par Jacquemart » 12 Août 2004, 12:20
Il est assez stupéfiant de voir les efforts que déploient certains pour peindre en rouge des mouvements politiques qui ne font même pas semblant de se réclamer des idées communistes, qui le disent et l'écrivent.
Alors reprenons une fois de plus.
Un mouvement communiste, dans un pays opprimé, intègrerait la lutte anti-impérialiste à son programme. Mais cette lutte anti-impérialiste, "nationale", serait subordonnée à l'objectif politique principal : la lutte contre toute exploitation, pour l'émancipation de toute l'humanité du système capitaliste. Et celle-ci ne peut exister que par la prise du pouvoir par les travailleurs, dans tous les pays, prise du pouvoir nécessitant elle-même la construction d'une internationale prolétarienne révolutionnaire. Voilà pourquoi un tel parti afficherait sans réserves sa filiation communiste, sa volonté de transformation sociale et son internationalisme.
Les mouvements bourgeois, dans ces mêmes pays opprimés, défendent un programme anti-impérialiste plus ou moins conséquent, et s'y limitent. Ils subordonnent parfois (et même pas toujours) une hypothétique abolition du capitalisme dans le futur à l'union des forces "nationales" (un "front") dans le seul but réellement visé, le programme nationaliste.
Ces mouvements ne conçoivent l'appui éventuel des masses pauvres que comme des fantassins, des coolies tirant les marrons du feu pour leur propre (petite) bourgeoisie nationale qui aspire à diriger le futur Etat. Et invariablement, ces mouvements combattent l'organisation autonome du prolétariat. Quand à la construction d'une internationale, c'est le dernier de leurs soucis.
Parfois, ils s'affublent de l'adjectif "socialiste", "populaire", voire "communiste". Il n'est dans ces cas-là pas très difficile, pour qui le veut bien, de ne pas être trompé par ce genre d'étiquette. Mais le plus souvent, c'est d'autant plus simple qu'ils affichent la couleur : nationale.
Et s'il faut vraiment mettre un point sur les i et prendre un parallèle simple, tout parti authentiquement communiste est, entre autres, antiraciste. Faut-il pour autant qualifier de communiste et de révolutionnaire n'importe quel mouvement antiraciste, sous prétexte qu'il est plus facile de raconter des fables sur un mouvement qui existe que de construire un mouvement qui fait défaut ?