a écrit :APPEL
POUR LE SECOND TOUR DES ELECTIONS REGIONALES :
Il faudra battre la droite !
En tant que militants, sympathisants ou électeurs de la LCR nous pourrions nous réjouir des sondages qui accordent près de 7 % d’intentions de votes aux listes LCR/LO pour les prochaines élections régionales. Mais ce possible succès électoral risque fort, dès lors que la direction de la LCR s’est ralliée au " ni gauche ni droite " inspiré par Lutte ouvrière, de n’aboutir qu’à un impardonnable gâchis ; pire encore, le refus du désistement à gauche, voire le maintien des listes, au second tour, jouera nécessairement en faveur de Chirac-Raffarin-Sarkozy.
Depuis la percée d’Olivier Besancenot aux dernières présidentielles, la LCR est investie, sans doute pour la première fois de son histoire, d’une authentique responsabilité dans le rapport de forces politique en France. Elle a aujourd’hui les moyens de contribuer à défaire la droite et faire gagner la gauche dans un certain nombre de Conseils régionaux. La direction de la Ligue s’obstinera-t-elle, au nom d’un pseudo purisme révolutionnaire, à se détourner d’un tel enjeu alors que s’amplifie l’opposition aux effets dévastateurs de la politique ultra-libérale, répressive et obscurantiste mise en œuvre par le pouvoir ? Espère-t-elle sérieusement faire croire qu’il n’y a pas de différence entre la droite et la gauche à toutes celles et ceux qui se mobilisent contre la régression sociale, culturelle et citoyenne qui menace la société, à toutes celles et ceux que frappent la précarisation de l’emploi, la réduction des budgets publics, les restrictions des libertés, l’extension du chômage, la limitation des revenus sociaux ?
Renvoyer la gauche et la droite dos à dos en se prétendant la seule alternative au pouvoir, c’est non seulement remettre tout changement aux calendes grecques, c’est aussi alimenter le populisme dont le principal bénéficiaire est le Front national. Il n’est nul besoin de sortir de l’ENA pour comprendre de qui on se fait le complice en jouant les Ponce Pilate au second tour. La politique du pire est toujours la pire des politiques. Les dirigeants de l’UMP, sans parler de Le Pen, n’en espéraient pas tant de l’extrême gauche.
Pour notre part, récusant des choix qui stérilisent le potentiel politique acquis par la LCR, et la confinent dans la marginalité, nous souhaitons construire une nouvelle force capable d’inspirer une authentique politique de gauche. Ce n’est pas en prenant le risque de faire gagner la droite aux prochaines régionales que l’on y parviendra. Au contraire.
Nous refusons de voir gaspiller les voix qui se porteront sur les listes LCR/LO alors qu’elles devraient s’additionner le 28 mars dans un large front unique permettant d’infliger une sanction politique au gouvernement, à l’Elysée et au Medef. C’est pourquoi nous appelons dès aujourd’hui les électrices et les électeurs qui, le 21 mars, auront exprimé leur légitime défiance à l’égard de l’ancienne Gauche plurielle en votant pour les listes LCR/LO, à battre la droite et l’extrême droite en reportant au second tour leurs votes sur les listes de gauche.
Premières signatures :
Pierre Avot-Meyers, Brahim Brahms, Jean-René Chauvin, Jean-Claude Cinquin, Bernadette Cuisinier-Balligand, Gilbert Dalgalian, Boris Enet, Gérard Garnier, Christian Geisler, Cécile Gelly, Marc Giuliani, Claude Kowal, Jacques Marsouin, Simonne Minguet, Praci Molck, Maurice Nadeau, Paul Parizot, Marc Perret, Pascal Pollosson, Catherine Ramon, Bernard Schalscha, Lea Terbach, Dominique Tsikas