ex-sovietisation et nouvel ordre international

Marxisme et mouvement ouvrier.

Message par zarta » 24 Juil 2004, 15:44

je ne voudrais pas sembler regretter l'ancien ordre international dans lequel l'Ouest était sous la coupe des Etats-Unis pendant que l'Est subissait le diktat moscovite, mais je m'interroge sur les conséquences de l'écroulement de l'Urss...
Depuis la fin de l'urss, les E-U cherchent à "reprendre" des territoires auparavant sous influence soviétique. Ce qu'ils ont réussi à faire en Europe centrale, ce qui est bcp plus difficile au Moyen-Orient et provoque différentes guerres (sous prétexte de lutte antiterroriste) : Afghanistan, Irak, bientot peut être la Lybie...
Idem en Afrique où certains Etats avaient l'aide de l'Urss et opéraient dans leur pays une certaine dictature. Toutefois, ces dictatures n'empêchaient-elles pas les guerres ethniques qui font au moins autant de morts que les dictatures, si ce n'est plus ?
Les Français ont toujours gardé une certaine influence dans ses anciennes colonies mais se révèle aujourd'hui totalement incapable de régler les conflits en Afrique. Du moins, c'est l'argument avancé par les américains qui en profitent pour intervenir et rester en Afrique (avec les Français et d'autres d'ailleurs).
La fin de l'Urss a aussi permis l'embargo américain sur cuba, là aussi provoquant peut être plus de ravage que la dictature elle même.
Ne serions-nous pas alors tenter de regretter la guerre froide, dans le sens où elle permettait au moins à certains pays d'avoir leur propre idéologie et une certaine indépendance, même s'ils étaient sous le joug soviétique ? Quant aux pays occupés militairement par l'urss, cette occupation ne protégeait-elle pas au moins des dérives nationalistes ? Que vaut la liberté de s'exprimer quand ce qu'on exprime n'est que meurtre et vengeance nationaliste, plus ou moins fasciste (la yougoslavie en est un bon exemple) ?
Enfin je ne voudrais pas être trop stal, mais enfin ya de quoi se dire que notre époque est plus difficile que la guerre froide parce qu'aujourd'hui le socialisme n'apparaît même plus comme une alternative possible (du moins officiellement), qu'il n'y a plus personne pour stopper les Etats Unis, qui vont s'approprier toutes les richesses du monde sans que personne ne bronche... A moins que la France pense faire obstacle ; puisqu'elle augmente son budget militaire, c'est bien que le gouvernement nous a trouvé des ennemis, non ? (lol)
N'était-il donc pas plus facile de lutter pour le socialisme avant 1989, même si l'urss l'avait détourné, que maintenant ?
zarta
 
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Message par Valiere » 26 Juil 2004, 18:25

La disparition de cette caricature de socialisme, la crise mortelle du stalinisme ne sont que de bonnes nouvelles par contre il faut s'interroger sur ce changement de système pacifiquement...
Aurait-on commis des erreurs quant à l'analyse de ces états ou de cet état "bureaucratique" ?
Le problème réside dans l'inexistence d'un parti révolutionnaire qui aurait pu donner une issue politique ouvrière à la crise de ces régimes...
Je donne mon avis pour lancer le débat car il m'interesse car comme beaucoup je m'interroge....
Valiere
 
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Message par Pascal » 26 Juil 2004, 19:03

(Valiere @ lundi 26 juillet 2004 à 19:25 a écrit :La disparition de cette caricature de socialisme, la crise mortelle du stalinisme ne sont que de bonnes nouvelles

Je suis très loin d'être aussi catégorique que toi. Et je ne pense pas que la réapparition du capitalisme en URSS soit une bonne nouvelle pour les ouvriers ex-soviétiques. Ainsi, en Ukraine, on assiste à une nouvelle épidémie de tuberculose et dans toutes les grandes villes de Russie et d'Ukraine des grands-mères, parfois médaillées "héroïnes du travail soviétique", survivent en faisant la manche ; on trouve aussi de plus en plus de gamins (dont certains ont à peine huit ans) qui vivent dans les rues, squattant des caves d'immeubles...

Je ne cherche pas à défendre l'ancien régime bureaucratique, mais on ne peut que constater que depuis l'éclatement de l'Union Soviétique, la situation s'est considérablement dégradée pour les travailleurs. Que la dictature de la bureaucratie stalinienne était pourrie, on est d'accord, mais il n'empêche qu'aujourd'hui c'est encore pire.
Pascal
 
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Message par Valiere » 26 Juil 2004, 19:40

La crise du stalinisme a réveillé les nationalismes, exacerbé les violences infra politiques...C'est du capitalisme en crise...On passe de la peste au choléra
Valiere
 
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Message par Nadia » 27 Juil 2004, 09:06

Toute l'administration est restée telle quelle, il faut toujours faire la queue pendant des heures et des jours pour obtenir tel ou tel papier, ou revenir le lendemain parce que l'employé qui s'en occupe n'est pas là.

Pour la santé, ben, faut mieux pas être malade ! Pour le dentiste, pareil, faut mieux ne pas avoir de caries ! tout un résumé.

Les salaires ? 100 dollars en moyenne en province, 400 à Moscou. Le pouvoir d'achat a beaucoup baissé, les gens se nourrissent souvent qu'avec des pâtes ou du riz (surtout au nord).

L'habitat ? A Moscou il y a beaucoup de gens qui veulent venir habiter et travailler dans la capitale, d'où un manque de logements. Il y a encore quelques "komunalka" (immense appartement communautaire), bien délabrées, s'ils ne sont pas rachetées par des gros riches. Les nouvelles constructions d'habitation sont des grandes tours en béton, on se demande comment ça tient debout, toujours plus loin en banlieue.
Actuellement, tous ceux qui habitent dans ces "hlm" paient un forfait fixe pour l'eau chaude et le téléphone urbain. Il est question actuellement de mettre des compteurs individuels, ce qui alourdira de beaucoup la facture pour la plupart.

Il n'y a plus de "liberté de la presse".
Nadia
 
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Message par Nadia » 27 Juil 2004, 10:02

(Daisy @ mardi 27 juillet 2004 à 10:47 a écrit :
(Nadia a écrit :Il n'y a plus de "liberté de la presse".


Tu peux préciser ?
La liberté de la presse existait-elle avant ? Quand ? Pourquoi a-t-elle disparu ?...

Merci
Une des dernières blagues de Poutine il y a qqs mois :
a écrit :La liberté de la presse n'a pas été bafouée, car elle n'a jamais existé en Russie.

Poutine avait fait fermer la chaîne de télé NTV (qui avait en autre une satire avec des marionnettes politiques), puis il y a un an environ, il a fait fermer TV6 qui appartenait à un "oligarque".
il y a parfois des assassinats de journalistes, quelques emprisonnement (dont Grigori Patchenko qui avait écrit un article sur le déversement de déchets radioactifs par l'armée dans le Pacifique), interdiction de tous les journalistes d'aller en Tchétchénie avec quelques assassinats louches. Il faut voir sur les sites des "reporters sans frontière" ou "amnisty international".

On peut voir aussi lors des dernières élections, Poutine a jeté en prison quelques jours avant le scrutin un de ses concurrents, un riche "oligarque" (Khodokovski ?).

Et aussi le fameux référendum en Tchétchénie, où les urnes étaient pleines alors que les rues étaient désertes.
Nadia
 
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Message par Valiere » 27 Juil 2004, 11:24

La destruction de l'union soviétique est une victoire de l'impérialisme et du capitalisme, je suis d'accord avec cela, je n'ai rien dit d'autres malgré les dires du camarade qui m'a précédé : Wolk si je ne m'abuse...
Les masses ont eu un rôle secondaire dans cette destruction, c'est le système stalinien, bureaucratique, miné de toutes parts qui s'est écroulé seul...
Quant au mur de Berlin, si les masses comme on les nomme ont été plus actives, ce ne fut pas le seul facteur....
Valiere
 
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Message par Nadia » 27 Juil 2004, 11:45

(Valiere @ mardi 27 juillet 2004 à 12:24 a écrit : La destruction de l'union soviétique est une victoire de l'impérialisme et du capitalisme, je suis d'accord avec cela, je n'ai rien dit d'autres malgré les dires du camarade qui m'a précédé : Wolk si je ne m'abuse...
Les masses ont eu un rôle secondaire dans cette destruction, c'est le système stalinien, bureaucratique, miné de toutes parts qui s'est écroulé seul...
Quant au mur de Berlin, si les masses comme on les nomme ont été plus actives, ce ne fut pas le seul facteur....
Le camarade qui t'a précédé, il s'appelle "wolf"... :whistling:



Ensuite, "le système stalinien, bureaucratique, miné de toutes parts" ne s'est pas vraiment "écroulé". Vu de Vaux-le-Penil peut-être, mais pas pour ceux qui vivent dans le (les) pays issu(s) de l'URSS.
Certes, c'était le grand bazar sous Eltsine, avec une criminalité businessienne qui explose, des salaires en chute libre, les privatisations semi-maffieuses, le crach de la monnaie... mais depuis, ça se calme, les salaires augmentent parfois (sans rattraper l'inflation), les trains roulent tout comme avant, l'administration fonctionne comme avant, ie lentement et avec backchichs, l'armée continue à emmener les jeunots au service militaire, les caves de la Lioublanka sont toujours utilisées et les bagnes sont pleins.... etc.
Dans les campagnes, il y a encore beaucoup de kolkhozes (ou sovkhozes je confonds toujours), il reste des coopératives d'Etat, d'autres ont disparu, laissant les anciens ouvriers et ingénieurs se débrouiller tous seuls.

Au lieu de nous lancer des généralités gratuites, pourrais-tu nous démontrer tes dires avec des faits précis ? Merci.



D'autre part, le capitalisme n'est pas tellement florissant en Russie. Faire du business est là-bas un métier particulièrement dangereux (ainsi que journaliste).
Nadia
 
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