La question des licenciements

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Message par artza » 01 Mai 2004, 09:49

J'ai tenté à plusieurs reprises de suivre cette discussion, en était-ce une d'ailleurs? J'en ai essentiellement retenu qu'il y avait cent grèvistes à La Courneuve. Wolf dit:"on reproche à LO... de ne donner concernant Alsthom aucun élément politique qui soit utilisable ailleurs". D'abord il eut fallu qu'il y eut plus de grèvistes. Il est inutile et illusoire de développer toute une politique, une statégie, des tactiques, des formes d'organisation en absence de troupe. Il reste bien sur la propagande "interdiction des licenciements", "contrôle des comptes" etc...LO le fait et est sans doute la tendance d'EG la plus entendue (bien trop peu) sur ces sujets. La "discussion" s'est focalisée sur La Courneuve mais il existe en ce moment même des dizaines d'entreprises menacées de licenciements, de suppressions d'emploi ou de fermeture pure et simple. Des entreprises dont personne ne parle (sauf la presse locale) dont l'EG est absente dont même Wolf ne connait pas le nom ni la localité où elles se trouvent. Cette "discussion" me fait penser à deux méchantes phrases de Souvarine devenu cynique et conservateur à propos du mouvement trotskyste: "une petit barque avec un grand mât" et "un troupeau d'ânes mené par un lion". Vive le 1er mai.
artza
 
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Message par alex » 03 Mai 2004, 11:58

Alstom Rateau
Fin de la grève

Après sept semaines de lutte contre le plan social engagé par leur direction, les salariés d'Alstom Rateau de La Courneuve viennent de voter la fin de la grève.

Les grévistes d'Alstom Rateau à La Courneuve ont profité des quelques jours de délai avant le jugement du tribunal de Bobigny pour faire entendre une fois de plus leurs revendications devant le siège du groupe à Levallois, où certains employés reçoivent les lettres de licenciement dans le cadre du plan social. La pression mise par les grévistes, le refus du tribunal de Bobigny d'accorder immédiatement le recours à la force publique contre les grévistes ont contraint la direction à accepter la proposition de la direction départementale du travail et de l'emploi (DDTE) d'une nouvelle séance de négociation avec les grévistes, le vendredi 23 avril au matin, au moment où le tribunal devait rendre son jugement.
La direction a émis des promesses peu concrètes de reclassements pour les salariés du site qui n'entrent pas dans des plans de préretraite et qui travaillent pour la plupart à la production des turbines électriques. En effet, ce plan social est la conséquence du choix de supprimer des emplois industriels jugés pas assez rentables sur le site de Rateau. La direction s'est engagée à créer un atelier de maintenance qui nécessitera des emplois industriels, cela devrait permettre de maintenir les salariés "sans solution" sur le site. Mais la direction n'a pas voulu prendre d'engagement ferme, sans doute de peur que cela ne donne des idées aux autres salariés menacés par le plan de restructuration global du trust en France et dans le reste du monde. Elle est cependant revenu sur ses menaces de sanctions contre les grévistes.
La CGT a choisi d'appeler les salariés à lever le piquet de grève et à cesser la grève à compter du 26 avril, avant même de connaître le jugement du tribunal. C'est ce qu'ont accepté une majorité de grévistes, même si une quinzaine pensait qu'il fallait continuer pour avoir de véritables garanties ; une dizaine s'est abstenue. Finalement le jugement du tribunal accordait un nouveau délai aux grévistes et surtout rejetait la demande de la direction de 150 euros d'astreinte par grévistes au piquet de grève. Autant dire que c'est une forme de désaveu de la direction d'Alstom, le tribunal ne pouvant faire autrement que d'accepter le recours à la force publique prévu par la loi. Ce qui a emporté la décision des grévistes c'est le poids des sept semaines de grève et l'absence de perspectives d'extension aux autres sites du groupe.
Comme l'avait rappelé Olivier Besancenot, venu le 22 avril témoigner du "soutien de la LCR et de Lutte ouvrière" aux grévistes, la difficulté aujourd'hui pour les salariés est de trouver les moyens de s'organiser pour construire un rapport de forces qui permette d'interdire les licenciements. C'est ce que les salariés d'une vingtaine d'entreprises, réunis à l'appel de ceux de STMicroélectronic à Rennes, le 17 avril dernier, tentent d'initier et qui a été chaleureusement applaudi par les grévistes d'Alstom qui ont combattu la logique du plan de 8000 licenciements et qui ont réussi à imposer des solutions tout au moins sur le site en lutte.

Cathy Billard

Rouge 2062 29/04/2004
alex
 
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Message par Cyrano » 05 Mai 2004, 08:39

J'ai emmagasiné les messages de ce débat durant trois jours… En relisant, la seule idée qui me vienne, c'est : stop ! stop ! ça tourne en rond. 8 pages de débat ! Est-ce que ça permet de saisir les points de vue différents ? J'espère. Alors, bon, j'ajoute quelques dernières réflexions, et ça suffira bien : ça me saoule, les âneries des sourds.

Faites c'que je dis, pas c'que je fais
Une première chose, pour répondre à Pastorius (dimanche 2 mai 2004 à 13:00) :
« Je ne pense pas que la focalisation du débat sur La Courneuve soit imputable à Wolf ou à d'autres camarades ou sympathisants de CPS. »
Après tout, qu'importe la focalisation de la discussion sur Alstom. Disons que ça a servi d'exemple, d'ancrage pour mettre en évidences des différences de conception.
D'ailleurs, Pastorius dans sa réponse, après avoir défendu wolf, se garde bien de focaliser :
« je te signale qu'une orientation a été définie par les grévistes de Rateau eux-mêmes, dans une résolution qu'ils ont adoptée et que je t'invite à prendre en compte. »
« Raison de plus pour ne pas arguer du nombre de grévistes à la Courneuve… »
« l'orientation que les grévistes de Rateau ont définie (même si je la trouve discutable)… »
En fait, je m'en fout : ce n'est plus le sujet de savoir qui focalise. On ne va pas demander aux personnes qui découvrent ce sujet de se farcir tous les premiers messages de wolf sur la grève d'Alstom, les articles de LO sur cette grève, les passages soulignés, etc. (hihi ! – moi aussi, j'm'y mets…)

Réponses
Toutes les réponse possibles ont été données. Mais vous [vous : wolfeteau, friedrich, pastorius, etc.] n'arrivez pas à les entendre, parce que vous vivez dans un monde abstrait, dans un militantisme qui relève plus du fantasme que de l'action révolutionnaire.
Vous cherchez des recettes de cusine sur l'action militante, vous croyez même en découvrir (Friedrich et sa 6e semaines de grève), ou en avoir sous la main (i et le "Programme de transition"). Vous avez montré que vous n'arriviez pas à comprendre ce qu'est l'action collective des travailleurs, la confiance que cela peut leur donner.
Alors, vous cherchez une solution toute prête pour lutter contre les licenciements, une nouvelle recette de cuisine.
Vous ne trouvez rien dans les articles de LO concernant la lutte d'Alstom parce que ce dont parlent ces articles vous est étranger.
La lutte réelle, la mobilisation partielle, les motivations, les objectifs limités, les espoirs, les désillusions, la difficulté à entraîner d'autres secteurs dans la lutte, etc., tout ça, pour vous, ce n'est pas intéressant : vous vous accrochez à de vagues orientations. Vous montrez d'ailleurs que vous êtes totalement dans l'abstrait, en ironisant sur le nombre de grévistes : pour vous, ça ne change rien… Vous n'êtes pas des militants révolutionnaires pour avoir des idées aussi délirantes, hors de la réalité.
Vous n'avez même pas lu les efforts vains d'une poignée de grévistes pour persuader d'autres secteurs de Rateau d'entrer dans la lutte. C'est dans les articles de LO, pourtant.

Appel, appel, appel !
Vous vous accrochez à un texte dont on ne sait même pas dans quelle condition il a été rédigé.
D'un point de vue martien, la page d'Informations ouvrière que vous avez reproduite pose aussi des problèmes :
Ainsi, on a deux secteurs d'Alstom qui entrent en lutte ensemble contre des licenciements. Informations Ouvrières écrit : « Une assemblée générale commune » des deux établissements Services et Rateau a décidé la grève pour lutter contre les licenciements.
Mais alors, pourquoi l'établissement Alstom Services reprend-il le travail alors que les problèmes de l'établissement Rateau demeurent ? Non seulement la grève ne s'est pas étendue aux autres établissements, mais il semble y avoir rupture dans le front commun institué au départ ?
Que voulez vous dire sur ce texte qui écrit : « Peut-on estimer que nos revendications ont été satisfaites ? A cette question nous répondons oui. » ?
Ah… y'a un paragraphe qui dit : notre syndicat CGT s'est adressé à la fédération CGT de la métallurgie pour préparer « une manifestation nationale à Matignon »… Mouaih… et alors ?
Eh bien, on en apprend moins qu'en lisant les articles de LO !
Mais y'a que ça qui vous branche, les appels à la pelle, des bouts de papier… Lorsque Thibault est venu, y'a-t-il eu une fronde organisée pour demander à Thibault de se remuer le cul ? Il ne semble pas. Mais wolfeteau écrit : la fédé CGT a été « mise en cause par les ouvriers de rateau. » Par les ouvriers… C'est de la manipulation. Et vous finissez par être victime de votre propre poudre aux yeux.

"Interventions militantes"
D'ailleurs, comme dit rojo dans son dernier message, on ne peut pas discuter : vous ne vous intéressez pas à la vie réelle de l'entreprise. Alors, évidemment, les articles de LO vous sembleront mièvres… Et pourtant, malgré leurs manques, ces articles justement permettent de réfléchir, parce qu'ils nous montrent, réellement, l'état d'esprit des travailleurs.
Sur le site de CPS, y'a une rubrique qui s'intitule : "Interventions militantes". Diantre ! me serais-je trompé ?
Courage… cliquons !
On arrive sur une page : "Les militants interviennent et informent C.P.S."…
Courage… lisons…
On trouve des motions, des appels, des motions, des motions…
Où qu'a l'est l'intervention militante ? Voilà toute votre préoccupation ? C'est risible.

Conclusion amère…
Etre en désaccord, oui… Mais pas dans un débat truandé, où vous dites une chose pour ensuite dire que c'est pas vous ! Pas un débat truandé où la seule chose qui vous intéresse c'est de faire croire que LO est à la traîne…
« C'était une autre époque, avec d'autres pratiques. Dans la Pravda, une colonne était réservée à la discussion, tout le monde y participait, les uns comme les autres nous nous efforcions de trouver des voies nouvelles, nous nous disputions, pour nous réconcilier ensuite et avancer ensemble. »
(Nikolaï Boukharine, "Lettre à la génération future des dirigeants du parti", Testament laissé à son épouse, février 1937)
Cyrano
 
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