a écrit :LO et la LCR se félicitent d'avoir su créer "un microclimat"
LE MONDE | 07.06.04 | 14h40
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Arlette Laguiller et Olivier Besancenot ont réuni 4 000 personnes au Zénith, à Paris, le 6 juin.
C'était le grand meeting des listes communes Ligue communiste révolutionnaire - Lutte ouvrière pour les élections européennes. Dimanche 6 juin, les deux formations d'extrême gauche ont rempli la salle parisienne du Zénith, non sans un certain soulagement.
"Ce sera pour nous un test. On verra si on arrive à créer un microclimat, à aller à l'encontre de l'apathie ambiante", avait averti Olivier Besancenot, tête de liste LCR-LO en Ile-de-France. Au final, les 4 000 places ont été occupées, rassérénant les deux organisations sur leur capacité de mobilisation. "Dans les conditions de cette campagne, où pour tout le monde les réunions publiques sont clairsemées, c'est pas mal", confiait ainsi François Sabado, membre du bureau politique de la LCR.
Depuis les régionales, la LCR et LO ne sont, en effet, plus sûres de rien. Et redoublent de prudence. Chants de lutte, marée de drapeaux rouges, slogans rythmés du pied, les militants dans la salle se dopent le moral, à une semaine du scrutin. Devant l'assistance, sous une large banderole "Pour l'Europe unie des travailleurs, sans frontières entre les peuples", Arlette Laguiller, porte-parole de LO, a fustigé le nouveau mode de scrutin prévu pour ces élections. "Un système débile", a-t-elle lâché, où "la représentation proportionnelle est falsifiée" et où "les huit circonscriptions n'ont rien à voir avec rien".
"RUPTURE"
"L'intention est surtout de garantir une représentation aux grands partis qui se partagent le pouvoir", a-t-elle dénoncé. " Le seul vote utile, a-t-elle poursuivi, c'est de rejeter les représentants politiques des classes possédantes, qu'ils se réclament ouvertement du grand patronat" - désignant ainsi "les partis qui défendent le gouvernement Chirac-Raffarin" - ou qu'ils "prétendent agir pour les classes populaires" - allusion au Parti socialiste, dont elle avait, quelques instants auparavant, estimé qu'il est "juste un peu moins cynique, mais plus hypocrite" que la droite.
Plaidant à nouveau pour une "rupture politique à gauche", Olivier Besancenot a également longuement insisté sur la nécessité "d'une rupture en Europe". "Une autre Europe est possible aussi bien contre l'Europe libérale que contre tous les souverainismes", a-t-il souligné, en réclamant " des critères de convergence démocratiques et sociaux". "Pourquoi est-on capable de faire quelque chose quand il s'agit de monnaie unique et pas quand les droits sociaux élémentaires sont concernés ?", s'est-il encore interrogé.
Tour à tour, les deux figures de LO et de la LCR sont revenues sur les manifestations de la veille "pour la défense de la Sécurité sociale". A cette occasion, Mme Laguiller s'en est prise aux directions syndicales. "Il faut mettre les Bernard Thibaut, les François Chérèque, les Jean-Claude Mailly au pied du mur", a-t-elle déclaré. "En quelques jours de grève générale, on a souvent obtenu beaucoup plus que sous vingt ans de gouvernement de gauche", a, pour sa part, ajouté M. Besancenot.
Caroline Monnot
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Mme Buffet : "Il faut un nouveau traité européen"
Marie-George Buffet, secrétaire nationale du PCF, a dénoncé, samedi 5 juin à Marseille, le projet de Constitution européenne issu de la Convention présidée par Valéry Giscard d'Estaing, estimant qu'"il n'y aura pas d'Europe sociale avec la "Constitution Giscard" (...)". "Il ne peut pas y avoir de projet social en France si on laisse passer ce projet", a-t-elle déclaré lors d'un meeting au palais des sports de Marseille, devant un millier de personnes. "Je vais vous faire faire un cauchemar : imaginez que dans la Constitution française, on inscrive la politique de Raffarin... Eh bien c'est exactement ce qu'ils sont en train de faire. Ils veulent inscrire dans le marbre de la Constitution européenne cette politique libérale", a-t-elle regretté. "Nous allons essayer de casser cette camisole libérale", a ajouté Mme Buffet.
Elle a également estimé que l'Europe, qui s'est "mal construite dès le début", avait besoin d'un "nouveau traité", "qui vise à l'harmonisation des droits sociaux". "Il faut refonder la construction européenne", a plaidé la secrétaire nationale du PCF.