EDF: la CGT en appelle à Chirac -

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EDF: la CGT en appelle à Chirac



mardi 15 juin 2004 (Reuters - 12:30)

PARIS - Bernard Thibault, secrétaire général de la CGT, appelle Jacques Chirac à geler le projet de nouveau statut d'EDF et de GDF tandis que quatre syndicats ont lancé une journée de manifestations en France.

Cet appel, sur fond de manifestations et de coupures de courant ciblées, dont plusieurs personnalités ont été victimes dans la nuit de lundi à mardi, semble avoir peu de chances d'être entendu d'ici mardi soir.

Le chef de l'Etat a déclaré lundi à Aix-la-Chapelle que le gouvernement Raffarin devait continuer sa tâche et que les réformes engagées devaient "s'inscrire dans la durée".

Affirmant que le projet serait examiné comme prévu, Patrick Devedjian a mis en garde la CGT, syndicat majoritaire, contre une épreuve de force, alors qu'on sondage Ipsos montre que 77% des Français condamnent les coupures sauvages.

"Dans une démocratie, qui décide ? la rue ou le Parlement ? Le Parlement est saisi, c'est lui qui représente la Nation, EDF appartient à la Nation", a déclaré Patrick Devedjian sur LCI.

"EDF n'appartient pas à la CGT", a ajouté le ministre, lui-même victime, lundi, d'une coupure de courant dans son château du Gers, à Courrensan =D> .

Bernard Thibault a reproché pour sa part au gouvernement de rester sourd à la fois au résultat des élections européennes et régionales et à la mobilisation des salariés des deux entreprises publiques.

"Une décision de cette nature, de cette importance, ne peut pas se prendre lorsqu'il y a autant de controverses, lorsque l'on n'a pas accepté d'autres contre-expertises sur les autres possibilités nous permettant de répondre au défi d'EDF et de GDF", a-t-il dit sur RTL.

"On se rend compte aujourd'hui qu'on a tendance à ne pas vouloir interpréter les élections. Ça pose un problème dans une démocratie", a-t-il ajouté.

COUPURES CIBLEES

Bernard Thibault, qui sera reçu jeudi par le Premier ministre Jean-Pierre Raffarin, ne voit pas "à ce stade" de "compromis se dessiner".

Le dirigeant syndical a ajouté que le projet prêté au ministre des Finances Nicolas Sarkozy de différer l'ouverture de capital, prévue de toute façon en 2005, n'était "pas plus recevable aujourd'hui que dans quelques mois".

Le président d'EDF, François Roussely, a refusé d'envisager un retrait du projet de loi malgré les perturbations sur le réseau organisées par les syndicats.

Invité sur Europe 1, il a affirmé que la sécurité des centrales nucléaires n'était pas menacée par les coupures sauvages d'électricité.

"Personne ne joue avec les centrales nucléaires, elles sont sous le contrôle d'une autorité de sûreté. Le droit de grève est, bien sûr, reconnu dans notre pays. Il est, dans le domaine de l'électricité, exercé dans des conditions particulières", a-t-il expliqué.

En levée de rideau de leur journée de manifestations, les agents d'EDF et de GDF ont procédé dans la nuit à de multiples coupures de courant visant notamment des personnalités.

L'alimentation d'une résidence secondaire d'Ernest-Antoine Seillière, président du Medef, à Arcachon (Gironde), a été ainsi coupée =D> .



   
© REUTERS. Photo d'archives.

Bernard Thibault, secrétaire général de la CGT, appelle Jacques Chirac à geler le projet de nouveau statut d'EDF et de GDF tandis que quatre syndicats ont lancé une journée de manifestations en France.