Arc-bouté sur les dogmes léninistes qui lui ont permis de subsister durant la période d’hégémonie stalinienne, l’ère nouvelle l’a pris à contre-pied. Sa carapace sectaire et son vernis marxiste ne constituent en rien une perspective pour le prolétariat du XXIe siècle. Exit la LCR, embourgeoisée jusqu’à l’os, qui a largué son héritage et se plonge avec délice dans la vulgate libérale-libertaire. Lutte Ouvrière se survit à l’abri du discours misérabiliste d’Arlette Laguiller, souvent sympathique mais bien limité politiquement, et, osons le dire, intellectuellement.
Le Parti des Travailleurs demeure plus fidèle à la tradition communiste, et tente de rester en prise sur le réel. Campagnes contre l’Europe de Maastricht et la décentralisation, défense des acquis sociaux et de l’école républicaine. Mais ces tentatives d’ouverture demeurent tactiques, en surface d’un blindage identitaire autour d’ « acquis historique » désormais obsolètes. L’illusion collectiviste et le ressassement des conflits subalternes au sein de l'ex mouvement ouvrier, permettent peut-être de resserrer les rangs et des rassurer de maigres effectifs dont l’action militante extérieure se borne aux enjeux de court terme et aux combats d’arrière-garde contre le libéralisme triomphant. Ce conservatisme idéologique interdit au final à ce parti de renouer avec le sens de l’histoire (malgré la valeur de nombre de ses actions militantes, que notre propos n’est pas de contester).
