Que devient le PCF

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Message par artza » 30 Mars 2004, 16:58

a écrit :mais je n'aime pas le PCF


Touriste toutes les raisons que tu énumères pour rejeter le PCF qui sont vraies ne sont-elles pas valables également pour le PS?
artza
 
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Message par Barikad » 01 Avr 2004, 18:16

Pour info, article dans le dernier numero de "débat militant"
a écrit :Aux lendemains des Régionales, quelles perspectives pour le PC et pour ses militants  ? 
Le Parti communiste avait fait le choix au premier tour de se présenter seul ou avec les radicaux de gauche et chevènementistes dans huit régions, dans les quatorze autres, il figurait sur les listes de ses alliés de gauche. Pour Marie-George Buffet, tête de liste en Ile-de-France d’une liste de « gauche populaire et citoyenne », il s’agissait de faire la preuve de la possibilité de l’existence autonome du PC, tant vis-à-vis du Parti socialiste, que des différents courants de son parti, et des électeurs et proches PC. Avec 7,2 %, elle conforte plutôt sa position au sein d’un PCF dont elle avait pris la direction à l’issue du premier tour des Présidentielles du 21 avril 2002 où le candidat Hue avait obtenu 3,37 %. Si les listes PC dépassent les 10 % dans deux régions, le Nord-Pas-de-Calais et la Picardie, elles font 9,2 % en Auvergne, 6,62 % en Corse et n’atteignent pas les 5 % en Aquitaine, Alsace et Franche-Comté où dans cette région, elle se situe derrière la liste LO-LCR. 
Est-ce que ces résultats électoraux signifient que la crise du PC est enrayée ? A-t-il retrouvé une direction et une orientation politique, y a-t-il un espace à gauche du Parti socialiste ? Et pour quelle politique ?
Marie-George Buffet, elle-même, dans une interview à l’Humanité du 31 mars intitulée « Qu’allons-nous faire de cette victoire ? », déclarait : « sur les résultats du PCF, je veux employer deux termes : lucidité et modestie ».

Des résultats qui sont loin de mettre un frein à la crise du PCF…
Le PCF a bénéficié, comme le Parti socialiste, de la volonté de l’électorat populaire de sanctionner la politique de Chirac-Raffarin-Sarkozy ; les électeurs du PC ont voulu, tout en donnant une gifle à la droite, exprimer qu’ils entendaient peser sur le PS, l’éternel allié, dans le sens du refus d’une politique social-libérale qui avait ouvert la voie à la droite. Nombre de ses militants, actifs dans les mobilisations du printemps dernier, ont repris le langage « dans les luttes et dans les urnes » qui était celui de leur direction, contrainte sous l’influence de l’extrême gauche, de se radicaliser… en paroles.
Car, dans les quatorze régions où le PC était allié dès le premier tour au PS, le seul choix clair était de voter pour les listes LCR-LO ou… de se servir des listes de la « gauche plurielle » pour « battre la droite ». C’est dire que la politique du PC a manqué pour le moins de clarté et en conséquence, n’est pas une démonstration d’une sortie de crise, bien au contraire.
D’autant que l’appel au 2ème tour pour le PS était affirmé haut et fort dès le 1er tour. Pour les électeurs et militants appartenant au monde du travail, c’était apporter la preuve qu’il n’y avait pas rupture avec la politique passée du PC mais plutôt qu’il s’agissait d’une tentative de sauver ses élus.
Les 182 élus dans les Conseils régionaux, au lieu de 153 en 1998, « une excellente nouvelle » pour la direction, l’ont été du fait de l’alliance avec le PS. Braouezec, refondateur, a eu beau dire qu’« il ne faut pas transformer cette défaite de la droite en blanc-seing pour une sorte de gauche plurielle reconstituée », ce sont les militants du PC qui ont la réponse, et non la direction.
En ce qui concerne la reconstitution d’une direction, là aussi, rien n’est acquis. Les divergences au sein de l’appareil lui-même sont loin d’être apaisées. La perte de 34 sièges aux cantonales par rapport à 98, ne va pas sans poser des problèmes internes. En Seine-Saint-Denis, la perte de six cantons au profit du PS, soulève contestation sur le nom du candidat proposé par la direction à la présidence du conseil général. Est-ce au nom de la « prudence et [de] la modestie », que Marie-George Buffet a préféré jusqu’ici ne pas intervenir ? 
Les Refondateurs ont, d’ores et déjà, annoncé que pour les élections européennes, contact était pris avec le Collectif pour une alternative citoyenne, des signataires de l’appel Ramulaud et Yves Salesse, président de la Fondation Copernic. A peine la page des élections refermée, les différents courants du PC reprennent leur vie qui n’est pas, c’est le moins que l’on puisse dire, ancrée dans la perspective de la défense des intérêts du monde du travail.

… et augurent d’un nouvel approfondissement de la crise du PCF
Le 30 mars, Ayrault, président du groupe PS de l’Assemblée nationale, demandait au gouvernement d’ « abandonner l’idée de légiférer par ordonnances sur l’assurance-maladie, le report du vote [de la loi sur les responsabilités locales] ». Le 31 mars, Bocquet, président du groupe communiste à l’Assemblée, écrivait à Chirac pour lui demander de remettre en débat « tous les textes de lois essentielles adoptés par votre majorité ». L’un comme l’autre se situent dans le cadre d’une gestion institutionnelle de la crise politique pourtant aggravée à l’issue des résultats des Régionales. Si le PC comme le PS parlent de l’illégitimité de ce gouvernement, ils sont respectueux du calendrier parlementaire et électoral comme ils l’ont été pendant le mouvement de mai-juin. Au Parlement, ils ont fait mine de s’opposer alors à la loi Fillon à coups d’amendements, en gérant le rapport des forces parlementaires qui permettait à la majorité UMP de faire passer la loi. Aujourd’hui, ils se gardent bien de demander la démission de ce gouvernement et d’appeler à un mouvement pour imposer les revendications essentielles du monde du travail.
Pour le PS, il est clair qu’il n’a pas de politique différente de celle de la droite à proposer, il n’a pas de programme, mais de nombreux candidats potentiels à la Présidentielle. Pour le PC, il n’a pas d’autre choix que d’en passer par le PS. Toute la question est pour lui de tenter à nouveau de faire accepter à ses militants une politique de duplicité. Ainsi, à la proposition de Hollande d’un « comité de liaison de toute la gauche afin d’organiser la riposte parlementaire et politique de l’opposition face à la droite », à laquelle les Verts ont immédiatement souscrit, Marie-George Buffet a répondu en déclarant : « dans les luttes et dans les urnes, dans l’action et les propositions concrètes, le PCF continuera à construire à gauche une dynamique sociale et politique capable d’ouvrir un nouvel espoir pour notre peuple ». Ce qui n’est pas une fin de non recevoir mais la volonté de concilier le langage « à gauche » tenu pendant la campagne électorale et la politique d’un parti qui doit donner un coup d’arrêt aux illusions qu’il a lui-même semées sur un possible changement d’orientation. Et pour cela, il lui faut un peu de temps.

La seule perspective pour les militants du PC est de renouer avec une politique luttes de classes et les idées du marxisme révolutionnaire
Mais le temps n’y changera rien. L’extrême gauche, à travers sa campagne, a popularisé un plan d’urgence social et démocratique qui prend aujourd’hui tout son contenu, concret et vivant, en tant que réponses aux besoins du monde du travail. L’idée simple de l’arrêt des subventions au patronat dans les Conseils régionaux est relayée dans la presse même du PC… et par Marie-George Buffet. Elle s’impose comme une évidence, comme toute politique se situant clairement sur le terrain des intérêts de classe et les militants du PC auront la vérification dans les semaines qui viennent du peu de crédibilité de leur parti sur ses engagements. 
D’ores et déjà, le débat est engagé entre les militants du PC, les militants d’extrême gauche, les militants syndicalistes et associatifs. Non sur la construction d’une alternative à gauche, mais sur la nécessité de regrouper ses forces, de s’unir à la base, dans les quartiers et sur les lieux de travail pour imposer les intérêts du plus grand nombre. Parmi ces militants, notre campagne nous a attiré une large sympathie, même si elle ne s’est pas toujours concrétisée par des votes. Le mur de méfiance n’a plus lieu d’être et le sectarisme est mis hors d’état de nuire.
La bataille de la Sécu est l’occasion d’approfondir ces liens, de les renforcer car ils sont encore fragiles. C’est ensemble qu’il nous faut exercer une pression sur les directions syndicales; pour redonner vie à un mouvement ouvrier démocratique et combatif. Les conditions existent pour que le dialogue puisse déboucher sur une discussion centrée sur les idées de la lutte de classe et du marxisme révolutionnaire. En expérimentant ensemble une politique pour la défense des intérêts du monde du travail, il nous revient la tâche d’aider les militants et groupes de militants du PC, à rompre avec les idées réformistes, comme quoi il y aurait une solution parlementaire ou gouvernementale. Les directions de la gauche ne veulent pas assumer la moindre responsabilité dans une nouvelle crise politique, ils révèlent que leur langage gauche est creux et sans volonté. Ensemble, avec les militants du PC qui rompent avec la duplicité de leur direction, nous pouvons regrouper les militants des luttes qui ne craignent pas, bien au contraire, d’affaiblir le pouvoir.
Avec eux, ouvrons la discussion pour tirer les enseignements du mouvement du printemps dernier comme des élections régionales. Nous imposerons la satisfaction de nos revendication que si nous ne craignons pas d’ouvrir la crise politique que la gauche social-libérale craint tant.
Valérie Héas


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Message par emma-louise » 01 Avr 2004, 18:31

Pour le PCF , on peut prévoir encore des contorsions avec des hauts et des bas . Sans trahir de secret d'étatmajor : la rencontre d'Avignon de décembre à l'initiative du PC où se sont rencontrés des représentants du PCF responsables régionaux PACA , 83 et 84 et une délégation de la LCR ( chaque département de PACA étant représenté) aura laissé des traces sur ces camarades qui qqs temps après avalaient l'anguille Vauzelle au vu du référendum interne . A suivre ! Pour les cantonales de La Seyne sur mer près de Toulon ( chez tristana ) le PC nous avait demandé de le soutenir , mais nous leur avons expliqué en les rencontrant formellement dans leur siège (pas entre 2 portes ni en vendant sur le marché ) l'accord électoral LCRLO et notre vote aux cantonales pour le camarade de LO ...à suivre !
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