La réalité de la psychanalyse

Et lutte contre les pseudo-sciences et les obscurantismes

Message par faupatronim » 09 Juin 2004, 16:42

(canardos @ mercredi 9 juin 2004 à 17:12 a écrit : alors, quand ROLAND GORI,(...) proclame son dégout tout en dénonçant les thérapies comportementales, j'aimerais bien qu'au dela de son indignation il fasse apparaitre ces biais qui rendraient l'étude de l'inserm fausse et partiale et qu'il définisse un protocole alternatif de mesure de l'efficacité des psychotherapies psychanalytiques.

En dehors de toute appréciation sur l'étude de l'INSERM, je trouve aussi la théorie comportementale assez repoussante dans son principe. Il s'agit effectivement de dressage pavlovien pour faire disparaitre des symptomes. Ca a un côté dégradant car le patient est dressé à "bien" se comporter, sous entendu qu'il se comporte mal et qu'il faut qu'il fasse un effort pour être "normal". On en déduit assez rapidement que ceux qui ne connaissent pas d'amélioration de leur état en sont responsables, ne font pas d'effort.

Alors on peut juger que leurs réactions, en bout de traitement, sont modifiées pour singer la "normalité". Mais sont ils guéris pour autant ? J'en doute. C'est certainement en cela qu'il est très difficile de chiffrer la réussite.

Je ne défend pas pour autant complètement la psychanalise. Je suis loin d'être assez compétent pour le faire. Mais il me semble que le principe, c'est à dire trouver un sens à sa souffrance, et pas seulement faire cadrer par tous les moyens un comportement à la "normalité", est plus sain.

J'ai posté aussi cette réaction parce que la troisième partie me semble pas mal vue, sur la volonté de faire du fric avec les maladies mentales. Et cela m'étonnerait fort que les députés UMP se soient lancé dans une réforme sur le soin des maladies mentales par pure volonté d'améliorer la santé publique. Il y a de forts intérets financiers qui se jouent. Les laboratoires, bien sûr, mais aussi les groupes de cliniques privées qui voient dans ces techniques comportementales un marché juteux du genre "guérissez votre anorexie en 6 semaines à la clinique machin" ou "faite faire la vaisselle en 3 mois à votre enfant autiste par la clinique truc"...
faupatronim
 
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Message par james saint-angel » 09 Juin 2004, 21:26

La psychanalyse est une méthode d'investigation de l'inconscient… Elle peut être une méthode de soins intéressantes pour des personnes consentantes…
Mais pourquoi cette théories est elle encore IMPOSEE en France lors de thérapies avec des clients présentant un trouble du spectre autistique ?

Voici un témoignage :

a écrit :· Le thérapeute peut (va) perdre le contrôle d'outils thérapeutiques tels que transfert/contre-transfert en raison de la manière radicalement différente dont les personnes autistes interagissent. Cette situation se produit généralement sans que le thérapeute comprenne qu'il/elle a perdu le contrôle. (L'effet se traduit parfois par ce que le thérapeute assimile à un contre-transfert difficile, ex. des sentiments de dégoût envers le client).

· Dans le cadre des paradigmes où ces théories sont utilisées, la connaissance du mouvement de défense des personnes handicapées se révèle médiocre. La sensibilisation à l'importance de développer une identité positive du handicap fait défaut, par exemple le fait d'avoir comme modèles de rôle positifs des personnes autistes plus âgées. On note également une absence de discussion éthique afin de déterminer si la façon utilisée par une majorité pour nouer des relations, doit être perçue comme étant la " meilleure ".

· Il y a de nombreux rapports émanant de personnes autistes de haut niveau victimes de mauvais traitements et de préjudices ou ayant l'impression de na pas être écoutées ni comprises lors de traitements psychanalytique. Dans la pratique, tous les cas faisant état de " succès " sont fondés sur des rapports de présentant uniquement le point de vue subjectif du thérapeute.

· Les théories psychanalytiques n'ont pas été élaborées pour des personnes présentant des psychismes radicalement différents pas plus que les outils fondés sur ces théories n'ont été conçus à cette fin. Cela signifie que la théorie de la relation d'objet, extrêmement populaire en Suède par exemple, ne sera pas applicable. Le même principe prévaut pour les interprétations symboliques ou l'utilisation de théories sur la projection et les mécanismes de défense. Certains psychothérapeutes ne reconnaissent néanmoins pas ce point de vue et estiment savoir ce qui se produit, comme cela transparaît dans les nombreux récits officiels ou non de personnes autistes et de leurs parents, alors qu'en fait ils n'en n'ont pas la moindre idée !

Veuillez noter que ceci ne signifie pas que la vie intime des personnes autistes est insignifiante ni qu'elles ne peuvent tirer profit (si elles disposent du niveau de fonctionnement approprié/QI) d'un soutien socio-psychologique. Cela signifie tout simplement que le conseiller doit faire fi des outils et théories psychodynamiques susmentionnés et se concentrer en lieu et place sur les sentiments, les pensées et les actions à un niveau plus concret. Cela implique également que le thérapeute dispose d'un niveau de connaissance de l'autisme (et des handicaps, plutôt que des maladies) approprié, mis à jour et détaillé. Il est également important de reconnaître que ce n'est pas et ne doit pas être l'autisme même qui est traité par le counseling (assistance socio-psychologique), mais les syndromes secondaires ou le fait de vivre avec l'autisme. Cela peut être comparé au soutien des personnes sourdes ou aveugles ; vous ne pouvez vous attendre à ce qu'elles entendent ou voient mieux des suites de leur traitement, mais devez veiller à ce qu'elles puissent faire face à l'existence, une existence qui intègre un handicap présent à vie.

Gunilla Gerland, 1998.

La psychanalyse est dangereuse car elle est imposée à tous enfants autistes en France à quelques exceptions près ( de plus en plus nombreuses, heureusement ) sans que les parents encore largement culpabilisés ne puissent s’y opposer… C’est aussi l’école psychanalytique pédopsychiatrique française qui a créé cette fable des enfants psychotiques par l’intermédiaire des écrits insensés de Françoise Dolto dont certains extraits sont restés édifiants de cruauté à l’égard des enfants autistes et soit-disant "psychotiques"…

James Saint-Angel
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Message par Louis » 09 Juin 2004, 21:41

la question (qui n'est pas nouvelle et qui n'est pas spécifique a la psychianalyse) c'est : qu'est ce que c'est qu'une "science", et une "vérité scientifique" ? Beaucoup de gens font une confusion entre "vérité scientifique" et "vérité" tout cours ! Rojo ou canardos sont trés soucieux d'établir la scientificité d'une théorie, mais ils savent bien qu'on ne peut demander de démontrer le marxisme comme on démontre la physique...

a écrit :et c'est bien tout le probleme: les psychanalystes ont toujours refusé de mesurer eux meme l'efficacité de la psychanalyse, ils l'ont meme défini à priori comme non comparable et non mesurable... et quand d'autres qu'eux le font ils crient au scandale...[

tant que la psychanalyse n'aura pas défini des protocoles qui permettent d'évaluer sa validité et son efficacité, elle ne pourra pas etre considerée comme une science, tout au plus comme une recette de cuisine qui peut marcher dans certains cas sans qu'on sache vraiment pourquoi....



C'est bizarre, mais ça me fait penser a une vieille vanne polonaise : est ce que le marxisme est du "socialisme scientifique" ? Non, sinon on aurait commencé par l'expérimenter sur les annimaux !

Ce qui m'a toujours semblé un peu louche dans l'épistémologie telle qu'elle est débattue ici, c'est qu'on dirait qu'il n'y a rien de spécifique aux différents "champs" de la science ! En particulier sur le rebattu sujet de la différence entres sciences "exactes", "sociales", "humaines" ! D'autant plus si on s'intéresse a des théories "critiques" comme le marxisme et la psychianalyse... Critiques parce qu'elles visent a mettre "a plat" les relations de pouvoirs et de puissance qui existent en montrant qu'elles ne sont en rien "naturelles" ! non, le marché n'a rien de naturel, pas plus que la "famille" telle que nous la connaissons !
Louis
 
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Message par Louis » 09 Juin 2004, 22:05

je n'ai pas cité popper non plus ? Il me semble avoir précisé que popper avait été trés a la mode quand il s'agissait d'attaquer le marxisme et la psychianalyse. Depuis que ces deux théories ne sont plus a la mode, l'épistémogogie du monsieur n'est plus autant a la mode...

sur l'origine "organique" des toc, de l'autisme et de la schizophrénie; il semble qu'il y ait une base organique a ces affections... Mais pour le moment, rien n'indique que "l'organique" explique tout, loin de la...

depuis le début de la psychianalyse, celle ci se confronte aux psychioses et aux névroses Et alors qu'elle semble plutot bien se débrouiller pour les secondes, l'efficacité clinique vis a vis des premieres a toujours été remise en cause pas pas mal de personnes, dont pas mal de psychianalystes !

Et l'inconscient c'est comme la lutte des classes, ça ne peut etre prouvé scientifiquement... Pourtant, la lutte des classes existe !
Louis
 
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