Le PS évoque une crise de régime

Tout ce qui touche de près ou de loin à l'actualité politique en France

Message par faupatronim » 16 Juin 2004, 11:09

(Nadia @ mercredi 16 juin 2004 à 12:03 a écrit : Nan, sérieux, les "Chirac dehors", ça m'a passé, depuis l'épisode au fort de Brégançon...
:sygus:
faupatronim
 
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Message par Mariategui » 16 Juin 2004, 11:26

Cela dit, je remarque que les gens de CPS et même les filochistes et autres Présumey du PS continuent d'analyser le parti socialiste comme un parti ouvrier en se fondant sur le simple fait que les prolos votent toujours pour eux.
A cet argument, on peut opposer deux choses, des taux d'abstentions du prolétariat historiquement très élevés dans cette décennie et le fait que les élections sont toujours utilisées de facon pragmatique (et c'est là que le bât blesse pour nous) par les électeurs. Ils utilisent le vote PS pour contrer le gouvernement en place (et d'aileurs, comme ils ont utilisé le vote Chirac fracture sociale à une époque). Comme aux Etats Unis ils utilisent le vote démocrate pour contrer les républicains. Pourtant, nous n'avons pas de problème pour dire que les républicains et les démocrates sont tous les deux des partis bourgeois.

JE trouve que la question du pouvoir, qui se pose en effet, est révélatrice des transformations de la socialdémocratie francaise. Désormais, ele n'est plus candidate a pouvoir et les faits l'ont montré. Après deux victoires remarquables aux élections, je l'avoue, elle a refusé de mener l'offensive pour la dissolution de l'assemblée et des nouvelles élections. Pourquoi? Sûrement parceque cette position dans l'opposition leur convient en dernière instance. La PS a accepté entièrement le cadre de la société capitaliste. Et ils sont conscient qu'en acceptant ce cadre, les réformes menées par la droite sont inévitables. Dans ces conditions, ils font le choix de jouer le rôle de l'opposition de sa majesté pour ne pas payer le prix politique des mesures qui sont menés.
Tout ca pour dire que l'acceptation par le PS de la gestion des affaires courantes de la bourgeoise est totale. LA "prise du pouvoir" est hors de question pour eux. Ils ont définitivement accepté le deal de la complémentarité et de l'alternance.

Que faire? Lutter contre le gouvernement, bien sûr. Mais pour autant dire que la solution PS-PC (cela dit, je ne comprends pas qu'est ce qu'à CPS contre les Verts, car si les VErts sont un parti bourgeois, je ne vois pas pourquoi le PS serait un ouvrier) en est une, c'est une erreur. Parcequ'ils méneraient la même politique.

Je ne dis pas que le PS et la droite soient la même chose. En effet, l'histoire, même lointane, joue toujours dans les attachements affectifs à un parti. Mais ils sont profondément complémentaires. Les victoires rapides obtenues par la droite ne peuvent pas être comprises sans le travail de sape de la socialdémocratie. La droite est victorieuse non pas parcequ'elle est forte mas parceque la CO est faible. Elle, la CO, est profondément meurtrie et décomposée. Or, cette décomposition est directement liée au rôle des socialdémocraties. Une nouvelle politique, une nouvelle solution un nouveau parti pour la classe ouvrière urge car le PS-PC ne peuvent plus jouer ce rôle.
Mariategui
 
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Message par Nadia » 16 Juin 2004, 11:30

Taxer le PS de principal parti ouvrier, c'est limite de la calomnie...

On rappelle Jospin ? :bounce: Ou bien on réveille Hollande ?

Qu'ont-ils de bien à proposer ? RIEN ! C'est bien là le problème et que seuls les CPS croient encore autant au PS.
Nadia
 
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Message par faupatronim » 16 Juin 2004, 11:33

[quote=" (wolf @ mercredi 16 juin 2004 à 11:31"]
Eh bien, vous ne dites même pas "dehors Chirac!" (en tout cas dans vos édito).
Répondons une nouvelle fois au moulin à prières de CPS...

Tu as beau clamer "Chirac dehors !" "A 1000000 devant le parlement !" En quoi colles tu à la réalité des luttes actuelles ? Qui en parle aujourd'hui autour de nous (à part, démagogiquement, les minorités du PS) ? Bien sûr, ce serait bien de foutre dehors Chirac. Mais pour le remplacer par un gouvernement PS qui a fait à peu prêt la même politique que celle menée aujourd'hui ? C'est un moyen étrange de donner à la classe ouvrière la conscience qu'elle ne doit compter que sur ses propres luttes sans faire confiance aux politiciens bourgeois. C'est même une sorte d'abdication : "au PS de prendre la suite". Mais, tu nous diras, sans ministres bourgeois et par l'action des masses ! Sans ministres bourgeois c'est une fanfaronnade. Parce que je ne connais aucun dirigeant du PS qui n'ait fait son choix, celui de défendre la bourgeoisie. Par l'action des masses ça me semble faux aussi. Si des centaines de milliers de personnes sont prêtes à se mobiliser pour renverser le gouvernement, il faut leur proposer "gouvernement PS/PC sans ministres bourgeois ? :wacko: Ce serait enfoncer des illusions graves dans les têtes dans un moment où ces gens se mettraient à se poser des problèmes hautement politiques.

Mais ce raisonnement que vous tenez n'est de toute façon pas très gênant puisqu'il ne préoccupe que vous et, malheureusement, pas des milliers de personnes.

Donc fait ton agitation politique, personne ne te le reproche. Mais ne viens pas reprocher à LO de ne pas reprendre tes mots d'ordre qui sont à milles lieues de ce qui préoccupe les travailleurs autour de nous (et, je pense, bien plus largement dans la société).
faupatronim
 
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Message par Mariategui » 16 Juin 2004, 12:01

(polo2001 @ mercredi 16 juin 2004 à 12:46 a écrit : mariatégui...
Le PS reste tjs un parti ouvrier-bourgeois ne serait ce que par ces liens avec les syndicats ouvriers (nouveaux liens avec la CGT, liens historiques avec FO) et enseignants (UNSA-Education, certains dirigeants de la FSU)...bien entendu en son sein, il existe des élèments bourgeois qui souhaite le transformer en parti bourgeois (type parti démocrate us)...mais la transformation (ou plutot liquidation de cette nature ouvrière du PS= n'a pas eu lieu et le PS reste la représentation n° 1 de la CO (qu'on le veuille ou non)...sans quoi la stratégie du PT par exemple serait validé
Justement, sur ce point, je pense que les liens organiques qui existaient entre le PS et les syndicats se sont beaucoup affablis dans le temps. Désormais, je trouve que les doubles appartenances se font plutôt plus rares et que la capacité de pression du PS sur les bureaucraties syndicales est plus faible qu'avant. Si syndicats et PS se retrouvent, c'est parceque leurs deux bureaucraties ont intérêts à s'acoquiner puisqu'elles partagent en effet le même programme politique:la cogestion du capitalisme.

Pour moi, le caractère ouvrier d'un parti se voit dans les liens organiques qu'il a avec la classe. Sur le plan organisationnel, ces liens organiques s'expriment à travers un fonctionement en cellukle. Les cellules sont pour moi vitales car elles sont le vecteur de l(influence du parti sur la classe ouvrière mais aussi parcequ'elle agissent comme une caisse de résonance des désirs de la classe ouvrière sur le parti. En d'autres termes, une radicalisation de la classe ouvrière s'exprimait aussi dans le passé par une radicalisation de ces partis ouvriers.
Revenons au PS. sur le plan organisationnel, ces sections à 1500 persones qui se réunissent à 10 deux fois par an. Franchement, nous sommes loin du compte. Sinon, si tu te souvies des mobilisations pour les retraites, on a été face à une véritable radicalisation du prolétariat. Mais le PS est resté sur ses positions embarassées et attentistes. Bref, que dalle comme évolution. Le PS est de plus en plus extérieur à la CO.

Plus "tactiquement". Nous parlos d'une évolution. Je suis sûr que CPS partage l'analyse de la décomposition du mouvement ouvrier et de ses liens avec le PS. Personnellement, mon positionnement comme militant CR est aussi d'oeuvrer pour la rupture définitive de ses liens et des illusions. c'est aussi notre tâche comme révolutionnaires.

Sinon, sur le PT. je ne pense pas qu'ils ait eu forcément tort. Mais ils se sont trmpés sur deux points: un nouveau parti, ca ne se décrate pas bureaucratiquement et deux, ce n'est pas parcequ'on dilapide son héritage et qu'on met les réquisits au minimum (recconnaissance de la lutte de classe???????) que les gens vont venir.
Mariategui
 
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Message par eamc » 16 Juin 2004, 12:53

a écrit :Pour moi, le caractère ouvrier d'un parti se voit dans les liens organiques qu'il a avec la classe. Sur le plan organisationnel, ces liens organiques s'expriment à travers un fonctionement en cellukle. Les cellules sont pour moi vitales car elles sont le vecteur de l(influence du parti sur la classe ouvrière mais aussi parcequ'elle agissent comme une caisse de résonance des désirs de la classe ouvrière sur le parti. En d'autres termes, une radicalisation de la classe ouvrière s'exprimait aussi dans le passé par une radicalisation de ces partis ouvriers.
Revenons au PS. sur le plan organisationnel, ces sections à 1500 persones qui se réunissent à 10 deux fois par an. Franchement, nous sommes loin du compte. Sinon, si tu te souvies des mobilisations pour les retraites, on a été face à une véritable radicalisation du prolétariat. Mais le PS est resté sur ses positions embarassées et attentistes. Bref, que dalle comme évolution. Le PS est de plus en plus extérieur à la CO.

Le Parti Socialiste Unifié-Section Francaise de l'Internationale Ouvrière, n'a jamais été organisé en cellule d'entreprise...
Pourtant, il a été le parti de la classe ouvrière française, il y a longtemps, il a été le parti de l'impérialisme à partyir de 1914, et sous les crilmes de la politique stalinienne, il est redevenu plus fréquentable à partir des années 1930...
A la fin de la seconde guerre mondiale, on a un peu le même schéma: des guerres coloniales au PSU, puis à artir d'Epinay, c'est devenu un lieu important où pas mal de militants ouvriers s'y sont retrouvé ( 1974...) et en même temps, il est devenu l'aimant de nombreux jeunes énarques soucieux d'améliorer leur carrière.
Le PS est le lieutenant ouvrier de l'impérialisme dans la classe ouvrière. S'il est devenu bourgeois, Quand ?
Aujourd'hui ,la gauche du PS est visible. Les militants de la CFDT Auvergne qui ont rejoint la CGT sont pour une bonne part encarté au PS. Même si cette "gauche" du PS a beaucoup de limites.
eamc
 
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