(max la menace @ lundi 3 mai 2004 à 21:50 a écrit :
La discussion ayant eu lieu ailleurs, je laisse Urriko nous dire s'il considère que Chirac doit et eut être chassé depuis la situation ouverte par le 28 mars. Si oui, merci de nous indiquer comment et qui peut le remplacer.
L'état de conscience politique de la classe ouvrière à l'heure actuelle m'amène à penser que mettre en avant le nécessité de chasser Chriac et son gouvernement, suite aux résultats des élections régionales de mars, n'est non seulement pas à l'ordre du jour, mais est une erreur politique grave.
En effet, cette position induit de présenter aux travailleurs(euses) une alternative. Bien évidemment, la seule alternative crédible est celle proposée par les communistes évolutionnaires.
Or, CPS fait de la propagande pour un "
gouvernement de front unique : gouvernement des seuls PS et PCF", gouvernement dont "
les travailleurs, les jeunes , exigeront la satisfaction des revendications immédiates :
· Retrait des « réformes » !
· Abrogations des lois contre les retraite, des exonérations des charges patronales, responsables du déficit de la Sécurité Sociale !
· Rétablissement de tous les postes supprimés aux concours de l’enseignement et dans la recherche!"
Ces revendications n'ont jamais été reprises par les dirigeants du PS et du PCF, ce qui prouve effectivement qu'il faudra également imposer un rapport de force entre le prolétariat et un gouvernement de "gauche".
Toutefois, ce rapport de force, nécesaire aux intérêts vitaux de la classe ouvrière face à un gouvernement de droite ouvertement anti-social et pro-patronal par les différents mesures qu'il a prises et qu'il veut prendre, n'a pû être imposé, et durablement, et à l'échelle nationale, et de manière inter-professionnelle par la classe laborieuse.
Comment, dans ces conditions, penser qu'un tel rapport de force pourra s'établir face à un gouvernement social-démocrate (dans l'optique de modifier son orientation) qui possède toujours des relais militants dans les entreprises et les syndicats (surtout pour le PCF) ?
Bien sûr, ce gouvernement, au lieu d'attaquer frontalement la classe ouvrière comme les politiciens bourgeois de droite, le fera de manière détournée, sournoise et hypocrite, comme tout bons politiciens bourgeois de "gauche".
Je considère donc que le mot d'ordre de CPS n'aura pour effet que de créer de nouvelles désillusions dans l'esprit des travailleurs(euses), désillusions qui affaibliront encore plus leur combativité. Comme l'a indiqué Discufred, "
en l'absence de mobilisation de masse du prolétariat sur la base d'un programme de lutte de classe, il n'existe aucun raccourci, aucune formule magique pour 'chasser' Chirac". Quand cette mobilisation sera présente, qu'importe que ce soit la "gauche" ou la droite au gouvernement, le prolétariat exigera son dû.
Max, tu me rétorqueras peut-être que mon argumentaire ne s'appuie sur des bases marxiste ou troskyste. Il est vrai que je ne connais pas ces théories sur le bout des doigts (ce qui ne semble par contre être ton cas). Cela ne m'empêche cependant pas de donner mon point de vue au regard des poliques menées par les gouvernements sociaux-démocrates passés.
Tu penses apparement que le PS et le PCF peuvent changer de politique sous la contrainte du prolétariat. Et bien, moi, non (les militants, c'est autre chose). Il est vrai malheureusement que je ne peux pas te le prouver. Mais de mon point de vue, c'est de la simple déduction :
rien dans la politique et les mots d'ordres actuels de ces deux partis ne diffère sur le fond de leur attitude passé car ce sont des partis qui ont pour vocation de servir les intérêts de la bourgeoisie. Ce constat doit être clairement énoncé sous peine de fourvoyer le combat militant.
Sous pretexte que le grand Parti Ouvrier Révolutionnaire indispensable à la classe ouvrière n'existe pas encore, la stratégie politique de CPS semble être que les militants communistes révolutionnaires s'appuient sur des organisations social-démocrates car possèdant une influence (néanmoins de plus en plus relative) sur les classes populaires.
Dans ces conditions, ce POR n'est pas prêt de voir le jour (à moins, bien sûr, que CPS pense que PS et PCF soient la base d'un tel parti).
PS : Max, j'attends avec impatience ta réponse à la question de mon premier post pour obtenir "
une démonstration argumentée et pas [des] impressions assénée". :hinhin: