que voici :
a écrit :Alain KRIVINE
Porte-parole
Montreuil, le 21 juin 2004
Chères Amies, Chers Amis,
L’adoption de la Constitution européenne par le
récent sommet de Bruxelles place les peuples du continent,
les gauches antilibérales et anticapitalistes, les
organisations du mouvement social, devant un défi
majeur.
Ce texte prétend constitutionnaliser le libéralisme
en Europe. Dans la logique qu’avait initié la
Convention présidée par Giscard d’Estaing, il entend
rendre irréversible la dictature des multinationales et
des marchés financiers, au prix d’un recul social toujours
plus prononcé, de la destruction des services
publics, d’un éloignement toujours plus grand des peuples
à l’égard des lieux de décision, donc d’une nouvelle
régression de la démocratie.
En un mot, la subordination des droits du plus grand
nombre à la logique de la concurrence généralisée va
représenter un nouveau point d’appui pour les politiques
que les différents gouvernements de l’Union
européenne cherchent à imposer à leurs populations, à
l’instar des attaques que MM. Chirac, Raffarin et
Sarkozy orchestrent en France contre l’emploi, les services
publics ou le système de protection sociale.
Il est capital de mettre en échec le projet de société
que dessine cette Constitution. Non pour favoriser des
replis chauvins ou nationalistes, tels que les prônent les
courants souverainistes oui l’extrême droite. Mais au
contraire pour donner à l’idée européenne de nouvelles
fondations, qui l’émancipe d’un capitalisme prédateur
et qui la réconcilie avec le progrès social, la paix, la
démocratie, le développement durable, la coopération
entre les peuples de la planète.
La direction nationale de la LCR, réunie les 19 et 20
juin, s’est en ce sens prononcée pour l’enclenchement
rapide d’une grande campagne unitaire en faveur d’un
référendum qui permette aux salariés, à la jeunesse,
aux acteurs des luttes sociales ou altermondialistes
d’opposer un « non » de gauche majoritaire au libéralisme
constitutionnalisé, c’est-à-dire un « non » anticapitaliste
et antilibéral.
Nous nous adressons aujourd’hui à votre organisation,
comme à toutes celles qui peuvent partager la
même préoccupation et la même volonté.
Si vous en êtes d’accord, une première réunion
exploratoire de toutes nos formations pourrait se tenir
le jeudi 1er juillet, à 18 heures,
au siège des fédérations parisiennes de la LCR (27,
rue Taine, 75012 Paris).
D’ici là, nous pourrions convenir par téléphone des
modalités et de l’ordre du jour de cette première rencontre.
En l’attente, nous vous prions de croire, Chères
Amies, Chers Amis, en l’expression de nos sentiments
les meilleurs.