(youri @ vendredi 13 août 2004 à 18:56 a écrit : Comme je ne considère pas le PS comme le parti de la bourgeoisie ben je considère que s'attaquer à eux de cette manière là est une erreur tactique qui comporte le risque de nous couper des millions de personnes ayant des illusions en eux ....
Car c'est effectivement le cas , si les travailleurs détestent tant le PS , pourquoi est qu'ils ont fait un carton aux régionales et Européennes , et nous nous n'avons fait que 2,5 % ???
Ce n'est pas un vote pour le PS, c'est un vote contre l'UMP.
L'Express a publié un petit dossier sur le sujet, paru le 26 avril 2004. Dans la présentation Christophe Barbier écrit ainsi que :a écrit :L'hirondelle électorale du 28 mars ne fera pas le printemps politique de la gauche. La France rose issue des dernières élections régionales est le fruit d'un rejet de la droite, ajouté au mécanisme désormais classique des triangulaires, et non d'un nouveau désir de gauche. Celle-ci, et en son cœur le Parti socialiste, ne s'est forgé, depuis le 21 avril 2002, aucune idéologie nouvelle.
Pour Eric Conan, reporter à l'Express, qui débat avec Jacques Attali, et dont les propos sont recueillis par Christophe Barbier :a écrit :On a parlé de «21 avril à l'envers», or il semble que l'on soit plus dans la routine que dans la rupture: depuis vingt ans, ce n'est pas tant la gauche ou la droite qui sont sanctionnées que la figure qu'elles incarnent à tour de rôle: celle du gouvernant qui déçoit et qu'on met dehors. Ce n'est pas la différence qui est punie, mais la ressemblance. Martine Aubry l'a dit peu avant les régionales: «Toute l'action du gouvernement accroît encore ce qui nous a amenés au 21 avril 2002.» Elle-même admet cette continuité, tout comme ce passage de votre livre: «La gauche, rejoignant la droite dans une vague soumission aux idéaux de la classe moyenne, ne serait plus de fait qu'un parti libéral parmi d'autres, à peine plus conscient que la droite des enjeux sociaux.» Et vous avez cette formule: la «gauche maladroite». En 2002, gauche et droite étant au pouvoir dans la cohabitation, le vote sanction ne pouvait se porter que sur les dissidents de gauche, l'extrême gauche ou l'extrême droite. En 2004, le PS étant revenu sur une posture d'opposant, le vote sanction a pu se porter utilement vers lui.
Jacques Attali :a écrit :Je fais le même diagnostic. Jamais un candidat n'est élu, c'est toujours un autre qui est battu.
Ensuite pour Eric Conan :a écrit :L'effet remords du choc de 2002 a incité les jeunes et les «bobos» à délaisser l'extrême gauche. Mais l'envie de sanction reste plus fort que le désir de gauche. Cela remonte à 1983-1984, quand la gauche au pouvoir fit le deuil de son dernier vrai programme, celui de 1981. S'est alors ouvert un espace de mécontentement qui n'a cessé de s'élargir, au profit de l'abstention et du FN, qui a progressivement remplacé le PC déclinant.
Et pour Pascal Perrineau, directeur du Cevipof :a écrit :Il faut relativiser le retour en force de la gauche. Certes, en deux ans, celle-ci a retrouvé sa capacité à être l'exécutoire du comportement protestataire: plus de 40% des ouvriers votants lui ont ainsi apporté leurs suffrages lors des élections régionales. Mais ce ralliement n'est que partiel et fragile.
Tout d'abord, le problème de l'implantation du Front national au sein des classes populaires - 1 ouvrier sur 3 a choisi le FN - reste posé. Et, lorsqu'on tient compte des abstentionnistes ou du vote pour les partis qui ne relèvent pas de la gauche, une grande majorité d'ouvriers continuent de snober la gauche, qui est loin de ses scores des années 1970 ou 1980. C'est sensiblement pareil pour les employés. Ensuite, ce vote est avant tout un vote contre. Les électeurs ont sanctionné un pouvoir politique qu'ils jugent décevant, comme la gauche l'avait été en 2002. Une gauche qui manque toujours de crédibilité face aux principaux sujets de préoccupation des classes populaires: insécurité, mondialisation, chômage. La préférence nationale en matière d'Etat providence, prônée par le FN, rencontre d'ailleurs un écho auprès des ouvriers.
Autant dire que le 21 avril n'est pas effacé: la fracture entre le pouvoir et les classes populaires demeure.a écrit :Bizarre pour un parti bourgeois , les gens le choisissent face précisément à la bourgeoisie réelle , incarnée dans l'UMP et l'UDF
C'est un choix par défaut, ce n'est pas un choix de sympathie. Si les listes LO-LCR n'ont fait que 2,5%, c'est selon moi un problème de projet d'une part et d'autre part un problème lié à une volonté des masses de faire un bloc unique de refus contre la droite représentée par l'UMP (avec la peur d'un 21 avril qui aurait laissé l'UMP en place). C'est que les gens n'ont pas encore tous compris que la droite et la gauche, c'est la même chose, que changer d'équipe gouvernementale ne change rien quant à la politique menée, et que pour changer la politique menée il faut passer par les luttes et non pas uniquement par les urnes.a écrit :Sinon Maêl , aux présidentielles de 2002 , le Parti Socialiste est arrivé 1er du vote chez les enseignants , devant Olivier B. ....
Il faut toutefois noter qu'il y a eu un fort recul chez les enseignants (pas étonnant avec la casse menée par Allègre, Lang et Mélenchon), comme chez les diplômés de l'enseignement supérieur :(Pascal Perrineau du Cevipof % L'Express du 29/08/2002 a écrit :16% des diplômés de l'enseignement supérieur ont voté Jospin en 2002 contre 31% en 1995 et 27% des enseignants contre 41%a écrit :Et en effet le PS n'apparait que rarement en tant que tel dans les manifs , en général , leur base choisit l'apparition syndicale
Ce que j'interprète par une volonté de ne pas se montrer, et peut-être par une peur de se faire virer par des éléments énervés à juste titre par leur casse sociale lorsqu'ils étaient au pouvoir.
Pour clarifier les choses, un parti ouvrier c'est un parti de classe qui lutte dans ses intérêts de classe. Le FN ne peut donc être qualifié de parti ouvrier parce qu'il a une politique anti-ouvrière et réactionnaire, en sus d'être raciste et nationaliste.