a écrit :EX-CANDIDAT à l'Elysée (0,40 % des voix en 2002), Daniel Glusckstein est le secrétaire national du Parti des travailleurs, héritier de l'OCI (où milita jadis Lionel Jospin). Le PT revendique 6 069 militants à jour de cotisations, et pas tous trotskistes. Il présente des listes aux européennes.
Une particularité : il est hostile à l'édifice européen né de Maastricht.
Vous êtes tête de liste en Ile-de-France, et pourtant vous dites non à l'Europe...
Daniel Gluckstein. La majorité des Français le sait : toutes les mesures qui vont dans le sens de la régression sociale découlent directement des directives européennes. Il est donc illusoire de prétendre que l'on va changer de politique si on ne remet pas en cause le cadre actuel de l'Union européenne.
Le soir des régionales, M. Fillon a dit : « C'est un 21 avril à l'envers. »
Faux : il s'agissait d'un 21 avril à l'endroit. Le 21 avril 2002, Jospin a été éliminé pour avoir appliqué de façon zélée les directives européennes. Le 28 mars 2004, Raffarin a été sanctionné pour avoir poursuivi la même politique, et l'avoir même amplifiée. Il faut mettre un terme à cela.
« Sarkozy, porte-parole du parti américain » (intertitre du parisien, note de moi)
Est-il possible pour la France de dire : on s'en va ?
Je pose le problème autrement. Un traité peut toujours être remis en cause. Est-il possible de continuer comme avant ? Même au plus fort de la crise de 1929, on n'avait pas connu ce qu'on vit aujourd'hui : tout est vendu, tout est bradé. Et l'éclatement de la République par l'Europe des régions pousse au communautarisme.
Votre analyse n'est-elle pas catastrophiste ?
Non. Au sommet de l'Etat, on assiste à une crise majeure. La tradition du PT n'est pas celle du gaullisme. Mais force est de constater que, sur la base d'une révolution confisquée en 1945, un certain nombre de choses ont été faites (SNCF, EDF-GDF, nationalisation de Renault, Sécurité sociale, etc.), qui correspondaient à une certaine souveraineté de la nation française. Aujourd'hui, c'est la soumission à l'Union européenne et, au-delà, aux intérêts de l'administration Bush. Certains vont à l'Europe et à la soumission à Washington avec fanfare et trompettes. D'autres, avec réticence et à reculons. Mais tous y vont.
L'homme fort, à droite, est-ce Nicolas Sarkozy ?
Il y a un parti américain en France. Sarkozy se comporte comme son porte-parole.
Quel regard portez-vous sur l'extrême gauche LO-LCR ?
Pour des gens qui se disent « révolutionnaires », quand on a recueilli 1 million de voix, on devrait être satisfait. J'ai été surpris de leur déception.
Le retrait de votre ex-adhérent Jospin de la vie publique est-il définitif ?
C'est à lui qu'il faut le demander. Dans un pays qui traverse une crise politique profonde, rien n'est jamais définitif.
Votre grand combat, c'est la défense de la Sécu...
Oui. La Sécu, c'est la plus grande conquête ouvrière des soixante dernières années. Elle a instauré un droit qui a peu d'équivalents ailleurs et joue un rôle décisif dans la cohésion sociale.
Oui, mais il y a le déficit...
C'est faux. Prenez le chiffre le plus catastrophique de Douste-Blazy : 14 milliards d'euros de déficit en 2004. Or, au même moment, plus de 20 milliards d'euros d'exonérations ont été accordés aux patrons, soit 113,7 milliards en onze ans ! Alors, nous disons : rendez à la Sécu l'argent détourné à coups d'exonérations. Si les plans de démantèlement actuels voyaient en effet le jour, on irait vers une aggravation sans précédent de la fragmentation sociale. Des millions et des millions de gens n'ont déjà plus de revenus décents, et on les priverait de la Sécu ? Pourquoi ne serait-il plus possible de garantir aux futures générations ce qu'on a garanti à notre génération et à celle de nos parents ?
avec en prime une belle photo qui fait 1/6è de la page
comment ça, à 17h25, personne n'a encore posté cet article ? :hinhin: