a écrit :
Série d'attentats à Madrid :
au moins 173 morts
NOUVELOBS.COM | 11.03.04 | 12:57
A trois jours des élections législatives, quatre explosions se sont produites ce matin à l'heure de pointe dans plusieurs gares de la capitale espagnole. Au moins 173 morts et 400 blessés selon le dernier bilan des secours, le plus meurtrier de l'histoire de l'Espagne. Le gouvernement désigne l'ETA, Batasuna dément et accuse "la résistance arabe". La campagne électorale est suspendue.
Un blessé dans les attentats de Madrid jeudi matin (Sipa)
A u moins 173 personnes ont été tuées et 400 blessées dans quatre explosions qui se sont produites jeudi 11 mars entre 7h35 et 7h55 dans des trains à proximité de la gare d'Atocha et dans deux autres gares dans le sud-est de la banlieue de Madrid, selon le dernier bilan des services de secours à la mi-journée.
Ces attentats encore non revendiqués sont survenus à trois jours des élections générales en Espagne. Les principaux partis ont mis un terme à leur campagne.
Le gouvernement a attribué ces attaques à l'organisation séparatiste basque ETA qu'il a qualifiée de "bande criminelle et assassine". Mais le dirigeant de Batasuna, parti radical basque interdit pour ses liens avec l'ETA, Arnaldo Otegi, a déclaré qu'il se "refusait à envisager" que ces attentats soient l'oeuvre de l'organisation et les a attribués à la "résistance arabe".
"D'abord parce que l'ETA a toujours prévenu au long de son histoire au moment de poser des explosifs (...) Tout semble dire qu'il n'y a eu aucune sorte d'appel aujourd'hui", a-t-il expliqué.
Le fait qu'il n'y ait pas eu d'alerte préalable, confirmé par le ministère de l'Intérieur, "voudrait dire que c'est une action qui cherchait à faire un important nombre de victimes, en plus de chercher à faire des victimes parmi des travailleurs et parmi la population civile", a ajouté Otegi.
Si le bilan était confirmé, il s'agirait du plus meurtrier dans des dizaines d'années de violences attribuées au groupe clandestin.
Jusqu'à présent, l'attentat le plus meurtrier de l'ETA avait fait 21 morts dans un supermarché de Barcelone en 1987.
A l'heure de pointe
Selon les médias, deux bombes ont explosé dans un train de banlieue arrivant à la gare très fréquentée d'Atocha, dans le centre de la capitale espagnole. Selon l'agence espagnole Efe, des explosions se sont également produites à l'heure de pointe dans deux autres gares sur une ligne de banlieue arrivant à Atocha. Atocha est un immense complexe ferroviaire situé dans le centre de la capitale espagnole avec une station de métro et des trains de banlieue et de grandes lignes.
La compagnie de chemins de fer Renfe a fait état d'un total de quatre attentats à l'explosif.
Des voitures de police se sont ruées vers la gare d'Atocha après ces déflagrations qui se sont produites à l'heure de pointe du matin. Les hôpitaux de la capitale espagnole ont lancé un appel pour les dons de sang alors que les autobus à côté de la gare servaient d'ambulances de fortune.
"J'ai vu des choses exploser en l'air. Je ne sais pas, c'était horrible", a déclaré Juani Fernandez, un fonctionnaire de 50 ans qui se trouvait sur le quai pour aller travailler. "Les gens ont commencé à hurler et à courir dans tous les sens, certains se cognant aux autres et au moment où on s'est mis à courir, il y a eu une autre explosion. J'ai vu des gens en sang, des gens à terre".
Une femme qui vit à proximité de la gare d'El-Pozo sur la ligne de banlieue desservant la gare d'Atocha n'hésite pas à parler de "vision infernale". Elle a vu un jeune homme sur le sol, apparemment mort. "Je peux voir des gens encore à l'intérieur du train", a souligné la femme non identifiée à la télévision espagnole.
Près d'une heure après ces explosions, la foule qui s'était rassemblée à quelques patés de maison de la gare avait commencé à courir pour quitter les lieux dans la crainte d'une autre explosion.
"L'ETA doit être défaite"
Le 29 février dernier, la police espagnole avait intercepté une fourgonnette bourrée de 500 kilos d'explosif et apparemment destinés à l'ETA. Le 24 décembre 2003, la police avait déjoué un attentat à la gare de Chamartin, également à Madrid, et avait arrêté deux membres présumés de l'organisation indépendantiste basque.
"Quelle horreur! Quand l'ETA attaque, le coeur basque se brise en mille morceaux", a dit le président du gouvernement autonome basque, Juan José Ibarretxe, depuis la capitale basque Vitoria.
De son côté, le porte-parole du Parti socialiste d'opposition Jesus Caldera a estimé que "c'est un jour que l'on ne veut plus revivre". "L'ETA doit être défaite", a-t-il souligné en qualifiant de "terroristes" et d"'animaux" les membres de l'organisation indépendantiste. (avec AP)
:bleu-vomi:
