts recensés à Vladikavkaz, le bilan s'aggrave

< T VLADIKAVKAZ (AFP) - La morgue de Vladikavkaz, la principale morgue d'Ossétie du Nord mais non la seule, a déjà recensé 394 corps provenant du carnage de la prise d'otages de Beslan (Ossétie du Nord , Caucase russe), laissant prévoir dimanche un bilan beaucoup plus lourd que celui annoncé officiellement.

"Hier nous en recensions 394", a affirmé dimanche matin Vita, une employée de la morgue, qui a demandé à ce que son nom de famille ne soit pas rendu public. "Certains corps sont si mutilés que les proches ne peuvent pas les identifier, c'est pourquoi nous prenons des échantillons de cheveux et de sang".

Jusqu'à présent, le bilan officiel de la prise d'otages menée par un commando pro-tchétchène, est de 330 morts (dont plus de 150 enfants), sans compter les 26 ravisseurs tués. Mais la déclaration de l'employée laisse à penser qu'il est largement sous-évalué, puisque d'autres corps se trouvent aussi à la morgue de Beslan, la ville où a eu lieu la prise d'otages.

La télévision locale d'Ossétie du Nord indiquait par ailleurs dimanche matin que 260 personnes étaient encore portées disparues.


Les premières obsèques des victimes devaient avoir lieu dimanche. Le président Vladimir Poutine a décrété deux jours de deuil national, lundi et mardi.

La grande majorité des otages décédés ont été tués vendredi dans des conditions encore confuses. Selon les autorités, les ravisseurs ont provoqué une ou des explosions à l'intérieur de l'école où se trouvaient plus d'un millier de personnes retenues depuis mercredi, puis ont tiré sur des otages qui tentaient de s'enfuir, incitant les forces de l'ordre à lancer l'assaut.

A Beslan, nombre d'habitants mettent cependant en cause les forces de l'ordre et les accusent d'avoir provoqué le massacre.

Les combats ont duré plusieurs heures et une partie du toit de l'école, au dessus du gymnase où étaient détenus les otages, s'est effondrée sur eux.

De nombreux corps ont été carbonisés ou déchiquetés. Samedi soir, seuls 200 environ étaient identifiés.

Samedi, les autorités russes annonçaient aussi plus de 700 blessés hospitalisés.

Le président Vladimir Poutine s'est solennellement adressé à la nation à la télévision. Il s'est engagé à prendre "dans un proche avenir" des mesures pour renforcer l'unité et la sécurité du pays.

"Nous avons affaire non à des terroristes isolés mais à une intervention du terrorisme international contre la Russie", a-t-il déclaré, sans faire la moindre allusion à la question tchétchène.

"Nous devons créer un système beaucoup plus efficace de sécurité, exiger de nos forces de l'ordre des actions conformes à la hauteur des défis", a seulement promis le président.

Le dénouement sanglant de Beslan porte à au moins près de 500 le nombre de personnes tuées dans des actes terroristes en Russie en dix jours, après les explosions en vol de deux avions de ligne qui ont fait 90 morts et l'attentat du métro de Moscou, où onze personnes ont perdu la vie. Ces attentats avaient été revendiqués par un groupe islamiste étranger affirmant soutenir l'indépendance de la Tchétchénie.

Cette vague de terreur a coïncidé avec l'élection présidentielle organisée par le Kremlin en Tchétchénie, le 29 août, qui a vu la victoire d'un homme lige de Vladimir Poutine, Alou Alkhanov, dans un scrutin dont la régularité a été largement mise en cause.

Selon les autorités, les preneurs d'otages ont utilisé des armes et des explosifs entreposés à l'avance dans l'école, ce qui suppose une préparation minutieuse de l'opération.

Toute la journée de vendredi, les négociations s'étaient poursuivies à Beslan et les autorités avaient exclu tout assaut. "Toutes les options étaient à l'étude, mais l'emploi de la force n'était pas planifié", a confirmé le président Poutine.

La presse russe ce week-end était pourtant très critique sur la gestion de la crise par le pouvoir. "Personne n'a vraiment mené de négociations avec les preneurs d'otages", "leurs demandes ont été ignorées", relevait notamment le journal en ligne Gazeta.ru.

Les autorités n'avaient donné dimanche aucune information sur l'identité des preneurs d'otages, sinon pour dire que dix d'entre eux étaient "originaires de pays arabes". Les services spéciaux ont affirmé que l'instigateur de l'opération était le chef de guerre tchétchène Chamil Bassaïev, tandis que l'entourage du président indépendantiste Aslan Maskhadov assurait que les ravisseurs n'étaient pas des Tchétchènes.

En octobre 2002, une prise d'otages d'ampleur comparable s'était également achevée dans le sang à Moscou, après un assaut des forces de l'ordre contre un théâtre, où un commando tchétchène avait retenu plus de 800 personnes. Au total 129 otages étaient morts, la grande majorité asphyxiés par les gaz utilisés pendant l'assaut par les forces russes.
Pascal
 
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Message par Nadia » 06 Sep 2004, 10:45

Une réaction d'un pote moscovite plutôt modéré en général et non poutinien : "je ne suis pas fan de Staline, mais aujourd'hui, contre de tels monstres, il faut agir cruellement et sans pitié. ils ne comprennent pas le simple langage humain parce que ce ne sont pas des humains. Avec eux on ne doit pas négotier, on ne doit pas les plaindre, on doit uniquement les anéantir."

J'ai bien peur que ce genre d'opinion soit assez générale, avec souvent une assimilation terroristes = tous les Tchétchènes.

J'ai aussi entendu, un peu avant à propos des deux avions, de la part d'une femme non militante (et non poutinienne ni stalinienne) : "T'as vu ce que les Tchétchènes font ? En fait, Staline avait raison de les déporter. Les Tchétchènes sont un peuple méchant, tandis que nous les Russes nous sommes un peuple toujours gentil, accueillant et hospitalier. (......)"

Tout ça pour dire, que perso j'ai plutôt l'impression que Poutine peut se sortir renforcé. Une preuve que le terrorisme ne sert jamais la cause des peuples opprimés.
Nadia
 
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Message par Nadia » 06 Sep 2004, 11:00

Dans le dernier article cité par Pascal, cette petite phrase de Poutine me semble révélatrice :
a écrit :"Nous avons affaire non à des terroristes isolés mais à une intervention du terrorisme international contre la Russie", a-t-il déclaré, sans faire la moindre allusion à la question tchétchène.

C'est pour accréditer un peu la thèse des stalinoïdes-nostalgiques des "complots anti-soviétiques" et des purges staliniennes, pour qui les USA "rêvent d'anéantir le peuple russe" ?
Nadia
 
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Message par Pascal » 06 Sep 2004, 11:28

(Nadia @ lundi 6 septembre 2004 à 12:00 a écrit :Dans le dernier article cité par Pascal, cette petite phrase de Poutine me semble révélatrice :
a écrit :"Nous avons affaire non à des terroristes isolés mais à une intervention du terrorisme international contre la Russie", a-t-il déclaré, sans faire la moindre allusion à la question tchétchène.

C'est pour accréditer un peu la thèse des stalinoïdes-nostalgiques des "complots anti-soviétiques" et des purges staliniennes, pour qui les USA "rêvent d'anéantir le peuple russe" ?

Je n'en suis pas sûr, j'ai plutôt l'impression que c'est un moyen pour Poutine de mettre de côté le conflit en Tchétchénie, et de faire entrer la Russie dans "la grande famille des pays victimes du terrorisme international" (aux côté des USA, de l'Espagne ou d'Israël par exemple). Cela permet d'un côté à Poutine de se dégager de toute responsabilité et aussi de nouer des alliances.

Cf : cette dépèche datée d'aujourd'hui dans le Courrier International :

a écrit :JERUSALEM, 6 sept (AFP)
Lavrov en Israël pour discuter de la lutte antiterroriste après Beslan

Le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov a entamé lundi en Israël des discussions avec les dirigeants israéliens qui offrent à Moscou leur coopération en matière de lutte antiterroriste après la tragédie de Beslan.

"Le processus de paix, des questions d'ordre régionales, et les répercussions du terrible attentat dans l'école (de Beslan) au sud de la Russie seront abordés lors des rencontres que tiendra le chef de la diplomatie russe", a indiqué le ministère israélien des Affaires étrangères dans un communiqué.

M. Lavrov devait d'abord rencontrer à Jérusalem le président israélien Moshe Katzav. Il devait avoir ensuite un déjeuner de travail avec son homologue israélien Sylvan Shalom, avant de rencontrer le Premier ministre Ariel Sharon à 16H00 locales (13H00 GMT).

MM. Shalom et Lavrov signeront lors de leur rencontre "une déclaration commune portant sur les consultations entre leur deux ministères" et la coopération entre les deux pays à la suite du massacre de Beslan, a indiqué le bureau de M. Shalom.

Israël devrait notamment offrir une assistance psychologique aux enfants traumatisés de Beslan qui ont survécu au massacre, un domaine dans lequel Israël a acquis une longue expérience.

M. Lavrov doit également s'entretenir avec le numéro deux du gouvernement israélien, le ministre de l'Industrie et du Commerce Ehud Olmert et le chef de l'opposition travailliste Shimon Peres.

Depuis son dénouement tragique vendredi, la tragédie de Beslan est toujours au premier plan de l'actualité israélienne, les responsables israéliens soulignant la communauté de destin des pays libres confrontés au "terrorisme barbare".

L'affaire qui a réveillé dans le pays le cauchemar d'un "méga-attentat" palestinien auquel les dirigeants israéliens préparent psychologiquement la population depuis longtemps, fait depuis deux jours la "une" des grands quotidiens.

"Beslan, une ville sans enfants", titrait le Maariv. "La Russie pleure", titre le Yediot Aharonot. Le journal publie en "une" la photo d'une mère en deuil montrant celle de ses deux fillettes tuées dans l'école de Beslan avec, en arrière plan, les corps alignés de plusieurs enfants.

Dès samedi, M. Shalom avait affirmé qu'il n'y avait aucune différence entre ce qui s'est passé à Beslan et à Beersheva, la localité du sud d'Israël frappée mardi par un double attentat suicide palestinien revendiqué par le Hamas et qui avait fait 16 morts, outre ses deux auteurs.

Le Premier ministre israélien a appelé à deux reprises, samedi et dimanche, le président russe Vladimir Poutine, pour lui exprimer son soutien et offrir une coopération renforcée d'Israël dans le domaine de la lutte anti-terroriste.

MM. Sharon et Poutine "sont convenus de poursuivre la coopération dans les domaines de la sécurité, du renseignement et de l'humanitaire", a indiqué la présidence du Conseil israélien.

"M. Sharon a souligné qu'il fallait concentrer les efforts dans les domaines politique et du renseignement pour éradiquer le terrorisme", a-t-on ajouté.

"Le peuple russe apprécie la fermeté dont fait preuve Israël pour empêcher les attaques terroristes contre lui", a dit de son côté M. Poutine évoquant les récentes attaques qui ont frappé l'Etat hébreu.

"Le terrorisme est un fléau qui ne connaît pas de frontières" et il est "temps pour le monde libre de s'unir", avait affirmé dimanche M. Sharon en ouvrant la réunion hebdomadaire de son cabinet.

Près de 400 personnes ont été tuées après un assaut soudain et non planifié lancé vendredi par les forces russes sur l'école de Beslan, en Ossétie du Nord (Caucase russe), où des centaines d'enfants et adultes étaient retenus en otages par un commando pro-tchétchène.
Pascal
 
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