Pour un front anti-Sarkozy !
Pour préserver le service public
Communiqué de la LCR
La LCR a pris l'initiative d'écrire aux partis de gauche et d'extrême-gauche pour la construction d'un rassemblement le plus large possible en vue de s'opposer au changement de statut de EDF-GDF.
Cette démarche fait suite à une invitation syndicale adressée aux associations, citoyens et partis politiques, lors de la grève des agents d'EDF le 8 avril dernier.
Sur EDF-GDF comme sur toutes les privatisations, il faut construire un front citoyen de résistance politique, contre un ministre de l'Economie qui confond quotidiennement la politique, l'audimat, le théâtre et sa carrière personnelle.
Ce sont les services publics qui sont en jeu. Tout le monde est concerné.
Vous trouverez ci-dessous le texte de cette lettre aux partis politiques.
Le 06 mai 2004
Chers camarades
Nous avons été interpellés, comme tous les partis politiques, par un tract-appel de la fédération mines- énergie CGT, distribué avant la grève du 8 avril dernier contre la loi de transformation du statut d'EDF-GDF en société anonyme, ouvrant la voie à la privatisation. Ce tract "propose à tous, organisations syndicales, associations de consommateurs et d'élus, partis politiques de ce pays, de construire ensemble, chacun à partir de ce qu'il est, un vaste mouvement national pour s'opposer à ces choix".
Nous sommes pour notre part prêts à répondre positivement à cet appel. Il nous semble que la manière la plus efficace de le faire serait dans le cadre d'une démarche d'ensemble des partis politiques de gauche, engageant ceux-ci aux côtés du mouvement syndical. Notamment en vue de préparer la journée de mobilisation et de manifestation nationales du 27 mai, qui s'adresse aussi à tous les citoyens en défense du service public.
Nous proposons d'engager un débat, et de rendre public un engagement extrêmement net des partis de gauche et d'extrême gauche, dans l'unité, pour empêcher par tous les moyens le vote de ce projet de loi. Ce front commun pourrait prendre diverses formes : déclaration commune, appel ou pétition, réunions publiques (en lien avec les syndicats, les usagers et les associations de défense des services publics), participation aux manifestations, etc.
Le débat sur les services publics s'est développé en France et en Europe depuis une quinzaine d'années. Des reculs extrêmement graves ont été enregistrés, sous la pression de l'offensive libérale et des directives de l'Union européenne visant à ouvrir à la concurrence les services publics. Mais nous savons tous que ces directives dérivent de l'interprétation des traités ou sont elles-mêmes issues des conseils européens, seules instances décisoires. Les gouvernements sont donc complètement engagés dans les décisions prises. C'est au nom de la concurrence libre que les télécommunications ont été totalement ouvertes au marché, que des paquets successifs de mise sur le marché des biens d'utilité collective sont exigés dans les services postaux, les chemins de fer, la production d'électricité, etc.
Même si l'Union européenne ne se prononce pas sur les formes juridiques de propriété des entreprises de services publics, qui demeurent de la responsabilité des gouvernements des Etats membres, l'ouverture à la concurrence exerce une énorme pression pour changer le statut des entreprises, justifiée par la nécessité d'entreprendre des opérations financières, de rachats ou de ventes de secteurs d'entreprises, de filiales, etc. Comme le montre l'exemple éclairant de France Télécom, les promesses de maintenir ensuite l'entreprise sous statut public ne valent pas cher.
L'engrenage de privatisation est enclenché dès lors que les objectifs de production de services publics sont placés dans une logique de concurrence.
Pour EDF-GDF, il existe une quasi unanimité pour refuser d'aller plus avant dans cette logique.
Il n'est pas possible de laisser ce gouvernement désavoué massivement par la population casser ainsi des services publics essentiels, facteurs d'égalité sociale, d'aménagement du territoire, de sécurité. La privatisation de l'industrie énergétique comporterait des dangers très graves.
C'est pourquoi nous vous proposons de le dire ensemble de manière forte, dans le débat public qui s'impose. Il s'agit d'améliorer le rapport de force pour refuser le projet de loi Sarkozy, exiger son retrait dans tout ce qu'il comporte (y compris la partie sur le statut et les retraites déjà refusée majoritairement par les salariés le 9 janvier 2003).
Pour discuter plus en détail de cette proposition, nous vous proposons une rencontre dans les prochains jours.
Veuillez recevoir, chers camarades, nos salutations militantes.
Montreuil, le 5 mai 2004
Pour la LCR, Alain Krivine
Lettre envoyée à PS, PCF, Les Verts, LO, Alternative citoyenne, Les Alternatifs, Alternative libertaire, MRC, MARS. Copie aux syndicats.