(Lutte Ouvrière du 16 juillet 2004 a écrit :Saint-Denis (93) : l’électricité est un droit pour tous les usagers!
À Saint-Denis, en région parisienne, depuis deux mois les interventions des agents d’EDF GDF et les coupures de courant pour impayés se sont multipliées, provoquant la mobilisation de l’APEIS (association de chômeurs) et de militants de différentes organisations.
À la suite de cette première mobilisation, un réseau d’alerte contre les coupures de courant pour impayés s’est constitué sur la ville. Pour les empêcher, le centre EDF a été bloqué à deux reprises par une trentaine de personnes, soutenues par la CGT-EDF. Ces actions ont rencontré la sympathie des agents d’EDF, qui en ont assez de faire ce sale boulot. Parallèlement, des salariés d’EDF remettaient le courant chez des gens coupés, affirmant haut et fort que l’électricité est un bien vital dont les usagers ne doivent pas être privés pour des raisons économiques. Des tracts ont été distribués aux habitants pour les informer de ces actions.
Cette agitation n’est pas passée inaperçue et, vendredi 9 juillet, une délégation a été reçue par les responsables de l’agence EDF de la Région. Lors de cette entrevue, ceux-ci ont donné différentes informations. Un fonds de solidarité existe bien, pour venir en aide aux familles qui ont du mal à payer leur facture. Mais alors que la part versée par EDF à ce fonds est restée la même, celle versée par l’État a diminué. Pire dans certains départements, notamment dans les Hauts-de-Seine, la moitié des fonds n’avait pas été versée -du moins jusqu’en 2002- à ceux qui en avaient besoin, et les autorités se sont servies de cela comme prétexte pour baisser les subventions.
Les coupures ne sont jamais immédiates. Avant de couper complètement, EDF limite le courant à 3000 watts pendant un mois. À Saint-Denis, le nombre de gens ainsi limités à 3000 watts n’a fait qu’augmenter ces dernières années: 401 foyers en 2002, 458 en 2003, 438 à la fin du mois de mai 2004, et les responsables d’EDF ne cachaient pas qu’on pouvait atteindre les 800 foyers à la fin de l’année.
Au bout d’un mois, si la famille n’a pas fait la preuve de sa bonne foi, en commençant à payer ou en montrant qu’elle est soutenue par les services sociaux de la ville, on limite la puissance à 1000 watts, c’est-à-dire à rien (un radiateur consomme 1500 watts en moyenne, un aspirateur 1000 watts). Comme faisait remarquer un membre de la délégation, cela revient en fait à couper le courant.
Un salarié d’EDF a affirmé qu’il ne disposait pas du fusible qui permet de limiter la puissance à 3000 watts, si bien que, dans son centre, c’est 1000 watts immédiatement! À Saint-Denis, 416 familles étaient concernées fin mai par cette mesure. Combien le seront cet hiver? Et le plus consternant, c’est qu’on facture 45 euros cette limitation de courant à des gens démunis, alourdissant encore la facture impayée.
C’est d’autant plus révoltant qu’on sait que les salariés d’EDF, en voulant couper le courant dans la résidence secondaire de Seillière, ont découvert que ce dernier était branché en ligne directe sur le réseau et qu’il ne payait pas ses factures.
Correspondante locale
=D> pour cet article ! Et continuez agents d'EDF-GDF... c'est la bonne voie. Au nom de quoi la bourgeoisie aurait de l'électricité qu'elle ne paye pas tandis que dans le même temps des personnes démunies ne pouvant pas payer se voient privées de courant ?