La question des licenciements

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Message par Barnabé » 26 Avr 2004, 18:38

A propos de l'initiative de rennes, un compte-rendu dans la dernière lettre de débat militant:
a écrit :
Echos des rencontres militantes contre les licenciements de Rennes…

Samedi 17 avril a eu lieu à Rennes une réunion de militants d'entreprises concernées par les plans de licenciements en réponse à l'appel lancé par les salariés de Thomson et de STMicroélectronics (en lutte contre les 700 suppressions d'emplois). Cet appel visait à : " refuser ce fatalisme qui consiste à dire et à tenter de nous faire croire que l'on ne peut rien faire contre les plans sociaux. "
" appeler l'ensemble des salariés, des travailleurs intérimaires et précaires, confrontés à des plans sociaux, avec leurs structures de luttes et leurs organisations syndicales à se rencontrer. "
" fédérer nos expériences et jeter les bases d'un grand mouvement contre cette barbarie sociale. " Ces licenciements " répondent à une logique de course aux profits de la part de sociétés faisant d'énormes bénéfices. "
Avec près de 200 militants, d'une vingtaine d'entreprises, venus de Bretagne, de Bordeaux, Paris, Rouen, Grenoble, Cholet, des Charentes, etc., représentants tous les syndicats, CGT, CFDT, SUD et même CFTC qui ont répondu à cet appel, cette première rencontre est un succès.
La dénonciation des licenciements boursiers a été importante (Michelin/Cholet, LU-Danone, STM, Euro-Moteurs). De même pour la sous-traitance et la précarité.
Un camarade de la menuiserie de Saint Nazaire a raconté que 70 % des travaux des Chantiers étaient fait par la sous-traitance et qu'au mois de mai, près de 8000 salariés risquaient de se retrouver sur le carreau du fait du manque de construction prévue, ajoutant qu'il allait falloir se battre très fort.
Un autre de CPCF de Bordeaux a appelé à lutter contre toutes les formes de licenciements, tandis qu'un militant de SKF-Seine et Marne demandait une loi interdisant tous les licenciements dans les entreprises qui font des profits.
Des salariés d'Alstom Saint-Malo ont dénoncé les subventions du Conseil de l'Europe pour fermer leurs entreprises. Ils ont dit comment de nombreux salariés sont non seulement victimes de la perte de leur emploi, mais perdent aussi leurs repères sociaux et familiaux en se retrouvant dispersés.
Le Collectif de Rouen a raconté comment il s'était créé.
Des salariées du textile ont fait le bilan du sinistre des entreprises de Bretagne qui disparaissent les unes après les autres, les patrons délocalisant au Maroc, en Tunisie, dans les pays de l'Est et en Asie sans qu'aucune mesure véritable de reclassement ne soit prise.
Ceux de Métal-Europ, eux, ont créé une association : " Cœur de Fondeurs ", qui regroupe 97 % des anciens travailleurs. Elle se donne pour but de soutenir moralement et d'agir en justice pour obtenir réparation du préjudice. Ils ont dénoncé les fédés et les confédés qui se contentaient de leur dire : " Battez-vous les gars ", tout comme les élus qui " légifèrent, mais pas sur la défense de l'emploi. ".Ils ont donné un coup de chapeau à l'action des femmes, qu'elles soient salariées ou femmes de salariés.
Beaucoup ont tenu à dire que ce n'est pas parce que les confédérations et fédérations ne faisaient rien, voire étaient un obstacle à la mobilisation, qu'il fallait se résigner. Un salarié de Noxia Froid précisant qu'il " était venu à cette réunion pour chercher des solutions avec les autres ".
Un avocat, Maître Brun, a raconté l'évolution du droit sur le licenciement depuis trente ans, et Thierry Renard de Sud a dénoncé les projets du Medef et le contenu du rapport de Virville.
Le débat qui a suivi s'est nourri des expériences des uns et des autres. Beaucoup ont rappelé LU-Danone, se demandant s'il ne fallait pas prévoir et organiser une manifestation nationale. D'autres se sont posé le problème de contourner l'obstacle des Fédérations et des Confédérations. Un autre qu'il ne fallait pas se faire d'illusions sur le résultat des élections régionales. La question d'une coordination nationale, d'une fédération des entreprises en lutte a été posée, celle d'un appel national également ainsi que la façon de s'adresser aux autres salariés pour créer les conditions d'un mouvement d'ensemble.
L'échange des idées sans arrières pensées et sans sectarisme était au cœur de la rencontre.
Si les discussions ont été riches, cette première réunion s'est terminée par un simple engagement à se revoir pour explorer toutes les pistes. La question des perspectives reste totalement ouverte.
Mais ce manque n'a pas ébranlé la détermination des participants. Tout au contraire, ils tenaient à exprimer leur satisfaction d'être venus, de travailler à continuer pour construire un réseau militant afin de sortir de l'isolement dans lequel les attaques boite par boite tentent de nous enfermer.
Ces réunions s'inscrivent pleinement dans les évolutions depuis 95 au sein du monde du travail, avec les comités inter-pro, les comités de liaisons, la manif du 9 juin des Lu-Danone.
Ils traduisent une volonté militante à la base de faire sauter les verrous, prendre langue avec les autres, chercher des solutions et des perspectives communes. Ce sont de nouvelles graines de semer. Et les révolutionnaires se doivent d'en être, pour écouter, réfléchir en commun, faire connaître partout ces initiatives et proposer des perspectives, formuler ensemble une politique pour les luttes.

Charles Boulay
Barnabé
 
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Message par Cyrano » 26 Avr 2004, 20:57

Le surréalisme à coté du débat ici, c'est vraiment terre à terre.
Mais qui êtes vous : wolf, Friedrich, max la menace et autres ?
Vous vous ridiculisez, et à donf !
Vous inventez ce que dit LO, ce que ne dit pas LO, ce que fait ou ne fait pas LO, vous inventez tout !
On vous sort des faits, depuis octobre 1999, des textes, etc. bref : on vous met le nez dedans, mais non, vous persistez !
Vous insultez une organisation, mais si on répond, max la menace crie à l'invective ! Ce sont des attitudes méprisables qui vous déconsidèrent.
Wolf s'était fait prendre en flagrant délit de menterie, mais non, ça ne lui suffit pas, il récidive, à croire que c'est son mode d'orientation politique usuel.
Dans chaque débat, ici, vous refaites le même coup : des insultes vis à vis d'une organisation, et ensuite vous jouez les p'tits garçons affarouchés par ce qu'on répond !
Hélas pour vous : vos écrits sont là, nos réponses sont là.
Celles et ceux qui passent sur ce site, lisez bien ! Ce débat servira au moins à ça, à montrer des pratiques.
Lisez bien, relisez bien, vous qui passez sur ce site:
Voyez à quoi ça ressemble des petits-bourgeois sectaires : ça ment consciemment, ça triche, pour jouer les matamores de la révolution.
Ça écrit que LO ne parle pas de socialisme, que LO n'a aucun mot d'ordre sur les licenciements, que l'attitude de LO est criminelle, honteuse, et que LO ne parle des licenciements que les jours d'élection ou les jours de fête.
La pauvre wolfeteau, dans un autre sujet de débat, il reprochait à Olivier et à Arlette de ne parler que de l'interdiction des licenciements, et là, il nous repproche de ne pas en parler…
Wolfeteau écrivait : « chaque apparition de Besancenot et d'Arlette que j'ai vues étaient consacrées à a) la question des licenciements »
Mais qu'à cela ne tienne : là, il va dire le contraire, il va dire que LO en parle pas.
Ça, ce n'est pas des trosyskistes. "Ça", je l'écris consciemment, en y mettant le ton qui va avec.
Celles et ceux qui passent sur ce site, lisez bien :
Ça ressemble à ça, des petits gauchistes sectaires qui ensuite iront se coucher devant la gauche.
Cyrano
 
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Message par Cyrano » 26 Avr 2004, 21:52

Canardos, à dater de ce jour je te raye de la liste des amis:
J'ai horreur qu'on trouve une super idée avant moi!
Ma foi, t'as bien résumé!
(merde! quand j'y repense! "CPS c'est PS", ah zut! tu m'agaces, man, tu m'agaces)
Cyrano
 
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Message par Nadia » 27 Avr 2004, 08:39

Wolf, ce dernier message, tu l'avais déjà écrit sur la page précédente. Mais là c'est bien, tu as au moins corrigé une ou deux fautes de frappe. =D>
Nadia
 
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Message par Cyrano » 27 Avr 2004, 10:16

Bonjour, IL n'a pas le temps de répondre en long, en large, juste le temps de lire, de rire.
"IL", c'est savinien le suffisant (c'est wolfeteau, l'insuffisant, qui le nomme comme ça).
Et comme l'émule n'attaque que les mules, IL ne trouve rien à redire, IL est ravi.
Cyrano
 
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Message par Friedrich » 27 Avr 2004, 11:45

J"ai un peu de temps à consacrer à Cyrano. Cyrano est fort en mot mais visiblement pas en politique. Il nous cite un texte sensé prouver que nous affirmons que mensonge par rapport à la politique de LO. Hors ce texte pointe exactement mes désaccords avec la ligne de LO.

(Cyrano @ lundi 26 avril 2004 à 10:49 a écrit :La politique "officielle"…
Pour avoir une idée de la politique officielle de Lutte Ouvrière sur les licenciements, on peut tout simplement lire la revue "Lutte de Classe".
Je cite brièvement (revue "Lutte de Classe", N° 74, Eté 2003. "S'opposer aux licenciements et au chômage") :

a écrit :Pour stopper licenciements et chômage, c'est le rapport de forces entre travailleurs et patronat qu'il faut inverser
Si les patrons aujourd'hui se croient permis, à leur guise, de jeter à la rue leurs salariés, c'est qu'ils ont le sentiment que le rapport de forces est en leur faveur. Alors, pour arrêter le bras des licencieurs, c'est le rapport de forces entre la classe ouvrière et le monde des possédants qu'il faut changer. 
Car si les classes riches ont tendance à se croire tout permis, il n'en a pas toujours été ainsi. Ce n'est pas la bonté des patrons, ni des gouvernements à leur service, qui a fait disparaître le travail des enfants, les journées de douze heures six jours par semaine, les soupes populaires permanentes, les taudis et les bidonvilles et le droit de mourir avant cinquante ans pour tous les ouvriers. [...]
Alors oui, on peut faire quelque chose contre les licenciements. Il suffit que les travailleurs reprennent conscience de leur force collective, qu'ils sachent s'en servir pour arriver à protéger l'ensemble du monde du travail des menaces sur l'emploi et du chômage.



Faites une recherche sur ce texte sur les mots "syndicats", "syndicales" ou "syndicalistes" : résultat zéro, nada, que dalle !

Pourquoi ? lisons ce court extrait que nous cite Cyrano et résumons : dans le passé les travailleurs ont réussi à arracher des droits, aujourd'hui ils n'y arrivent pas car ils n'ont pas conscience de leur force collective.

"Conscience de leur force collective" ? Kezako ? Concretement c'est quoi ? Les travailleurs n'ont jamais eu "conscience de leur force collective". La conscience de la force collective, ça n'existe pas. Par contre, les travailleurs ont eu des confédérations syndicales et/ou des organisations politiques de masse qui ont organisé les grands combats de la classe, qui ont permis que se cristalisent certaines revendications.

Le prolétariat n'existe pas comme classe sans ses organisations...

Les confédérations syndicales occupent une place centrale dans le combat pour l'interdiction des licenciements.

C'est ce que semble prendre en compte et ce dont semble rendre compte le deuxième texte cité par Cyrano concernant le bilan du combat LU/Danone.

On y lit à propos du rôle des confédérations syndicales :

a écrit :
Les grandes absentes, les confédérations syndicales... 

La réussite de la manifestation du 9 juin dépendait des réponses de tous. De ce point de vue, même si cette manifestation a marqué un véritable pas en avant, l'objectif n'a atteint que partiellement son but. Le Parti communiste, l'ensemble de l'extrême gauche, Attac, la FSU, la CNT, les Sud, le G10..., certaines sections d'entreprises, unions et fédérations CFDT, FO et CGT ont répondu à l'appel. Mais le vrai échec de la tentative a été l'incapacité à ébranler les principales confédérations syndicales, en particulier la CGT dont la participation réelle était indispensable pour le succès [...]


Finalement LO serait-elle d'accord pour voir le rôle majeur des confédérations syndicales ?

Non, car, ce que visiblement Cyrano n'a pas vu, c'est que ce texte n'émane pas de la direction de LO mais de la Fraction de LO qui a quand même un point de vue différent que la majorité de LO si les choses ont un sens.


L'orientation de LO par rapport aux confédérations elle est celle-ci préconisée dans La Lutte des classes n°77, déc. 2003 le texte complet

a écrit :Du côté des confédérations syndicales, à commencer par la CGT, il n'y a rien à attendre à moins qu'elles ne craignent d'être débordées.


Autrement dit pas la peine de combattre pour que les confédérations fassent leur boulot, ça ne sert à rien... Refrain bien connu depuis mai-juin de l'année dernière.

Visiblement les travailleurs du Rateau ne sont pas d'accord comme en témoigne leur déclaration.
Friedrich
 
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Message par Cyrano » 27 Avr 2004, 17:25

IL répond, IL daigne répondre… "IL", c'est moi, savinien cyrano.
Les arguments de wolfeteau
Armé d'une règle et de son stylo, wolfeteau souligne des passages dans une flopée d'articles de LO relatant la lutte des salariés d'Alstom (la lecture de CPS laisse des loisirs, c'est vrai.). Je regroupe les passages soulignés :

Alstom (La Courneuve)
Le 9 mars au soir, la direction n'avait toujours pas donné signe de vie. Alors, le lendemain matin, chacun s'apprêtait à remettre ça... »
En tout cas, les grévistes tiennent bon.
Ils [les grévistes] veulent une solution pour tous.
Mais au nom de quelle majorité la direction prétend-elle s'exprimer?
Il y a à La Courneuve, des travailleurs en colère qui n'acceptent pas d'être jetés à la rue comme des malpropres, [...] Les menaces de la direction sont une véritable provocation et ont de quoi alimenter la colère et la détermination des travailleurs. Qu'auraient-ils donc à craindre de plus que de perdre leur emploi?
Ce recul, si on compare ces annonces avec le contenu quasi vide du projet initial, est sans doute à mettre à l'actif de la détermination des travailleurs de La Courneuve.
La grève si elle ne s'est pas étendue aux autres usines Alstom concernées par le plan Kron, le PDG du groupe, si même elle n'a pas entraîné tout le personnel de La Courneuve, dérange la direction.
La grève était donc reconduite, mercredi 7 avril, par des travailleurs qui restent déterminés à obtenir une vraie solution pour tous.
gageons qu'elle [la grève] sera reconduite en l'absence de propositions satisfaisantes.
Mercredi matin les travailleurs ont reconduit la grève en attendant ce qui sortira des nouvelles réunions qui doivent avoir lieu, entre la direction générale et les organisations syndicales.
[/I]

Mouaih… C'est vrai que wolfeteau a bien fait de souligner ça, n'est ce pas… Non mais, sans déc'. Quelqu'un peut-il nous dire ce qu'il y a à tirer de ces citations ?
DAISY, perplexe demande : « Où veux-tu en venir ? » et rojo, dubitatif : « C'est vrai, c'est insoutenable, ou veut-il en venir ? »
He bien, à partir de ça, wolfeteau va entrer dans une rage écumante : de toute façon, LO c'est caca-boudin, donc tout est bon pour trouver un prétexte. Il veut en venir tout simplement à satisfaire un besoin névrotique étrange : se coltiner avec les gens de LO.

Une menterie au hasard
Une première remarque de wolfeteau :
lundi 12 avril 2004 à 23:24 : « "une vrai solution pour tous?" C'est une manière de dire "un bon plan social"? »
Ça reste interrogatif – un peu interprétatif tendancieusement, certes, mais ça n'affirme pas.
Et hop, dans un message suivant, wolfeteau franchit le pas :
dimanche 18 avril 2004 à 16:56 : « dès qu'il est question de licenciements, la LO s'aligne totalement sur le dispositif "un bon plan social" »
Et là, c'est une menterie, une ! Pasque il a lu ça où wolfeteau ? Nulle part, sinon qu'il invente, qu'il affirme sans rien savoir. C'était là son objectif au début de la causerie : quoique on apporte comme réponses, ce qui compte c'est la compulsion hystérique à en découdre avec LO.
Eh bien, ça, c'est une méthode qui me répugne, ça ne mérite que le mépris – et "ça" se revendique de Trotsky…

Copier-coller, ou relire
On ne va pas copier-coller le débat. On est assez grand pour se faire une opinion.
Je conseille aux personnes intéressées par le genre de cette maison (CPS) d'aller lire dans la rubrique "Elections 2004", le débat "La question du pouvoir":
http://forumlo.cjb.net/index.php?showtopic=5450&st=0

Tout ce qui est excessif est insignifiant, et là, l'excessif suffit.
Cyrano
 
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