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Dieudonné relaxé en appel pour ses propos sur ben Laden
Reuters | 02.06.04 | 00h00
PARIS (Reuters) - La cour d'appel de Paris a confirmé mercredi la relaxe de Dieudonné prononcée en première instance en juillet 2003, après les propos de l'humoriste français qui disait préférer "le charisme de ben Laden à celui de George W. Bush".
Comme le tribunal correctionnel, la cour a considéré que ces propos ne constituaient pas une "apologie du terrorisme", contrairement à ce que soutenait le parquet, qui souhaitait une condamnation à une peine d'amende et de prison avec sursis et avait fait appel.
Les propos de Dieudonné avaient fait scandale. "Ben Laden restera dans l'Histoire, sa notoriété est internationale et indiscutable. Pour moi, c'est le personnage le plus important de l'Histoire contemporaine (...) Il est seul contre la plus grande puissance du monde", avait dit l'humoriste dans une interview à "L'Echo des savanes" en février 2002.
"Donc, forcément, cela impose le respect. Je préfère le charisme de ben Laden à celui de Georges W. Bush", ajoutait-il.
Les juges ont estimé que ce respect concernait le rôle international pris par Oussama ben Laden et qu'il ne constituait pas une apologie de son action, d'autant que Dieudonné exprimait dans la même interview son opposition à toute forme de violence.
C'est la seconde relaxe en une semaine pour Dieudonné, après celle prononcée le 27 mai par le tribunal de Paris dans une autre poursuite pour "diffamation raciale" engagée par le parquet après un sketch présenté en décembre 2003 sur France 3.
Le parquet a encore fait appel de cette relaxe et Dieudonné sera donc rejugé devant la cour dans un délai de six mois à un an.
Mercredi, Dieudonné a dénoncé devant les journalistes "un acharnement infondé et étonnant".
Vêtu d'un treillis militaire, du chapeau et des papillotes des juifs traditionalistes, Dieudonné avait, dans le sketch litigieux, demandé ironiquement aux jeunes de rejoindre "l'axe du bien américano-sioniste" avant de conclure son propos par un salut nazi et le cri "Isra-Heil !".
le tribunal a considéré dans ce cas qu'il ironisait sur les colons juifs radicaux et non sur les Juifs dans leur ensemble.
La seule condamnation récente de l'humoriste est l'amende de 5.000 euros pour "injures raciales" prononcée par le tribunal d'Avignon le 26 mai, à la suite de ses propos sur les Juifs dans une interview au journal Le Monde.