Tract FTQI-CRI-NGC

Tout ce qui touche de près ou de loin à l'actualité politique en France

Message par alex » 03 Mai 2004, 13:10

Tract Commun du 1° Mai.

Fraction Trotskyste pour la Quatrième Internationale (FTQI-France) http://www.ft-europa.org
Groupe CRI Communiste Révolutionnaire Internationaliste
Nouvelle Gauche Communiste

LE GOUVERNEMENT, ILLÉGITIME, BATTU, MAIS COUVERT PAR LA GAUCHE PLURIELLE, VEUT FAIRE PASSER À TOUT PRIX SES " RÉFORMES "
À l'heure du soulèvement héroïque du peuple irakien contre la coalition militaire dirigée par les Anglo-états-uniens, les travailleurs de tous les pays doivent se sentir revigorés dans leur haine de l'impérialisme et dans leur détermination à combattre jusqu'au bout leur propre bourgeoisie. D'autant plus que, profitant des difficultés de la coalition militaire en Irak et de l'arrivée au pouvoir de Zapatero suite à la défaite infligée par les travailleurs de l'État espagnol au va-t-en-guerre Aznar, les bourgeoisies d'Europe, emmenées par celles de France et d'Allemagne, avec le soutien désormais du gouvernement espagnol, sont décidées à relancer et accélérer l'adoption du projet de " Constitution européenne " qui avait été rejeté en décembre, mais qui pourrait désormais être ratifié en juin, dans la foulée des élections européennes. Pour les gouvernements des États de l'Union européenne, il s'agit ce faisant de se donner le cadre politique et juridique qui leur permettra de " réformer ", c'est-à-dire faire baisser le coût du travail, en s'attaquant aux salaires et aux acquis sociaux, unique manière pour affronter en position de force les pôles impérialistes rivaux, notamment états-unien.
Dans ce contexte, les gouvernements de chaque pays de l'Union européenne sont pressés d'accélérer la mise en œuvre des contre-réformes. En particulier, malgré sa défaite électorale des 21-28 mars, qui a montré l'ampleur de son illégitimité, le " nouveau " gouvernement Chirac-Raffarin a comme mission de se concentrer sur un petit nombre d'attaques cruciales, à commencer par l'accélération de la " régionalisation " (étape cruciale vers la privatisation de tous les services publics et le démantèlement du Code du travail), la privatisation d'EDF-GDF et la contre-réforme de la Sécurité sociale.
Il y a donc urgence : il faut engager immédiatement, sans attendre, la résistance, qui ne saurait être qu'une lutte de classe politique, unie et déterminée à aller jusqu'au bout dans le combat pour battre ce gouvernement et ses contre-réformes. Or, dans son entreprise destructrice, ce dernier bénéficie une fois de plus de la couverture de la gauche plurielle qui, après le 28 mars, s'est une nouvelle fois couchée devant Chirac et les institutions de la Ve République en refusant d'engager le combat pour faire chuter le président ou même le Premier ministre, en osant proclamer qu'il s'agissait d'attendre 2007 et en inaugurant une " cohabitation " d'un nouveau type, avec l'objectif de mettre en œuvre elle-même la régionalisation maastrichtienne. De leur côté, parce qu'ils appartiennent à cette gauche plurielle, les dirigeants des grandes organisations syndicales (CGT, FO, FSU... sans parler de la CFDT) font preuve d'attentisme, ils n'engagent pas le combat contre le gouvernement. Tout au contraire, ils continuent de participer aux concertations avec lui sur la base de " diagnostics partagés ", et ils lui facilitent la tâche en prétendant qu'une " bonne réforme " de la Sécu serait nécessaire et en appelant de leurs vœux un " grand débat " national.
TIRER LES LEÇONS DE LA DÉFAITE DE MAI-JUIN 2003
Il est nécessaire de tirer des leçons de l'histoire. De fait, des milliers de militants syndicaux et de travailleurs d'avant-garde s'interrogent : comment faire pour que la défaite de 2003 ne se reproduise pas ? - Or la méthode utilisée par le gouvernement dans la préparation de sa contre-réforme de la Sécurité sociale (de même qu'à EDF-GDF) est semblable à celle qu'il avait mise en œuvre l'an passé pour la contre-réforme des retraites. Pendant des mois, à la suite du sommet de Barcelone de l'Union européenne qui, en mars 2002, avait vu Chirac et Jospin s'engager ensemble à attaquer les retraites, le gouvernement Chirac-Raffarin n'avait cessé d'affirmer qu'une " réforme " était nécessaire pour " sauver " les retraites, prétendant qu'il n'y aurait bientôt plus assez d'argent pour les financer. Pendant des mois, les directions syndicales avaient accepté de participer, en collaboration avec le gouvernement et le MEDEF, dans le cadre du Comité d'Orientation sur les Retraites (COR), à l'élaboration d'un " diagnostic partagé " sur l'état des retraites, reprenant en cœur le refrain du gouvernement : dans le cadre du système actuel, on ne peut plus financer les retraites, une " réforme " est donc nécessaire, un " grand débat " est donc nécessaire... Lorsque les directions syndicales avaient fini à appeler à une journée nationale de grève le 13 mai, plus de 2,5 millions de salariés étaient descendus dans la rue. Et le soir, les enseignants, les travailleurs de la RATP, de la SNCF, etc., conscients qu'une journée d'action ne pouvait suffire pour gagner, avaient décidé massivement de poursuivre la grève... Mais les directions syndicales, contre la volonté des travailleurs de poursuivre la grève, avaient refusé d'appeler à la grève générale, et elles avaient fait reprendre le travail. Multipliant, entre le 13 mai et le 19 juin, les " journées d'action " dispersées contre la grève générale. On connaît le résultat : le projet Filion est devenu une réalité. Cela ne doit pas se reproduire pour la Sécurité sociale.
LE PRÉTENDU " TROU " DE LA SÉCU VIENT DES EXONÉRATIONS ET DU CHÔMAGE
Or, sur la question de la Sécurité sociale, ce sombre scénario semble se répéter. Comme pour les retraites, le gouvernement veut briser la solidarité des travailleurs fondée sur le salaire collectivisé, en diminuant les prestations sociales (consultations chez le médecin, médicaments, hospitalisation, etc.), pour le plus grand bonheur des patrons et des assurances privées. Dans ce but, il se livre depuis des mois à une propagande systématique : il prétend qu'il n'y aurait plus d'argent pour financer la Sécu. En réalité, le prétendu " trou " de la Sécu, censé justifier la " réforme ", est fabriqué de toutes pièces par les gouvernements successifs, qui accordent au patronat des exonérations massives de cotisations, ce qui constitue un véritable vol du salaire collectif des travailleurs. Le gouvernement rembourse à la Sécu une partie de ce manque à gagner avec de l'argent tiré du budget de l'État, c'est-à-dire de la poche des travailleurs, qui payent la plus grande part (75 %) des impôts. Mais il ne rembourse jamais la totalité des exonérations, sous prétexte qu'elles créeraient des emplois et donc le nombre de cotisants... - en réalité, le chômage ne diminue nullement, au contraire... Depuis 1991, le montant total des exonérations non remboursées s'élève ainsi à 21,6 milliards d'euros (2 Mds en 2003). De plus, le total des impayés des entreprises est de 13 milliards d'euros (1,3 Md en 2003). En outre, la mise en place de l'épargne salariale (" fonds de pension à la française ") par la loi Fabius de 2001 prive la Sécu d'1 milliard de recettes par an, car l'argent placé sur ces fonds est lui aussi exonéré de cotisations. Enfin, la Sécu perd encore 0,4 milliard au titre des intérêts des emprunts qu'elle doit faire afin de financer son " déficit " artificiellement créé par ce pillage organisé dont elle est victime ! Sans compter que le gouvernement détourne au profit du budget de l'État l'argent provenant des taxes sur le tabac (8 Mds d'euros) et l'alcool (2,7 Mds d'euros), qui avaient été mises en place à l'origine pour financer la Sécu, ainsi que des taxes sur l'automobile (3 Mds d'euros). Au total, chaque année, plus de 18 milliards d'euros sont volés à la Sécu : c'est une véritable escroquerie, une mise en faillite délibérée !
Or, comme pour les retraites, les directions syndicales affirment elles aussi, à l'unisson du gouvernement, qu'une " réforme " serait nécessaire - même si elles critiquent la " mauvaise " réforme préparée par Chirac-Raffarin. D'un côté elles dénoncent certes à juste titre la CSG et les exonérations de charges patronales dont est victime la Sécu. Mais, d'un autre côté, depuis des mois, elles parlent d'un " déficit structurel " (c'est-à-dire qui ne serait pas dû uniquement aux exonérations de charges patronales, au chômage de masse, à la précarité et aux bas salaires), elles demandent une " vraie réforme ", elles préconisent notamment de " regarder de près les dépenses de santé et de combattre les gaspillages " et de mettre en œuvre une " maîtrise médicalisée des dépenses de santé ", osant affirmer que " ce qui est pris en charge par la Sécurité sociale n'est pas immuable " et que le " périmètre de prise en charge " doit évoluer (citations de la CGT, de FO et de la FSU). Dans cette optique qui leur est commune au-delà de quelques nuances, elles font des " propositions " au gouvernement et au MEDEF, en demandant un " grand débat national préalable à une vraie négociation ". Elles ont ainsi participé au " Haut Conseil pour l'avenir de l'assurance maladie " avec les représentants du MEDEF et du gouvernement. Or cette instance avait explicitement pour but de parvenir à un " diagnostic partagé ", pour légitimer la prétendue " nécessité " d'une réforme. De plus, non seulement les dirigeants confédéraux ont siégé dans ce Haut Conseil, mais ils ont cautionné son rapport final, paru le 23 janvier. Or, ce rapport, censé examiner les " causes structurelles du déficit ", ne dit pas un mot des milliards d'exonérations offertes au patronat ! Par contre, il suggère des " pistes " pour réduire le déficit : limitation du " périmètre remboursable " (en clair : déremboursement de médicaments par milliers, d'opérations " de confort ", etc.), contrôle de l' " offre de soins " par l'intermédiaire d'une " évaluation périodique des pratiques professionnelles " (c'est-à-dire flicage des médecins qui auraient le tort de prescrire ce qui est nécessaire à leurs patients pour les soigner), augmentation de la CSG, etc.
RÉALISER L'UNITÉ DES TRAVAILLEURS ET DE LEURS ORGANISATIONS
Les principales directions syndicales nationales - contre l'avis d'un nombre croissant de syndicats de base, d'unions locales, de sections... - semblent donc bien se préparer à aller négocier le bradage de la Sécu. Alors qu'il faut tout au contraire, et de toute urgence, engager dès maintenant, avant qu'il ne soit trop tard, le combat contre le gouvernement, démonter ses prétendus " arguments " censés " justifier " sa contre-réforme et PRÉPARER LA GRÈVE GÉNÉRALE qui, comme le montre l'expérience de mai-juin 2003, aura seule assez de force pour vaincre le gouvernement.
Dans cette situation, les travailleurs ne peuvent compter que sur eux-mêmes, leur auto-organisation et leur lutte de classe. Sans attendre, dans les entreprises, dans les établissements, avec les syndicats, il faut se réunir en assemblées générales, expliquer les projets du gouvernement, populariser la nécessité de la grève générale, se fédérer à tous les niveaux et de manière interprofessionnelle. C'est la seule manière pour que les travailleurs et la jeunesse dirigent eux-mêmes le combat. C'est la seule manière pour imposer aux dirigeants syndicaux qu'ils engagent sans attendre, dans l'unité, le combat pour défendre la Sécurité sociale, qu'ils cessent leurs bavardages sur la prétendue nécessité d'un " grand débat " et d'une " réforme ". Si ces dirigeants refusent de combattre le gouvernement, alors il faut les combattre eux aussi, car les syndicats ont pour mission de défendre réellement les intérêts des travailleurs par l'impulsion et l'organisation de la lutte de classe, sans compromission avec la gauche ou la droite gouvernementales.
Quant à LO, à la LCR et au PT, qui comptent à eux trois plus de 10 000 militants, qui disposent de relations et des positions syndicales et associatives importantes, qui ont fait plus d'un million de voix aux dernières élections, nous leur proposons de convoquer immédiatement, sans attendre le signal des dirigeants syndicaux, des assemblées générales partout où c'est possible, afin que s'organise le combat vital contre le gouvernement.
• À bas le projet de réforme de Chirac-Raffarin ! Aucune collaboration avec le gouvernement, non à toute participation des organisations syndicales aux négociations contre la Sécu !
• Suppression immédiate des milliards d'exonérations offerts aux patrons ! Remboursement des sommes empochées par le patronat au détriment de la Sécurité sociale ! Abrogation de la CSG et de la réforme Juppé de 1995 !
• Pour le droit à la santé pour tous et toutes, salariés et jeunes, français, immigrés et sans-papiers ! Les dépenses de
santé doivent correspondre exactement aux besoins de la population !
• Pour " augmenter le nombre de cotisants ", régularisation collective immédiate de tous les " sans-papiers "! Plan de grands travaux publics ! Embauche de tous les personnels nécessaires dans les services publics !
• Augmentation générale des bas et des moyens salaires, dans le privé comme dans le public !
• Contrôle par les salariés des comptes des trusts pharmarceutiques et des décisions ministérielles concernant les prix des médicaments !
• Pour des AG interprofessionnelles, combatives, démocratiques, fédérées sur la base de délégués élus, mandatés et révocables, afin d'imposer ce programme et de vaincre le gouvernement !
alex
 
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Message par com_71 » 03 Mai 2004, 19:11

(rojo @ lundi 3 mai 2004 à 14:17 a écrit :
a écrit :Quant à LO, à la LCR et au PT, qui comptent à eux trois plus de 10 000 militants, qui disposent de relations et des positions syndicales et associatives importantes, qui ont fait plus d'un million de voix aux dernières élections, nous leur proposons de convoquer immédiatement, sans attendre le signal des dirigeants syndicaux, des assemblées générales partout où c'est possible, afin que s'organise le combat vital contre le gouvernement.


:bounce:
Mais, c'est pas du tout une mauvaise idée ça...
L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
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com_71
 
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Message par Thomas » 03 Mai 2004, 19:13

c'est qui ces groupes ?
Thomas
 
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Message par Pélagiste » 03 Mai 2004, 19:44

(Caupo @ lundi 3 mai 2004 à 20:30 a écrit : Bien que le nombre des militants doit être un tantinet exagéré ( je n'en sais rien) l'idée n'est pas mauvaise.

...

Mais il parait que s'occuper des élections et d'une fête est plus important. Et parler entre dirigeants du PT, LO ou la Ligue, est au-dessus des épidermes délicates des détenteurs de la Vérité et de la pureté du Temple.

Et pas la peine de me répondre. Je la connais par coeur la réponse: "on est infime, ça ne sert à rien, on n'a pas les forces" .

Résultat des courses, rien, que dalle; pire, une réforme qui va démoraliser encore et en profondeur les travailleurs.

Mais bon, c'est precher dans le dessert. Ca ne sert à rien non plus, tout le monde s'en recontre fout. Vous allez voir la jolie réforme qu'on vous prepare. Ne vous étonnez pas si les masses vous trouvent tout juste bons pour faire un vote de protestation. Vous ne servez à rien d'autre.

T'as raison Caupo. =D> :hinhin: :wacko: :247:

Puisque LO et LCR sont "tout juste bons pour faire un vote de protestation. Vous ne servez à rien d'autre.",
va donc :
a écrit :convoquer immédiatement, sans attendre le signal des dirigeants syndicaux, des assemblées générales partout où c'est possible, afin que s'organise le combat vital contre le gouvernement.
avec FTQI-CRI-NGC
Entre donneurs de leçons vous devriez bien vous entendre
Pélagiste
 
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Message par artza » 04 Mai 2004, 18:57

Les conseilleurs ne sont pas les payeurs. Vu que leur crédit politique est près de 0 ils ne paieront rien.
artza
 
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