Buongiorno notte

[MadMaxIII]

Sans doute!
Ca me rappele "L'Education sentimentale"de Flaubert (pareil:à éviter à tout prix) que j'ai du me taper pendant 3 mois...on dit toujours qu'il fait le procès de la bourgeoisie comme dans"madame Bovary"mais dans celui-là il passe 500 pages à chier sur les romantiques gauchistes,putain faut vraiment etre abonné au novelobs pour en arriver là...à la limite je préfère encore l'oncle Victor,dans"les misérables"
c'est vrai qu'ils meurent tous à la fin mais bon au moins ils retournent pas leur veste...
Sinon ça me fait aussi penser au gentil pacifisme petit-bourges et bien élevé de"Tintin et les Picaros"quand il exige d'Alcazar qu'il fasse aucune condamnation à mort...notre docteur attitré en tintinologie appliqué Youssouf(au fait il est toujours là lui?)doit en savoir quelque chose! :hinhin: A propos Y tu nous ferais pas une jolie illustration de cette critique dans ton journal?Allez au boulot mon grand! :t3xla:

[volodia]

Ben moi j'ai trouvé que c'était un très bon film. Très émouvant. Romancé, évidemment, l'auteur le revendique, d'ailleurs. ET alors ?
Fondamentalement, c'est un film qui pose le problème de la peine de mort. Je pense que tout le monde ici est contre la peine de mort, non ? Sauf qu'évidemment là ce n'est pas un lumpen prolétaire noir analphabète qui est exécuté, mais un bourgeois cultivé, et probablement humaniste et sensible. (Il n'était peut être pas comme ça, mais s'il l'avait été il aurait été exécuté quand même !) Et que le bourreau n'est pas un autre lumpen prolétaire analphabète, mais un militant se réclamant du communisme révolutionnaire. Du coup ça change un certain nombre de choses. Mais qu'est ce que ça change et qu'est ce que ça ne change pas ? Voilà à quoi ce film essaye de faire réfléchir.

Je pense qu'en gros la position des marxistes révolutionnaires c'est que la peine de mort comme instrument judiciaire on est contre, mais que comme arme dans la lutte de classe on est pour. Encore faut-il qu'elle soit employée à bon escient. Car en effet non seulement les ouvriers n'ont pas suivi mais ils se sont éloignés des idées révolutionnaires à cause des conneries des brigades rouges.

Et puis c'est aussi un film qui pose le problème des dérapages qui peuvent surgir de l'engagement. Evidemment on peut dire que poser ce problème là est réactionnaire. Mais faut être un peu borné, non ?

Et puis il y a plein de petites scènes fines et bien vues. Il y a par exemple le repas où se retrouvent les communistes à la retraite, et où ils chantent des chants révolutionnaires, de l'époque de la résistance au fascisme. Que des papys et des mamies... Et les brigadistes sont là, à chanter avec eux : normal, ce sont leurs enfants... Ensuite le repas se termine et chacun suit son chemin.

[volodia]

Sinon j'apprend sur ce fil qu'il faut vraiment être abonné au nouvel obs pour aimer Flaubert, parce qu'il n'est pas assez "lutte de classe". "Les Misérables" ne trouve grâce aux yeux de Mad Max que de justesse, parce que les héros ne retournent pas leur veste. (Ca c'est un critère !)Enfin au fond tout ça c'est des auteurs un peu comme Hergé, si j'ai bien compris. Ben oui, ils vont dans la vaste catégorie "gentils pacifistes petits bourges bien élevés." (Catégorie à laquelle Mad Max s'assure de ne pas appartenir en n'étant ni gentil ni bien élevé...)
Bon finalement je suis assez content, en ce qui concerne Buongiorno Notte, de ne pas être d'accord avec un critique d'art si nuancé.

[Apfelstrudel]

Je suis assez d'accord avec ce qui a été dit : le film est d'abord bien pour l'image probablement très réaliste qu'il donne de l'Italie de l'époque (je dis probablement car j'y étais pas) : le poids des idées communistes et du souvenir de la résistance au fascisme, bien plus importante dans le Nord de l'Italie qu'en France, et presque exclusivement communiste, le catholicisme avec la scène où on voit les brigadistes qui font une prière avant de commencer à manger... Ca montre aussi bien la connerie qu'était l'enlèvement et l'assassinat de Moro, quoiqu'on pense de ce type d'action : le discrédit sur les idées communistes, l'aubaine que ça représentait pour la DC. Et puis enfin toutes les illusions des brigadistes sur l'impact de leur action, s'enthousiasmant pour graffiti "BR" sans aucune signification...
C'est déjà pas si mal.