par alex » 10 Juin 2004, 14:11
Ouest-France du jeudi 10 juin 2004
Edition : Quimper
Rubriques : Quimper Ville
Hélène Defrance conduit la liste LCR-LO Hélène Defrance (à droite), accompagnée de la Quimpéroise Janine Carrasco, 17e sur la liste LCR-LO de la circonscription Ouest : « Les frontières n'existent plus pour les capitaux. Alors, pourquoi les maintenir pour les hommes ? » Elle préconise une Europe sans frontières entre les peuplesHélène Defrance, 54 ans, enseignante, conseillère municipale à Nantes, conduira la liste commune de Lutte ouvrière (LO) et de la Ligue communiste révolutionnaire (LCR) aux élections européennes du 13 juin. Elle affirme que l'Europe unie des travailleurs, ans frontières entre les peuples, c'est l'avenir.Enseignante en arts plastiques dans un collège de la banlieue nantaise, Hélène Defrance, 54 ans, conduit la liste commune que soutiennent Arlette Laguiller pour Lutte ouvrière et Olivier Besancenot pour la Ligue communiste révolutionnaire.Elue conseillère municipale de Nantes en 2001, « sur la liste Lutte ouvrière et non sur la liste de la gauche plurielle du maire », précise-t-elle, elle affirme défendre « le point de vue des travailleurs, des chômeurs et des couches populaires ».A ce titre, elle revendique sa participation active, en mai et juin 2003, aux mouvements de grève de la fonction publique dans l'Education nationale, contre le projet de loi du gouvernement Chirac-Raffarin sur les retraites.Ce n'est pas la première fois que les deux partis dits d'extrême gauche se présentent ensemble. Les deux organisations sont représentées au Parlement par cinq eurodéputés.La Quimpéroise Janine Carrasco 17e sur la listeVenue mardi soutenir la Quimpéroise Janine Carrasco, qui figure en 17e position sur la liste de la circonscription Ouest, Hélène Defrance affirme s'opposer à « l'Union européenne actuelle, dont le fonctionnement n'est pas démocratique et qui défend les intérêts du grand capital. Cette Europe, explique-t-elle, est uniquement conçue pour accroître les profits des industriels et des groupes financiers. »« Nous préconisons l'interdiction des licenciements dans les entreprises dégageant des bénéfices et nous sommes hostiles aux subventions accordées au secteur privé. L'argent public doit aller au public », déclare sans ambages Hélène Defrance, qui note que « si les actionnaires d'Alstom s'en tirent avec le milliard et demi d'Euros de l'Etat, ce n'est pas le cas des 8 500 travailleurs que l'on prévoit de licencier. »Elle fustige aussi le RMA, « véritable remise en cause du droit du travail », dénonce les milliards détournés par les patrons et l'Etat à la Sécurité sociale (« de l'argent pris dans la poche des travailleurs »), tire le signal d'alarme sur « la privatisation rampante des hôpitaux » et affirme : « Nous n'avons pas peur de dire que nous allons bouleverser les rapports de force. Les exclus ont besoin d'une force politique et sociale pour imposer leurs conditions. »« Nous ne sommes pas contre l'Europe en elle-même, conclut-elle. Mais nous sommes pour une Europe unie, débarrassée de ses fonctionnaires qui décident à la place des élus. Les frontières ne devraient plus exister. Elles n'existent d'ailleurs plus pour les capitaux. Alors, pourquoi les maintenir pour les hommes ? Le seul vote utile, dimanche, c'est d'envoyer au parlement européen des députés qui seront vraiment les porte-parole des travailleurs et des classes populaires. »
Recueilli par Jean-Yves MANAC'H.