Dictature du prolétariat

[Nadia]

Autre.
"on perd notre temps à savoir si on doit utiliser l'expression".

Un vocable n'est utile que parcequ'il transmet une idée. En l'occurence, il dessert car son sens était déjà bien imprécis... et maintenant, un peu par la faute des mccarthystes en tout genre et beaucoup en raison de la maladresse du vocabulaire, c'est un boulet attaché au pied (on colle rapidement une image "communisme = atteinte à la liberté").

Y rester attaché au point de le crier sur tous les toits, c'est faire du fétichisme. Improductif en plus.
Qu'on l'utilise entre nous, pas de problème, mais aucun besoin d'en faire tout un foin et de s'autodiscréditer auprès de ceux qui ne feront que nous caricaturer.
Ce vocable continuerait à transmettre une idée claire si ceux qui se disent "communistes" savaient ce que signifiait ce vocable et l'assumaient face aux petits-bourgeois.

Ce n'est malheureusement plus le cas pour une partie de ces "communistes". (ou comment se dire "communiste" sans avoir lu une seule page de Marx... :whistling: -- n'est-ce pas Sacha, si tu me lis...)

[Gaby]

Ooooh quelle délicatesse de me faire un petit cours sur le sens de l'expression
Je vous remercie mais ce n'était pas nécessaire.
Je connais bien sa signification ; ce que je voulais dire en signifiant son caractère imprécis est l'écho dans nos oreilles du mot "dictature". Et quelle meilleure preuve que cette expression puisse être l'occasion d'un débat d'exégèse ! Cette dictature n'est pas, ou ne devrait pas être, l'autoritarisme caricatural que beaucoup de mauvais marxistes nous servent en sauce (les Stal's pur souche, les premiers). Il me semblait pourtant entendre des Trotskistes attachés au multipartisme... J'espère qu'on ne reviendra pas là-dessus.

Manu : pour ceux qui se disent marxistes authentiques ou officiels (comprenez ceux attachés au bolchévisme), l'emploi de cette expression ou non dénote clairement de l'appartenance sociale, avec un zeste "bourgeois éclairé" ou non. C'est de la psychologie assez limitée malheureusement.

Sinon je peux essayer d'en faire de même, et voir qui est encore attaché au "monopartisme prolétarien" dans le cadre de la construction du socialisme.

[Gaby]

Finalement, 1 million de morts c'est peut-être aussi une statistique pour certains qui se disent anti-Staliniens...

Faillir à l'idéal socialiste dans un but pratique face à une bourgeoisie surpuissante ?
Mais enfin, as-tu bien conscience du futur cadre de ton combat ? On ne le fera pas armé d'une carabine, la véritable arme sera l'homme (son nombre) et non pas ce qu'il tient. C'est en étant nombreux et en arrêtant le mode de production qu'on pourra peser, pas en tenant des pistolets en plastique face à des superpuissances armées du nucléaire. Ou alors tu lances une guerre rouge qui sera bien différente dans les moyens de celle de Trotski suite à la révolution Russe...

Excusez moi de préférer la perspective de la grève générale répêtée comme moyen d'étrangler le pouvoir capitaliste, avec une prise de pouvoir au niveau des institutions qui là se fera symboliquement avec des armes si vous le voulez... Sérieux, l'apocalypse atomique entre un front Rouge et un front bourgeois, moyen hein.
Si on se bat pour quelque chose, autant qu'il reste un truc à sauver après notre ultime engagement.

Ce n'est pas de la peur petite-bourgeoise, ou je ne sais quel idéalisme. C'est au contraire, terriblement pragmatique face au pouvoir ultime de nuisance que possède l'homme aujourd'hui.

Et au lieu de parler de tout ça, on ferait mieux de se concentrer sur la lutte de classes d'aujourd'hui. Avec des petites grèves isolées et une conscience de classe absolument désastreuse. Parceque là aussi, l'apocalypse nous guette...