Jean-Pierre Raffarin, « kamikaze du Medef »

Message par red » 29 Juil 2004, 21:34

Rai - Réseau d'alerte sur les inégalités/


Le bilan social de deux ans de gouvernement Raffarin


Jean-Pierre Raffarin, « kamikaze du Medef » ?

**Il y a plus d'un an le RAI publiait un premier bilan de l'action de
J.P. Raffarin à Matignon : « tout est à eux »
,
disions nous alors. Depuis les mobilisations sociales et les résultats
des consultation électorales ont largement confirmé notre analyse : les
gouvernements Raffarin, I, II ou III, mènent une politique au service
d'intérêts particuliers, comme aucun gouvernement n'a osé le faire en
France dans les décennies récentes. Dans quasiment tous les domaines de
l'action publique ils ont entrepris de saper systématiquement les
garanties sociales, en complète contradiction avec les attentes de la
population et au mépris des circonstances de l'élection de J. Chirac en
avril-mai 2002 avec 83 % des suffrages.

Avec ce 2è « Bilan Raffarin »
, le RAI
souhaite reconstituer la cohérence de la politique menée depuis deux ans
par ces gouvernements issus du 21 avril et du 6 mai 2002. Loin de viser
une réduction de la « fracture sociale », l'action de J.P. Raffarin à
l'instigation de J. Chirac est la juxtaposition de déclarations
ronflantes sur la cohésion sociale, et d'innombrables mesures qui
fragilisent les plus fragiles et aggravent les inégalités. Ce mensonge
permanent, les électeurs l'ont sévèrement sanctionné lors des récentes
élections régionales et européennes. Pourtant rien ne semble devoir
arrêter ce gouvernement : tout se passe comme si J.P. Raffarin, en
kamikaze du Medef, avait décidé de terminer le « sale boulot » avant de
passer la main à un successeur mieux en mesure de préparer pour la
droite les élections de 2007. Depuis ses débuts, toute la politique
économique et sociale de J.P. Raffarin sert les seuls intérêts de sa
clientèle, pour l'essentiel le petit, moyen et grand patronat français,
et les couches moyennes salariées ou indépendantes. En même temps qu'il
multiplie les cadeaux à sa clientèle, ce gouvernement déploie une
démagogie sécuritaire pour montrer à la « France d'en bas » qu'il
s'occupe des « vrais » problèmes, c'est-à-dire de cette insécurité si
soigneusement montée en épingle par les grands médias lors de la
campagne électorale de 2002. C'est pourquoi ce gouvernement multiplie
les boucs émissaires : immigrés, prostituées, Roms, consommateurs de
cannabis ou filles voilées (quoi qu'on pense du débat sur la laïcité à
l'école) sont autant de cibles faciles qui permettent de détourner
l'attention des conséquences de ses politiques sociales. Libéralisme,
clientélisme et caporalisme sont les trois ressorts de l'action
gouvernementale. Avec une mesquinerie et un aveuglement parfaitement
symbolisés par le refus de rien concéder au mouvement des chercheurs -
porteur d'une conception de l'intérêt général - alors qu'on arrosait les
buralistes qui défendent becs et ongles leur rente tabagique.

Le Réseau d'Alerte sur les Inégalités propose ici un décorticage des
initiatives prises par le gouvernement Raffarin dans différents domaines
clés de son action économique et sociale : la fiscalité, l'emploi, la
santé, l'éducation, l'immigration, l'insertion, le chômage, le logement.

Dans le domaine de la fiscalité, ce qui domine est l'obsession de
réduire l'impôt sur le revenu et les cotisations sociales. La France
n'hésite pas à braver les sacro-saints seuils de Maastricht en dépassant
allégrement les 3% du PIB pour le déficit public, du moment que cela
permet de réduire les impôts et taxes acquittés par les entreprises et
les riches particuliers. Les dépenses collectives, les droits sociaux
sont systématiquement rabotés, comme dans le cas de l'assurance-maladie
ou de l'indemnisation du chômage. Dans le domaine de l'emploi, c'est la
flexibilisation du travail et des contrats, ainsi que le développement
des « petits boulots » dans le secteur privé, qui sont privilégiés comme
« remède » au chômage. M. Raffarin ose même prétendre qu'une amnistie
des capitaux évadés frauduleusement permettra d'en faire revenir une
partie et de créer des emplois. Quant à M. Sarkozy, il a imaginé de
favoriser la transmission défiscalisée du patrimoine des riches
personnes âgées à leurs enfants et petits enfants, soit-disant pour «
relancer l'économie ». Comment prendre au sérieux une seconde de telles
initiatives ? Jusqu'où ira le cynisme de ces gouvernants ?

Le RAI vient de publier son Barême des inégalités et de la pauvreté (le
Bip 40) , qui montre qu'après un répit dans
les années 1999 à 2001, la fracture sociale a recommencé à s'élargir
dans notre pays à partir de 2002. Dans tous les domaines étudiés les
initiatives prises par le gouvernement Raffarin peuvent en effet se
caractériser par quelques constantes : accroître les privilèges des
privilégiés, flatter les préjugés des couches moyennes salariées ou
indépendantes, réduire les droits sociaux des couches populaires et
précarisées pour les « inciter » au travail. Rien d'étonnant à ce que
les inégalités s'accroissent à nouveau, même si J.L. Borloo veut mettre
en scène la fibre sociale de ce gouvernement en annonçant un plan de
cohésion sociale.

Nous n'avons nullement l'ambition d'être exhaustifs ; ainsi nous ne
reprenons pas l'analyse, déjà maintes fois faite par le mouvement
social, de la contre-réforme Fillon sur les retraites imposée au
printemps 2003 malgré de puissantes mobilisations. Cette lutte a su
poser la question du partage des richesses, en montrant que le
financement des retraites n'était pas un « fardeau insupportable » pour
la Nation mais posait la question de l'accroissement de la part du
salaire, direct et socialisé, dans la richesse créée annuellement dans
ce pays. Cette question du partage de la richesse est aujourd'hui encore
au coeur des enjeux de la réforme de l'assurance-maladie comme de la
politique fiscale ou de l'indemnisation du chômage. Tous les discours
savants des économistes néo-libéraux sur les lois d'airain de l'économie
ne sauraient nous le faire oublier : la politique est avant tout une
affaire de choix et de priorités. Ceux de ce gouvernement sont largement
rejetés par l'opinion publique, on comprend mieux pourquoi en se
référant au bilan qui suit.

Le 27 juillet 2004



*Cliquer ici pour télécharger le bilan social
de deux ans de gouvernement Raffarin :
Jean-Pierre Raffarin, « kamikaze du Medef » ?
(pdf, 440ko) *
red
 
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