Rien de personnel dans mon message Othar, mais le theme de la frustration sexuelle masculine ressort assez souvent dans les discussions sur la prostitution. D'ou ma réponse.
Sinon, je ne nie pas l'existence de la frustration sexuelle masculine (soit dit au passage Pastorius, lorsque tu cites une phrase, tu ne devrais pas la couper) mais je la relativise fortement lorsqu'on la compare avec la frustration sexuelle féminine (combien de femmes en France et dans le monde qui n'ont jamais ressenti un orgasme par exemple?). Et je le refute en tant qu'argument dans la mesure ou, comme le remarque Pascal, la source de la prostitution n'est pas la frustration (car elle existe tant pour l'homme que pour la femme) mais la possibilité pour l'homme d'établir à travers d'un rapport marchand, une relation de domination sur une femme. Elle réside donc sur la pauvreté des femmes et sur la position dominante des hommes dans cette société.
Puis, si les mecs sont frustrés, ils n'ont qu'a se branler.
En outre, ce genre d'argument est dangereux car les réactionnaires l'utilisent pour justifier le besoin de prostitution (exemple: "s'il n'y avait pas de prostitués, il y aurait plus de viols" :bleu-vomi: ). Mais dans les années soixante, on pouvait aussi entendre dans nos rangs ce genre de commentaire pour justifier les comportements sexistes (et quelque fois criminels) des ouvriers immigrés ou pour faire pression sur les camarades pour qu'elles couchent (cette info m'a été transmise par la tradition orale de vieilles militantes mais je suis presque sur que c'était vrai).
Enfin, sur la discussion proprement dite, je pense qu'il faut différencier déja les types de prostituion qui existent avec plusieurs clivages: majeurs/mineurs, Forcée/consenti (Je parle ici de la perception des femmes, car quelques unes pensent a la prostitution comme un choix. C'est discutable -du moins pour moi- mais on ne peut que le prendre en compte) Femmes/trans et pourquoi pas, de trottoir/ de maison close. Bref, le différences sont nombreuses meme si le probleme de fond reste le meme. Or, si on doit exiger la suppression immédiate de la prostitution de mineurs et de la prostitution forcée ou gangstérisée comme les filieres de l'Europe de l'Est. La question se pose apres de comment combattre la prostitution de femmes qui ont "choisi" cette activité comme une alternative au chomage et a la pauvreté. Car un des drames de notre société actuelle est que la prostitution apparait comme une des rares "voies" qui permet a une femme issue des milieux populaires d'accéder a un niveau de vie relativement correct (sur le plan des revenus, sur le plan psychologique, c'est une autre histoire). Car se dire abolitionniste dans le cas de ces femmes revient à punir la victime dans la mesure où leur alternative est la pauvreté ou la prostituion. Et la repression porte le plus souvent sur les femmes qui commetraient alors un délit si elles se prostituent!! Certes, c'est déjà le cas et on voit que le résultat n'est que de renforcer la capacité de pression des flics sur les femmes. Alors, repression des clients? C'est une autre option, qui au moins ne voit plus les prostitués comme coupables.
Alors, l'autre option est la reglémentation. L'institutionnalisation d'un des aspects les plus dégoutants de notre société. En meme temps, institutionnalisé ou pas, elle existe déjà. Et la moindre des choses qu'on peut demander, c'est qu'elles ait au moins accès à la sécurité sociale, qu'elles puissent cotiser pour la retraite et des choses comme ca car les prostitués se trouvent aujourd'hui dans un état de précariété total. Mais je me souviens d'un "article d'opinion" écrit par des "féministes" dans le monde ou elles defendaient la reglémentation avec une légéreté qui me donnait envie de dégueuler.
Bref, la réponse n'est pas facile et personnellement, je me prononce un tit peu pour les deux. Car ils est urgent que ces femmes et ces hommes (gays, trans) bénéficient des avantages sociaux mais cela devrait être accompagné de structures de réinsertion pouur extirper la prostitution définitivement Bien avant la révolution en tout cas. Enfin, du moins essayer de, parceque la prostitution est inhérente à une société de classes et marchande. Donc, on peut penser que la prostitution ne disparaitra qu'avec l'abolition des rapports marchands.